THE SILENCERS « Silent Highway »
C’était à la fin des années 80, THE SILENCERS débarquaient de leur Écosse natale pour nous subjuguer de leur son, en parfait cocktail de music-lover inspiré des Kinks, des Beatles, Bowie mais aussi de 10cc et des Byrds. J’avais bien entendu chroniqué leurs trois premiers LP dans BEST et souvent interviewé la formation de Glasgow. Mais avec la disparition du guitariste Cha Burns terrassé en2007 par un cancer du poumon, les Silencers semblaient avoir désormais fait vœu… de silence 🤣. Cependant, tel le Phénix renaissant de ses cendres, l’ami Jimme O’Neill, désormais basé dans l’Hexagone, revient en force avec ce superbe « Silent Highway » … enregistré en famille avec ses enfants Aura (chant, chœurs et percus), James (guitare et chœurs) et Conor (guitare), un 10ème album qui me rappelle furieusement leur fantastique « A Letter From Saint Paul » de 87. Raison de plus pour aller applaudir ces Silencers à la Maroquinerie le 13 octobre prochain…
Dans le numéro 229 de BEST daté d’aout 1987, je chroniquais « A Letter From Saint Paul », le tout premier LP d’un groupe inconnu de Glasgow, THE SILENCERS. À cette époque, je suivais de près un autre groupe écossais, Simple Minds que je filmais et interviewais régulièrement. Or ces deux formations partageaient les mêmes managers, Bruce Findlay et Jimmy Devlin. C’est ainsi qu’ayant pu découvrir l’inaugural « A Letter From Saint Paul » (Voir sur Gonzomusic THE SILENCERS « A Letter From St Paul » ) bien avant tout le monde, j’ai été l’un tout premiers à tendre mon micro à Jimme et Chad. C’est dire si 36 années plus tard j’ai accueilli ce nouvel album avec enthousiasme. Car malgré les décennies écoulées ce « Silent Highway » a toute la fraicheur de ses augustes prédécesseurs. D’abord, il y a la pochette et le livret, intégralement dessinés par Jimme O’Neill… sur un tableau noir, où chacune des 12 chansons est illustrée par un dessin original… et éphémère, dans son style si personnel qui avait déjà illustré le 3ème 33 tours des Silencers « Dance To the Holly Man ». Mais le plus scotchant dans ce « Silent Highway » c’est le son… et surtout la voix de Jimme, incroyablement préservée. Car dès le premier titre l’optimiste « 67 Overdrive », porté par ses super harmonies, évoque « The Real McCoy » le premier single du second album, « A Blues For Buddha » de 88. Et la magie continue à opèrer sur « Western Swing », en pop puissante et climatique, pour un joli titre intemporel et pêchu.
De même, « Whistle Blower », qui porte tout l’ADN Silencers, est une des compositions les plus addictives et c’est normal avec toutes ses méminissences de « Painted Moon », le hit qui avait servi de révélateur photographique à la formation de Glasgow. Autre moment de bravoure rock, avec la chanson-titre « Silent Highway », chantée à deux voix avec Aura, la fille de Jimme, pour unecool country tune aux accents d’Emylou Harris. Autre coup de cœur de ce bel album, avec la balade quasi acoustique « Rabbit », au cool feeling qui nous rappelle que les belles hsitoires finissent hélas souvent mal… ou en terrine, en l’occurrence pour ce pauvre lapin. Mais c’est incontestablement « Windswept Girl » qui parait détenir le plus gros pententiel tubesque du CD, porté par son feeling ensoleillé west coast US aux confins des Byrds et de Poco : sa mélodie s’installe dans la tête pour ne plus nous lâcher. Après la climatique et cool « What in A Name », l’émotion celte de « On My Mind » à nouveau chantée par Aura, et le rock plus énervé façon « Highway to Hell » avec des gants blancs de « Bringing Up the Young », l’album s’achève en bouquet final sur « Torch Song », qui perpétue cette tradition ancestrale de la pop made in England des Beatles aux Korgis en passant par Procol Harum ou Squeeze. Et si l’on pouvait encore douter de ce titre, « Silent Highway », après écoute, il prouve aisément et de manière la plus cinglante que cette autoroute-là n’est décidément pas si silencieuse !
THE SILENCERS » Silent Highway » Music Box Publishing / Wagram
O-oho-Ohoo Impatient d’assister à un concert en Bretagne !!
Vincent