LE CULTE MOTOCULTOR

Chapiteau by Pierre Iglesias

Chapiteau by Pierre Iglesias

Et encore une nouvelle et tonitruante aventure de l’ami Rachid Bara, fameux envoyé spatial de Gonzomusic ! Cette fois notre rockin’ hero nous entraine au sein du fameux festival estival bretonival, le bien nommé et forcément champêtre Motocultor où des Libertines reformés pour l’occasion aux  bloody Bloodywood en passant par the Hives, the Young Gods, Klone, Dark Angel, Kreator, les Plantec, Burning Heads, Denez Prigent,  les Wampas et Behemoth,  il a enchainé décibels, émotions et sensations fortes succombant forcément au culte Motocultor.

Denez by Pierre Iglesias

Denez by Pierre Iglesias

Par Rachid BARA

4 jours dans la « banlieue » de Vannes, à Saint-Nolff dans le Morbihan, petit village agréable et paisible qui voit une horde de freaks débarqués dans une belle ambiance conviviale. Dans le bourg, à coté d’une belle petite église et de sa chapelle adjacente, les mécréants s’attablent au PMU et dévalisent la supérette dans la bonne ambiance. Les locaux voient ça d’un bon œil, les tiroirs-caisses itou ! Après deux années d’annulations successives, le Motocultor Festival faisait son grand retour, 44 000 entrées, un record pour un tel événement mais qui hélas ne permet pas d’atteindre l’équilibre financier… Mais rassurez-vous, une édition 2023 aura bien lieu, toujours sur 4 jours, mais peut-être ailleurs, higher 😂 sur un autre site ! Des négociations sont en cours depuis cet été pour une décision qui devrait être connue en octobre avec l’annonce de quelques futures têtes d’affiches.

Libertines by Pierre Iglesias

Libertines by Pierre Iglesias

20 / 30mn de marche à  partir de l’église, jusqu’à l’antre du festival pour une 1ère soirée intense au MOTOCULTOR FESTIVAL Open Air sur une thématique plus rock, pour commencer en douceur et profondeur.
Entre The Libertines où les frères ennemis Peter Doherty et Carl Barât étaient visiblement contents d’être là ensemble sur scène, chantant parfois dans le même micro, The Hives au show rock’n’roll punk parfait et The Young Gods en transe hypnotique indus pour finir en beauté ce jeudi soir, la soirée fut dense… Bonne surprise pour commencer, The Libertines débutent le show avec 45mn de retard dues non pas aux pitreries de punks junkies de nos « frères ennemis », mais  la Commission Sécurité qui a demandés plusieurs aménagements  nécessaires pour pouvoir ouvrir au public. Carl et Peter semblent heureux de se retrouver, le public aussi. Ils se sont rabibochés et pas que pour la thune avec l’idée fructueuse de tourner avec cette année anniversaire de la sortie du premier fantastique et néanmoins fantasque album produit par Mick Jones de The Clash. Le son les 5 premiers titres est plus que brouillon… de la batterie, on entend la grosse caisse par les sub bass mais point de caisse claire et de cymbales. Les chants sont lointains et le son des guitares, approximatif.  Après 5 morceaux, ça va mieux, même si cela reste bancal et parfois brouillons sur scène, mais comme d’habitude avec The Libertines qui, même au temps de leur splendeur, ont toujours donnés des concerts branlants tenant par la qualité des chansons et le charisme des deux larrons en foire. Parfois, ils chantent dans le même micro, montrant ainsi leur belle entente, sourires complices, passage de oinjs… la vie est belle entre eux et ça se voit, ils sont ravis d’être ici, nous aussi !

The Hives by Pierre Iglesias

The Hives by Pierre Iglesias

The Hives enchaine sur la même scène, autre vision de la punk attitude ! Autant The Libertines assument leur coté branleurs borderline, autant The Hives se la joue autoroute de l’enfer rock’n’roll punk, avec le sens du show à la Rolling Stones et les bpm à fond les ballons ! Le son est nickel dans l’abrasivité des guitares, la rythmique est implacable et le chant parfait ! L’influence de Mick Jagger sur le chanteur est indéniable, jusqu’à la moue boudeuse. Ça joue à 100 à l’heure, le nez dans le guidon et l’allure  aussi altière que fière. Le public, en furie, pogotte à l’extrême et surfe à l’envie pendant que le groupe tout entier motive les troupes par des riffs acérés et endiablés… Une bien belle furie festive rock’n’rollesque punk !

Pour finir en beauté, les ondes planantes post rock indus de The Young Gods font effet, appel aux rêves planants avec des effets lumières de toute beauté en harmonie avec la transe hypnotique magnétique sonore des 3 Suisses redoutables. L’alchimie tellurique industrielle fonctionne à merveille et franchit un cap lorsque le groupe attaque les vieux morceaux, à commencer par leur reprise de Kurt Weil « September » avant d’aller vers le répertoire de « L’eau Rouge » ou en reprenant un « Gazoline Man » aux guitares métal samplées exaltantes. Le groupe finira par un titre calme ambiant post rock progressif du meilleur effet pour laisser dormir le public.

Kreator by Pierre Iglesias

Kreator by Pierre Iglesias

Le second jour sera tonitruant, commençant pour moi par la belle prestation du groupe français Klone, tout en metal post rock progressif époustouflant. Du Yes ou Genesis période Peter Gabriel où le chanteur à la voix d’or harmonise à merveille, avec en sus des bons riffs de guitares métal pour headbanguer à souhait. Belle claque, avec un bon son et de la belle énergie positive. Ensuite, du Dark Angel en rouleau compresseur thrash metal pour réveiller les tympans, la batterie double-kit est là pour muscler l’intensité de la machine, le batteur est un tueur dans le genre, sachant envoyer à merveille les pulsations pour que les guitares s’en donnent à cœur joie avec deux guitares lead, qui se renvoient en harmonie les soli, avec entre autres, une guitariste qui n’est autre que la petite sœur du chanteur. Waouh, leur prestation est une tuerie. Puis Kreator en tête d’affiche impeccable et implacable montre qu’ils sont toujours là et bien là. Malgré les années qui passent, ce groupe thrash allemand est toujours aussi fort dans l’impact scénique et il faut avouer que le fait d’avoir un bassiste français dans cette dream team du hard rock speedé teutonne aide à passer le message de la furie festive, il galvanise les foules à merveille et son jeu de scène est remarquable, tout comme l’aura du chanteur guitariste leader très en voix et en puissance ce soir-là. Changement musical avec le trio Plantec en création breizh électro transcendantale. Les 3 Plantec pas à l’étroit dans leur création de toute beauté avec 2 musiciens Japonais, 2 chanteuses Finlandaises, 2 chanteuses Bretonnes et 2 musiciens Africains ! Belle transe ! Bravo Yannick Plantec, Odran Plantec et Djibril et les autres, en espérant que cette belle création puisse tourner en Bretagne, et ailleurs dans le Monde ! Fin de soirée décidément Bretonne et intense en émotions avec Denez en guise de berceuse hypnotique Bretonne, en gwerz électro acoustique planante, séquence de grâce et d’émotions avec des larmes au bord des yeux tant sa voix sait à merveille transporter le public vers d’autres cieux miraculeux.

Ho99o9 par Vincent Guérin

Ho99o9 par Sylvain Guérin

Le samedi s’annonce punk ! Ça commencé fort avec les Burning Heads… c’est énorme avec leur nouveau chanteur ! Leur dernier album est une tuerie de Punk à Roulettes, avec des belles guitares acérées et des mélodies pop d’enfer et damnation! Sur scène, c’est une furie, pogo à gogo ! Le Motocultor commençait bien sa Fièvre du Samedi Soir dès l’après-midi ! Ho99o9, c’est la claque monumentale, deux chanteurs blacks performeurs, un batteur émérite pour un show des plus puissants, musique crossover entre hip hop, hardcore, indus et metal ! Waouh ! Gros show ensuite avez le Punk Rock’n’Roll à la Française des Wampas… Didier Wampas est en belle forme, les autres musiciens, itou ! Grand moment de folie et de communion entre le groupe et les festivaliers, juste énorme! Y’a pas à dire, les Wampas sont les Rois ! Enfin, les Ramoneurs de Menhirs sont là pour finir en beauté cette soirée, en pogo trad BZH… les sonneurs biniou – bombardes sont en grande forme, heureux d’être là, tout comme le vétéran Loran, ex Berurier Noir ! C’est la voie royale du grand bonheur festif au cœur du « Grand Village » Breton… Breizh Power au Motocultor, manque plus que les sangliers et Assurancetourix accrochés et bâillonné à un arbre !

Wampas par Vincent Guérin

Wampas par Sylvain Guérin

Le 4ème et dernier jour fut un must de l’extrême onction sonore dominicale…Final en feu d’artifice avec le gros show de la mort qui tue de BEHEMOTH ! Vraiment la grosse claque aussi bien visuelle que sonore ! On les attendait avec impatience et on na pas été déçu… Déflagration sonore entre indus et trash metal, pyrotechnie, effets lumières dantesques, ambiance scénographique différente pour chaque morceau… La grande classe du show extrême métal ! Juste avant eux déjà, sous l’autre chapiteau -Scène, Igorrr avait fait très fort, j’adore ! Mélange tonitruant de musique classique russe à tendance pro-soviétique et de métal extrême, du Laibach en plus virulent et plus thrash hardcore, moment exceptionnel ! Plus classique et vraiment très efficace, les membres du groupe Testament ont montré qu’ils étaient des Titans de la Création (nom de leur nouvel album à sortir en septembre). Tout le contraire des Exodus passés sur la même scène, juste avant… Certains vieux hard rockeurs thrasheurs vieillissent mieux que d’autres.

Behemoth

Behemoth

Plus tôt, Bloodywood ont fait déchainer la foule avec leur Métal Hardcore Folk Indien de toute beauté ! Sorte de RATM version Indienne avec flute et tambours, belle régalade sonore pour ce dimanche somptueux qui régala le public breton et autres métalleux touristes venus là pour 4 jours de grandes déflagrations visuelles et sonore… Motocultor, on adore même si c’est pas dans le Trégor, ça reste hardcore avec du rock fort !

 

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