MUSICAL YOUTH « The Youth of Today »
Voici 42 ans dans BEST GBD maternait avec amour ses petits Musical Youth, comme une réponse reggae à la soul cool des Jackson 5. Originaires de Birmingham et encore sur les bancs de l’école, les 4 gamins fils de musiciens vont incendier les charts de leur planant « The Youth of Today », un premier album propulsé par une fusée sonique, l’étourdissant et tubesque « Pass the Dutchie », qui détient encore aujourd’hui un des records du titre le plus samplé de l’histoire du disque avec 104 échantillons, preuve que plus de quatre décennies après sa sortie ce Dutchie là continue à faire tourner bien des têtes.
Certes, les Melody Makers avaient ouvert la voie fin 1979 avec leur mignon « Children Playing In the Streets », mais si la chanson est plutôt mignonne Ziggy, Stephen, Cedella et Sharon, quatre des dix enfants de Bob Marley ne vont pourtant pas décoller dans les charts avec leurs « faiseurs de melodies », pourtant toutes les royalties de la chansons aveint été versées à l’UNICEF. De même le second single « What a Plot » est carrément un flop, malgrè la marque Marley ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Bob+Marley ). En fait, il faudra attendre 1984 et le début de leur collaboration avec Steve Levine qui produit leur premier LP « Play the Game Right » pour voir enfin triompher la bande à Ziggy… mais c’est encore une autre histoire du rock, car en attendant les épatants petits Musical Youth étaient passé par là avec leur killer machine intitulée « Pass the Dutchie » littéralement passe le spliff, le oinj, le beudot.. qui a, on peut dire tué le game du reggae band façon Micheal Jackson et ses frères dès l’intro qui proclame crânement « This generation rules the nation with version ». Cependant, même si la carrière des Musical Youth ne brillera que de deux LP, ce premier 33 tours, 42 ans plus tard n’a rien perdu de son énergie, de sa spontanéité, de sa fraicheur comme de sa coolitude illimitée. De A Tribe Called Quest à Ice Cube en passant par Missy Elliott, Black Eye Peas, Public Enemy ou encore French Montana et plus de 90 autres samples, c’ets bien la preuve que nos petits Musical Youth sont finalement bien devenus grands Flashback….
Publié dans le numéro 176 de BEST
Et si l’on récidivait le coup Jackson Five ? Papa Waite vit à Birmingham avec ses mômes, Patrick et Junior (15 et 16 ans), et l’idée germe dans son esprit monter un groupe de reggae exclusivement composé de kids. Il branche ses voisins, Michael et Kelvin Grant, ainsi que Dennis, un chanteur de 15 ans. Comme ils sont tous inscrits à la même école, la Duddeston Manor School, Musical Youth donne ses premiers gigs dans le préau et parvient ainsi à motiver tous ceux qui y ont assisté. Musical Youth est un groupe étonnant, capable de sensibiliser les oreilles les plus imperméables au reggae, par sa fraicheur, sa spontanéité. Okay, Musical Youth est sûrement un coup monté par Daddy Waite. Je ne crois pas que les mômes se soient décidés spontanément à former leur premier groupe de manière aussi performante. Mais peu importe, ce qui compte, c’est le résultat, cette galette de vinyle à croquer comme le chocolat. Le premier hit de Musical Youth a été « Pass the Dutchie », officiellement un fait-tout en argot jamaïquain, mais phonétiquement et vraisemblablement un joint ; mais l’Angleterre est restée très puritaine, les rasta babies n’ont pas à faire de promo pour une substance illégale. « Pass the Dutchie », sorti l’été dernier, ne cesse de cartonner et « Youth of Today », son successeur, parait suivre la même voie pavée de disques d’or. « The youth of toclay has got lots to sayf it’s our lives, it’s our future/Because we’re living today/So Idon’t blame the youth. » « The youth of today », en 82, c’est un peu le « My Generation » des Who de 65 : les rythmes sont différents, mais le message reste le même. Les mini rastas de Musical Youth appartiennent à la seconde generation, comme Basement 5 ( Voir sur Gonzomusic BASEMENT 5 « 1965-1980 » ), et l’on retrouve avec eux le méme carrefour d’influences rock, reggae et pop. Je parie que les rastas pur sang détestent Musical Youth la pop les éloigne de leurs racines, ils bouffent la tradition comme un bubble gum. Au diable la tradition, Kelvin. Michael, Dennis, Patrick et Junior ont bien mieux à faire que de respecter tes préceptes para-religieux : leur musique jaillit comme une source, sa vivacité peut balayer bien des toiles d’araignées. Les années 80 appartiennent aux bébés du rock, c’est juste une question de pêche et les petits diables de Birmingham ont du tonus à revendre yeah mon ! Musical Youth, c’est le plein d’énergie.
Publié dans le numéro 176 de BEST daté de Mars 1983