R.E.M. « Murmur »

par GBD · 15 décembre 2025

Voici 42 ans dans BEST GBD était le premier plumitif sur toute la surface de l’Hexagone à oser parier sur un groupe inconnu de Géorgie, qui publiait alors son album inaugural, et donc à décrocher le jackpot quelques mois plus tard avec tout de succès de R.E.M. et leur puissant « Murmur » sous son intrigante pochette qui arborait cette herbe folle japonaise, le kudzu fantomatique espèce invasive venue d’Asie devenue emblématique de leur bonne ville d’Athens…. Tout un symbole ! Flashback…

REM C’est vrai, j’étais particulièrement fier de cette découverte et de cette toute première chronique de la presse rock de l’époque. D’ailleurs, quelques mois plus tard, je renouvellerai l’exploit en étant le premier rock reporter hexagonal à tendre son micro à Michael Stipe, après son concert historique des Bains-Douches. Mais cet été 1983 passé en majeure partie à LA, notamment pour les besoins d’une interview de Tom Waits sur son – à mon sens- meilleur album le fameux « Swordfishtrombone », j’en avais profité pour explorer la nouvelle scène musicale US avec des groupes tels que X, les Bangles ( Voir sur Gonzomusic ), les Gogo’s, ( Voir sur Gonzomusic ) Wall of Voodoo, Oingo Boingo et justement R.E.M dont ce premier LP publié sur IRS, le label de Miles Copeland ( Voir sur Gonzomusic ), me rapellait les Byrds et le Buffalo Springfield.

Publié dans le numéro 182 de BEST sous le titre :

LES NOUVEAUX ATHÉNIENS

REM Fred, le B 52’s me l’avait pourtant dit il y a moins de deux mois : c’est une ville pleine d’énergie, une ville fun où les groupes s’épanouissent Vous entendrez bientôt parler d’eux. » Athens la nouvelle Athènes — en Géorgie draine dans ses champs de coton et a sa fac une maxitude de groupes. J’ignorais encore que l’un d’entre eux accrocherait autant mes oreilles tout le temps d’un été. Un mois plus tard à LA, le clip d’un groupe non identifie me fait voir des étoiles filantes. R.E.M. et son « Radio Free Europe » sont originaires d’Athens, mais leur musique emplit l’espace onmi-directionellement en brassant les courants. Gasp, encore une fantaisie d’aliéné du VHS. Eh bien non. Au-dessus des couleurs, au-dessus des cartes postales, au-delà du concept, la musique de R.E.M. contient toute la fraicheur et la pêche que les yankees vont en ce moment chercher chez les Anglais. A vingt ans, Michaël Stipe, le chanteur et le guitariste Peter Buck n’ont jamais acheté un seul simple des Byrds et pourtant, vocalement R.E.M. réveille toute une tradition de groupes américains depuis Buffalo Springfield jusqu’aux premiers Eagles. Mais « Murmur » n’est pas un tombeau dressé sur le passé, bien au contraire, son énergie tranche sur le quotidien et rappelle franchement les U2, Cure, TFF, les Bongos, Shoes et DB’s. Mitch Easter, le producteur de R. E .M, a d’ailleurs travaillé avec ces deux derniers groupes. Il a aussi signé « Chronic Town » le premier maxi de nos nouveaux Athéniens. Rapid pour le dynamisme. Eye pour le regard et Movernent pour l’action, «Radio Free Europe » est une pulsion nerveuse profilée pour le hit. Pour dissiper mes derniers doutes, je l’ai testé samedi dernier sur la piste du Gibus : première écoute et les kids se laissent entrainer. Tout aussi dansant, « Catapult » incarne l’esprit R.E.M. : des textes un peu obscurs, un sens de la musique des mots et une force cinétique très puissante

REM Ballades rock, romantiques et aériennes, « Murmur » collectionne les ambiances avec « Talk About a Passion ». « Sitting Still » ou « Pilgrimage ». et sa tendresse à fleur de peau sera capable de colorier vos rêves. Où sont passés les nouveaux groupes US ? La question restée en suspens depuis des mois trouve enfin sa réponse. « Talk About a Passion » a dix fois plus de génie que les Kaja Goo Goo, Spandau Ballet et autres Culture Club. Les nouveaux Athéniens ont la force de l’insouciance, ils se fichent de la majorité morale et de la décadence. Les nouveaux Athéniens savent qu’ils finiront par triompher… alors !