PATRICK COUTIN « L’homme invisible »

Coutin ENFIN… un nouveau Coutin trois ans après son fameux triptyque paradisiaque de « Coutin Paradise » notre Keith Richards hexagonal revient en grande forme avec « L’homme invisible », soit 10 titres cruciaux propulsés par le pouvoir du rock et capturés à Austin avec la crème des musiciens locaux. Porté par le son grandiose des guitares, Patrick Coutin a le blues et il va à nouveau le prouver ce soir même à la Belleviloise lorsqu’il va nous présenter en live ce bel exercice d’urgence rock.

Il sera sur la scène de la Belleviloise à Paris dans quelques heures seulement… on ne vous présente plus Patrick Coutin, ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Coutin  )  mon ainé de quatre ans, ex-plumitif de Rock & Folk tout comme moi à mes débuts et héros incontesté de son « J’aime regarder les filles », que je considère depuis toujours comme un grand-frère rock. Sacrément secoué par le confinement, Coutin a souffert dans sa chair de trop longs mois et c’est toute la douleur de ce blues-là qui a su lui insuffler ces dix nouvelles chansons. Pour leur donner vie, notre guitariste a voulu renouer avec le feeling d’Austin, lorsqu’il enregistrait au studio de Willie Nelson avec Dick Rivers ou les Wampas. Surfant sur le net il recontacte le fantastique guitariste et producteur David Grissom (Buddy Guy, John Mellencamp, Joe Ely, The Allman Brothers Band, Chris Isaak, Robben Ford, John Mayall, Ringo Starr, etc.) et ce dernier lui booke the Zone , un petit studio historique de ce Texas où il retrouve quelques spadassins légendaires tels que  Jarrod J. Johnson, l’un des meilleurs batteurs du cru (John Mayer, Lenny Kravitz, Boz Scaggs, Charly Sexton), Eric Holden à la basse (Shakira, The Bo Deans, Serena Ryder). David Grissom met également la main à la pâte pour les parties guitare. Le résultat est à la hauteur de ses attentes, avec un disque nerveux, débordant de blues et d’émotion qui démarre sur une vieille connaissance « La ballade de Jesus Cat ». On avait découvert ce nouveau titre en juin dernier, mais il est métamorphosé avec ses guitares graveleuses gorgées de blues, incisives à la « Money For Nothing » de Dire Straits pour porter la voix éraillée de Coutin… sans oublier un petit solo en clin d’œil à  the Edge. « Rouler vite, vivre libre » telle est sa devise. La suivante, « Quand je suis loin de vous » avec son harmonica à la Neil Young, est une balade neo-country… à la « Don’t Cry No Tears » porté par la puissance de ce rock US immortel qui a toujours inspiré Coutin : « Je vis dans le blues quand je suis loin de vous » chante-t-il. Et on peut le croire.

Coutin Puis, « La nuit est là », après son intro cinglante, nous entraine en total blues-rock à la ZZ Top version « Sharp Dressed Man »… avant que sous ses faux airs du « Alright Now » de Free, « La star du comptoir » offre son blues sudiste en français mais aux influences incontestablement Allman Brothers Band.« Mon bébé par la main » est peut être la plus belle de tout l’album, c’est un slow délicat aérien. On songe à Alain Bashung «  Helvète Underground », mais aussi à the Band pour une parfaite love-song. Plus surprenant, « Rien que pour ses yeux » ressemble carrément aux Who… mais pas que…cumulant aussi une énergie puissante et solaire à la Tom Petty, un feeling à la Springsteen… pour toute la saveur de l’Amérique. La suivante, « A part ça tout va bien » est un titre nihiliste bien sudiste, entre Moon Martin et le mythique Stevie Ray Vaughan… et c’est donc qu’Hendrix n’est pas très loin. Et si c’était là tout simplement plus puissante du CD ? Avec « Une pierre qui roule »… comment ne  pas songer aux fameuses pierres qui roulent… les Rolling Stones… « Midnight Rambler »… « Stray Cat Blues »… « Honky Tonk Women »…  en bel hommage de music-lover à l’un de ses groupes fétiche. « Maman » est un titre éminemment émouvant, un blues dédié à sa mère… avec un feeling sudiste à la JJ Cale Coutin chante : ‘tu m’avais fait promettre de ne pas partir avant toi »… émotion «  on se retrouvera au Jardin d’Eden avec les anges »… émotion again. Enfin, avec « L’homme invisible », l’album s’achève sur la composition qui donne son titre à l’album et là aussi on succombe au feeling très blues nerveux à la Stones/  Allman Brothers Band  pour un son puissant et rageur. Aide toi… le blues t’aidera… telle pourrait être la morale de l’histoire, on peut dire que Coutin a trouvé sa voie dans ce blues qui l’a tant aidé.

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