NOEL GALLAHER’S HIGH FLYING BIRDS : “Back the Way We Came, Vol. 1 (2011 – 2021) “
C’est le retour des Birds… pas les Byrds, vous savez les Noel’s Gallagher High Flying Birds, soit la formation de l’ex-fondateur d’Oasis. Supervisée par Nono himself cette compile retrace en 30 titres sa carrière solo depuis la Bérézina de Rock en Seine qui avait abouti à l’implosion du groupe le plus fameux de la Brit-pop. Du premier Noel Gallagher’s High Flying Birds (2011) à « Who Built the Moon?” (2017) en passant par « Chasing Yesterday » (2015), ce « Best of… » de ces trois albums est certainement le plus excitant du genre depuis “(What’s The Story) Morning Glory ? ».
La clef de son évolution depuis Oasis ? Ce sont les femmes bien sûr, et plus précisément celles qui l’entourent au sein de sa formation post-Oasis, le bien nommé High Flying Birds… soit les gonzesses de haut-vol. C’est sans doute pour cette raison que dans le NME Noel Gallagher fait récemment l’éloge de ses choristes féminines du High Flying Birds, affirmant que leurs voix ont changé son approche de l’écriture de chansons. Le rockeur a fait ces commentaires en répondant à une question d’un fan. Pour lui répondre, a été dithyrambique concernant trois membres féminins de son groupe, connus collectivement sous le nom de Roxy. Gallagher a révélé qu’il écrivait des chansons en pensant spécifiquement à leurs voix. « Chaque fois que j’écris une chanson désormais, j’entends ces filles en arrière-plan quelque part en train de faire quelque chose d’incroyable, donc en ce moment, c’est elles », a-t-il ajouté, précisant « qu’elles étaient ses artistes préférés avec lesquelles il avait envie de collaborer ». On s’en doutait un peu, mais le prénom « Liam » n’a pas été prononcé 🤓 … On notera que pour sa pochette l’ami Noel ne s’est pas fait hierch… il a carrément pompé – y compris le graphisme- sur un autre « Best of … » celui des Bee Gees millésimé 1969 !
Par Jean-Christophe MARY
L’époque Oasis semble belle et bien révolue, Noel Gallagher n’ayant à ce jour toujours aucune intention de donner suite à l’histoire. Reste donc aux fans de suivre les projets parallèles des deux frères ennemis. Si Liam Gallagher continue l’aventure là où Oasis l’avait laissée, Noel a sorti de son côté trois projets pop beaucoup plus ambitieux. Si sur ce best of, les deux premiers albums sont bien représentés, seuls deux titres du dernier album figurent ici, les autres étant des EP sortis en 2019 et 2020, le tout augmenté deux nouvelles chansons. L’édition Deluxe inclue 12 instrumentaux, des versions alternatives et des remixes. Dès le premier « Everybody’s on the Run » la batterie, la basse et les guitares rugissent dans un halo de cordes symphoniques, tandis que la voix de Noel étire les mots comme à la grande époque. D’ailleurs les quatre morceaux issus du premier album éponyme « Noel Gallagher’s High Flying Birds » s’inscrivent dans droite lignée d’Oasis. Orchestrée de manière somptueuse, l’ouverture de « Everybody’s On The Run » est suivie de « The Death Of You And Me » un remake en forme de clin d’œil appuyé à « The Importance Of Being Idle » sorti sur ‘Don’t Believe the Truth’ (2005). On adhère vraiment aux refrains énergiques de «AKA… What a Life! » et au riff électrique de la ballade folk « If I Had A Gun… » deux des meilleurs morceaux de ce premier album. Issus du 2eme CD, les 5 titres suivants produits par Noel Gallagher sont vraiment excellents. On est pris comme hypnotisé face aux mélodies tubesques « In the Heat of the Moment », « Riverman », aux divagations psychédéliques de « Lock All The Doors », « The Dying Of The Light » à la rythmique triomphante de « Ballad of the Mighty I ».
Sur « Black Star Dancing »,« This The Place » les deux titres issus du troisième album, on retrouve les ambiances électro kaléidoscopiques et disco que Noel Gallagher affectionne aujourd’hui, sublimés par des synthés 70’s, des basses batteries funky. Les sessions d’enregistrements de « Who Built the Moon ? » avaient été réalisés sous l’oreille avisée de David Holmes et cela s’entend sur le magistral « Blue Moon Rising » ou l’envoûtant « It’s A Beautiful World », un titre hybride entre pop et musique électronique avec la voix de Charlotte Marionneau . Les EP sortis en single sont également bien représentés avec « A Dream Is All You Need To Get By » une ballade pop romantique parfumée de rythmiques latines, dans la lignée de The Smith et avec « This Is The Place » un titre électro pop qui pétille de synthés 80’s, de voix féminines, le tout boosté par une belle énergie rythmique. Coup de cœur aussi pour cette version de « Dead In the Water » enregistrée lors d’une session radio, une version juste piano guitare voix, d’une beauté absolument saisissante. Des deux chansons inédites, « We’re On Our Way » est la plus forte. C’est l’un des grands hymnes pop comme Noel Gallagher sait les écrire. « Flying On The Ground » ne restera peut-être pas dans les annales mais est une chanson enjouée enrobée d’une belle orchestration de cordes. Ce best-of nous rappelle que Noel Gallagher est l’un des auteur-compositeur les plus marquants de ces 30 dernières, un musicien qui a su imprimer sa touche personnelle, son style universel et fédérateur sur plusieurs générations. On adore.