PRINCE « Originals »

De « Sex Shooter » à « Nothing Compares to You” la découverte de cet “Originals » est un sacré électrochoc. Issus pour l’écrasante majorité des radieuses années 80, ces sublimes demos dorées à l’or fin sont portées par la voix du Kid. Et c’est sidérant. Même un aficionado un peu averti comme moi découvre trente ans plus tard que le nain pourpre m’a roulé dans la farine. Pourtant j’avais l’habitude de griller ses multiples pseudos comme Joe Coco ou Jamie Starr. Mais en écoutant la version originale du « Jungle Love » de the Time, alors là je suis carrément estomaqué. J’avais toujours cru que Jimmy (Jam) et Terry (Lewis) l’avaient composée. Et bien en fait…non. Découvrir la voix du kid à la place de celle de Morris Day est assez jubilatoire ma foi. Dur de résister au cri du « oh wee oh wee oh » sur titre ce funky sexy en diable. En fait, tout commence par le « Sex Shooter » d’Apollonia 6…. « I’m a sex shooter shooting love in your direction » en référence Cupidon…mais pas seulement, car cela peut être aussi très cru c’est tout le talent de l’ambivalence princière. Première impression : c’est tout simplement incroyable de découvrir Sa voix sur ce titre qui pourrait être le mètre étalon de tout ce qui fait un hit de Prince : une mélodie immédiatement addictive, un riff entêtant funk rock et une pincée de sexe provoc. Mais Prince est aussi un filou et j’ai pu moi-même en juger. Pour « Purple Rain » Prince avait naturellement  choisi la torride Vanity pour tenir le rôle de la girl-friend qui plonge dans le lac Minnetonka. Sauf que l’ambitieuse et sexy Vanity Vanity avait décidé de voler de ses propres ailes et de prendre son indépendance de son purple mentor. Exit Vanity 6 remplacée au pied levé par Apollonia Kotero et bonjour Apollonia 6. Tournage de « Purple Rain ». Succès immédiat de « Purple Rain » et annonce du premier LP éponyme d’Apollonia. En 1984, GBD reçoit une « pré cassette » regroupant les titres du 33 tours pour sa chronique dans BEST. Sauf que, entre la pré-cassette et le vinyle définitif manquait un titre à l’appel. Le plus bankable justement…un certain « Manic Monday » qui était le joyau de l’album. Escamoté au dernier moment, placé au frigo de the Vault en attendant des jours meilleurs. Or deux ans plus tard, signé d’un certain « Christopher » le brillant « Manic Monday » réapparait soudainement comme single du second album des Bangles « Different Light ». En clair sans doute déçu et par les performances et par Apollonia elle-même, Prince l‘a privé de meilleur atout de son album pour le filer à ses nouvelles protégées californiennes. Je connaissais donc déjà deux versions de 3manic Monday » et aujourd’hui j’en découvre une troisième avec la voix de Prince. Et c’est sidérant. Superbe version boostée par la pulpeuse Jill Jones, omniprésente aux chœurs des joyaux cross-over du Kid. Troublant de découvrir ce titre porté par la voix de Prince y compris le falsetto juste après le « Come on on honey, let’s go make some noise ». Après un « Noon Rendez Vous » obscur chanté originalement par Sheila E…romantique et tendre, on découvre « Make Up » popularisé par Vanity 6 electrochoqué funk rock un peu à la “Lady Cab Driver”, mais en plus allumé par ses synthés chic, cool et fun pour un son très 80’s. La suivante, c’est le single « 100 MPh » de Mazarati . Mazarati, car ils n’avaient absolument pas le droit d’utiliser Maserati. Lorsque je les rencontre à Minneapolis en 87 pour ce mini hit bondissant one hit wonder le chanteur Sir Casey Terry explique : « Prince… c’est notre mentor, il a vraiment été super avec nous. Mazarati tournait depuis quatre ans dans les clubs. Le Kid a assisté à plusieurs de nos concerts et il a craqué; ça lui a donné envie de parier sur Mazarati. En studio, Prince était vraiment implacable. ll nous poussait dans notre speed et forçait notre précision. C’est un sacré perfectionniste. Mazarati est un concept constitué d’énergie pure, de feeling et de fusion. C’est une machine bien réglée. Sur scène nous aimons tout casser, c’est sans doute notre côté punk. ».  Sans doute la plus surprenante du lot, « You’re My Love », une chanson sucrée  au miel country écrite pour Kenny Rogers  et son LP “They Don’t Make Them Like They Used To”. “Holly Rock” offerte à Sheila E est une puissante vague funky, presque rap et dans la veine de « Kiss » développe un super groove et c’est sans doute une des perles les plus précieuses de cet « Originals ». « Sheila E ‘s my name and holly rock is my game…” chante t’il se mettant à la place de sa protégée…sacré Prince tout de même ! On n’est pas loin de “Glamourous Life », mais en plus speed. En découvrant la version originale du hit de Jill Jones « Baby You’re A Trip » , on se laisse emporter par ce super slow princier qui marche droit  à la braguette modéle “I Would Die For You”. C’est le second must absolu du projet. Le Kid vocalise a capella sur le final pour une une tuerie de chez tuerie. « The Glamourous Life » pour Sheila E est devenu LE plus gros hit de miss Escovedo porté par son irresistible petit coté latin chaloupé. Sans la partie percus de Sheila E, cette version parait plus légère, plus aérienne. Très surprenant,« Gigolos Get Lonely Too » offerte à The Time est  la plus cool peut être de ce trésor retrouvé. Certes, c’est un peu « If I Was Your Boyfriend » pour un funk cool et irrésistible. Autre titre oublié, « Love… Thy Wil Be Done” chantée par Martika, la chanteuse de « Toy Soldier »,  est certes un peu obscure, mais la voici de nouveau dans la lumière, dans sa version climatique interprétée par Prince. C’est une entêtante rengaine, comme seul Prince sait les inventer. « Dear Michaelangelo », composée pour Sheila E est un peu le maillon faible de ces’ Originals ». « Wouldn’t You Love To Love Me ?”  de Taja Sevelle  offre retour en flammes de la dévorante énergie princière avec un beat aussi percutant qu’entrainant. Enfin, on découvre enfin la version originale maquettée par prince du somptueux « Nothing Compares To You ». 3 versions, celle the Family, celle de Sinead et enfin cette originale sidérante d’émotion, larme versée, car c’est précisément dans ces moments que l’on se souvient soudain que le Kid ne sera plus jamais parmi nous. Rien ne se compare à toi…rarement un titre n’aura semblé coller aussi justement. Décidément rien ne saurait être comparé à Prince, telle est la morale de l‘histoire, car il prouve encore et toujours qu’une simple maquette de lui avec « voix témoin » vaut tellement plus qu’un titre produit de bien d’autres.C’est peut-être facile, mais oh combien en adéquation avec la vérité. « Originals » constitue le meilleur album de Prince depuis « Piano and a Microphone »…soit le dernier publié avant celui-ci. Normal, cette incroyable collection de 15 maquettes de hits composés par notre Kid pour les autres, que l’on découvre ici avec sa propre voix, apporte un éclairage chair de poule sur l’art si subtil d’être Prince.

prince-originals-De « Sex Shooter » à « Nothing Compares to You” la découverte de cet “Originals » est un sacré électrochoc. Issus pour l’écrasante majorité des radieuses années 80, ces sublimes demos dorées à l’or fin sont portées par la voix du Kid. Et c’est sidérant. Même un aficionado un peu averti comme moi découvre trente ans plus tard que le nain pourpre m’a roulé dans la farine. Pourtant j’avais l’habitude de griller ses multiples pseudos comme Joe Coco ou Jamie Starr. Mais en écoutant la version originale du « Jungle Love » de the Time, alors là je suis carrément estomaqué. J’avais toujours cru que Jimmy (Jam) et Terry (Lewis) l’avaient composée. Et bien en fait…non. Découvrir la voix du kid à la place de celle de Morris Day est assez jubilatoire ma foi. Dur de résister au cri du « oh wee oh wee oh » sur titre ce funky sexy en diable. En fait, tout commence par le « Sex Shooter » d’Apollonia 6…. « I’m a sex shooter shooting love in your direction » en référence Cupidon…mais pas seulement, car cela peut être aussi très cru c’est tout le talent de l’ambivalence princière. Première impression : c’est tout simplement incroyable de découvrir Sa voix sur ce titre qui pourrait être le mètre étalon de tout ce qui fait un hit de Prince : une mélodie immédiatement addictive, un riff entêtant funk rock et une pincée de sexe provoc. Mais Prince est aussi un filou et j’ai pu moi-même en juger. Pour « Purple Rain » il avait naturellement  choisi la torride Vanity pour tenir le rôle de la girl-friend qui plonge dans le lac Minnetonka. Sauf que l’ambitieuse et sexy  Vanity avait décidé de voler de ses propres ailes et de prendre son indépendance de son purple mentor. Exit Vanity 6 remplacée au pied levé par Apollonia Kotero et bonjour Apollonia 6. Tournage de « Purple Rain ». Succès immédiat de « Purple Rain » et annonce du premier LP éponyme d’Apollonia. En 1984, GBD reçoit une « pré cassette » regroupant les titres du 33 tours pour sa chronique dans BEST. Sauf que, entre la pré-cassette et le vinyle définitif manquait un titre à l’appel. Le plus bankable justement…un certain « Manic Monday » qui était le joyau de l’album. Escamoté au dernier moment, placé au frigo de the Vault en attendant des jours meilleurs. Or deux ans plus tard, signé d’un certain « Christopher » le brillant « Manic Monday » réapparait soudainement comme single du second album des Bangles « Different Light ». En clair sans doute déçu et par les performances et par Apollonia elle-même, Prince l‘a privé de meilleur atout de son album pour le filer à ses nouvelles protégées californiennes. Je connaissais donc déjà deux versions de « Manic Monday » et aujourd’hui j’en découvre une troisième avec la voix de Prince. Et c’est sidérant. Superbe version boostée par la pulpeuse Jill Jones, omniprésente aux chœurs des joyaux cross-over du Kid. Troublant de découvrir ce titre porté par la voix de Prince y compris le falsetto juste après le « Come on on honey, let’s go make some noise ».

PrinceAprès un « Noon Rendez Vous » obscur chanté originalement par Sheila E…romantique et tendre, on découvre « Make Up » popularisé par Vanity 6 electrochoqué funk rock un peu à la “Lady Cab Driver”, mais en plus allumé par ses synthés chic, cool et fun pour un son très 80’s. La suivante, c’est le single « 100 MPh » de Mazarati . Mazarati, car ils n’avaient absolument pas le droit d’utiliser Maserati. Lorsque je les rencontre à Minneapolis en 87 pour ce mini hit bondissant one hit wonder le chanteur Sir Casey Terry explique : « Prince… c’est notre mentor, il a vraiment été super avec nous. Mazarati tournait depuis quatre ans dans les clubs. Le Kid a assisté à plusieurs de nos concerts et il a craqué; ça lui a donné envie de parier sur Mazarati. En studio, Prince était vraiment implacable. ll nous poussait dans notre speed et forçait notre précision. C’est un sacré perfectionniste. Mazarati est un concept constitué d’énergie pure, de feeling et de fusion. C’est une machine bien réglée. Sur scène nous aimons tout casser, c’est sans doute notre côté punk. ».  Sans doute la plus surprenante du lot, « You’re My Love », une chanson sucrée  au miel country écrite pour Kenny Rogers  et son LP “They Don’t Make Them Like They Used To”. “Holly Rock” offerte à Sheila E est une puissante vague funky, presque rap et dans la veine de « Kiss » développe un super groove et c’est sans doute une des perles les plus précieuses de cet « Originals ». « Sheila E ‘s my name and holly rock is my game…” chante t’il se mettant à la place de sa protégée…sacré Prince tout de même ! On n’est pas loin de “Glamourous Life », mais en plus speed. En découvrant la version originale du hit de Jill Jones « Baby You’re A Trip » , on se laisse emporter par ce super slow princier qui marche droit  à la braguette modéle “I Would Die For You”. C’est le second must absolu du projet. Le Kid vocalise a capella sur le final pour une une tuerie de chez tuerie. « The Glamourous Life » pour Sheila E est devenu LE plus gros hit de miss Escovedo porté par son irrésistible petit coté latin chaloupé. Sans la partie percus de Sheila E, cette version parait plus légère, plus aérienne. Très surprenant,« Gigolos Get Lonely Too » offerte à The Time est  la plus cool peut être de ce trésor retrouvé. Certes, c’est un peu « If I Was Your Boyfriend » pour un funk cool et irrésistible. Autre titre oublié, « Love… Thy Wil Be Done” chantée par Martika, la chanteuse de « Toy Soldier »,  est certes un peu obscure, mais la voici de nouveau dans la lumière, dans sa version climatique interprétée par Prince. C’est une entêtante rengaine, comme seul Prince sait les inventer. « Dear Michaelangelo », composée pour Sheila E est un peu le maillon faible de ces « Originals ». « Wouldn’t You Love To Love Me ?”  de Taja Sevelle  offre retour en flammes de la dévorante énergie princière avec un beat aussi percutant qu’entrainant. Enfin, on découvre la version originale maquettée par prince du somptueux « Nothing Compares To You ». 3 versions, celle the Family, celle de Sinead et enfin cette originale sidérante d’émotion, larme versée, car c’est précisément dans ces moments que l’on se souvient soudain que le Kid ne sera plus jamais parmi nous. Rien ne se compare à toi…rarement un titre n’aura semblé coller aussi justement. Décidément rien ne saurait être comparé à Prince, telle est la morale de l‘histoire, car il prouve encore et toujours qu’une simple maquette de lui avec « voix témoin » vaut tellement plus qu’un titre produit de bien d’autres.

(Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/minneapolis-et-le-parc-psychedelique-de-prince-episode-1.html , https://gonzomusic.fr/minneapolis-et-le-parc-psychedelique-de-prince-episode-2.html  ,  https://gonzomusic.fr/minneapolis-et-le-parc-psychedelique-de-prince-episode-3.htmlet aussi  https://gonzomusic.fr/dans-le-harem-de-prince.html

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