LE GUAKAMAYO DU SERGENT GARCIA IS BACK
On vous en a souvent parlé dans Gonzomusic, le Guakamayo du Sergent Garcia avait sombré dans le port de la Pobla de Farnals, au nord de Valencia en Espagne le 20 janvier 2020, victime de la tempête Gloria. Un an et demi plus tard, le voilier-studio est enfin remis à l’eau ce jour, en partie grâce aux dons des aficionados du joyeux combo-fusion. Mais le combat continue car tout doit être réaménagé à bord et il faut donc toujours aider à financer ce joli projet. Keep on rocking… keep on dreaming…
Les images étaient déchirantes. Le Guakamayo du Sergent Garcia et du Ludwig Von 88 Bruno avait sombré à son amarre (Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Guakamayo+ ). A l’intérieur par le trou béant dans la coque l’eau et la boue avaient tout ravagé. 18 mois d’un long combat se sont écoulés, aujourd’hui nous retrouvons l’ami Bruno pour assister à ses cotés à la remise à l’eau de son Guakamayo magnifique dans sa peinture jaune canari éclatante, clin d’œil involontaire au Yellow Submarine des Beatles. Bienvenido al Guakamayo !
« C’est un grand jour aujourd’hui Bruno !
Oui, c’est un énorme jour, c’est le jour J car ça fait un peu moins d’un an et demi que le bateau a coulé. Cela fait un an et 3 mois qu’on a pu recommencer à travailler dessus, parce qu’on a dû attendre 2 mois avant qu’il sorte de l’eau pour des raisons techniques. Puis, c’était aussi compliqué car après il y a eu la quarantaine, à cause de la pandémie en 2020 ce qui nous empêchait de travailler sur le bateau. Donc, on a commencé à travailler dessus en mai 2020 et on est en aout 2021 ; on va enfin le remettre à l’eau aujourd’hui.
C’est un moment super émouvant !
C’est un grand moment parce que franchement ça a été beaucoup de travail, beaucoup de sueur et de larmes. Il y a eu des moments où on ne savait pas vraiment si on allait pouvoir réussir à le remettre à flots. A cause de la tempête, il y avait un gros trou béant dans la coque et tout était détruit à l’intérieur. Le navire a passé deux mois sous l’eau, alors donc forcément tout était mort quand on l’a récupéré. Tout ce qui n’était pas plein de boue était plein de rouille, plein de tout ce que tu voulais. Il y avait même des poissons à l’intérieur. On s’est dit on va le nettoyer, on va voir ce qui se passe et puis finalement moi je ne pouvais pas me résoudre à abandonner ce bateau qui pour moi est un magnifique navire Mais il a fallu tout sortir, tout vider, tout ranger, tout nettoyer, tout karchériser à l’intérieur jusque jusqu’au moindre détail. Même après un mois de nettoyage, on retrouvait encore de la boue et encore des coquillages dans des recoins. Finalement, on a refait un bateau car la coque a été refaite pratiquement entièrement ; on a accompli un travail de titans.
Et comment sommes-nous passé du Guakamayo au Guaka-yellow ?
On n’a pas pensé à la couleur tout de suite mais dans les derniers mois on a commencé à pouvoir se dire : OK, maintenant on va lui trouver une couleur qui lui corresponde. Et c’est comme ça qu’il s’est retrouvé en jaune et noir. Tu ne vois que lui quand tu arrives ; d’un coup, il y a une espèce de grosse tâche jaune et noire
On peut faire le parallèle avec les Beatles et leur Yellow Submarine, non ?
Si tu veux, puisque le Guakamayo est aussi un laboratoire musical.
Ben, les Beatles faisaient aussi de la musique à mort de leur Yellow Submarine.
Sauf que nous, ce serait plutôt le Yellow Over-marine 🤣
Donc là aujourd’hui remise à l’eau et on va y assister en live et direct !
Notre objectif pour cette étape c’était l’étanchéité du bateau. Moi je suis nerveux là, parce qu’il n’a pas été remis à l’eau depuis la tempête et donc j’espère que tout est bien checké, qu’il y a pas un problème caché ou quelque chose qu’on aurait mal fait.
Du coup, là si on entend gloup gloup, c’est qu’il y a un problème !
Quand on va le remettre à l’eau, mon travail là tout de suite ça va être d’aller vérifier tous les tous les robinets, tous les accès, parce qu’il y a des accès d’eau dans un bateau. Mais bon je suis confiant, on a bossé comme des dingues.
Tout cela a retardé ta musique ou tu arrives à mener les deux de front ?
Comme je te le disais, il est vide à l’intérieur pour l’instant. On s’est attaché à l’étanchéité, donc tout ce qui se trouve à l’intérieur a été détruit. On a refait les sols, on a repeint les cales, mais il nous reste à faire tout le reste c’est à dire l’électricité, l’isolation, la déco etc… donc on a encore une bonne année de travail devant nus avant que tout ne soit achevé.
Mais tu as quand même composé durant le confinement ?
Au départ, on habitait dans ce bateau mais quelques mois avant la tempête on a pris un petit appart ici pour pouvoir terminer plus vite le Guakamayo. Lorsqu’ il a coulé on a gardé l’appart et j’en ai profité pendant la quarantaine pour faire un peu de musique. J’ai une dizaine de morceaux prêts pour le studio, mais je veux déjà les répéter les avec les musiciens. Je veux faire un travail tranquille, je ne suis pas pressé, parce que toute mon énergie cette année a été vraiment mise dans ce projet Guakamayo.
Tout ça coûte beaucoup de sous, non ?
C’est sûr que ça a coûté un peu d’argent ; beaucoup moins que ce qu’on pourrait penser, parce qu’on a vraiment essayé de rationaliser au mieux, de recycler tout ce qu’on pouvait recycler. On a eu aussi la chance d’avoir beaucoup de gens qui nous ont aidé en matériel ou en conseil, ou parfois même en donation aussi. Et on a aussi appris à faire tout nous-mêmes, et ça a été un truc incroyable de se rendre compte qu’on peut tout fabriquer, que n’importe quelle pièce que tu vois en fait tu peux la reproduire et ça a été un grand enseignement.
Tu avais lancé un crowdfunding pour aider à renflouer le navire, en fait les fonds récoltés ne représentent que 20 % de tout ce que tu as dépensé, donc on peut dire qu’un coup de main supplémentaire serait le bienvenu ?
C’est clair, la page des donations est toujours ouverte et si les gens qui aiment ce projet veulent nous aider, ils peuvent participer en faisant une donation sur notre page guakamayo.com. La remise à flot, c’est quand même un signe important, c’est une nouvelle page qui se tourne et on va passer à autre chose, tourner la page d’une époque où on a beaucoup souffert.
Tu disais que tu avais composé une dizaine de chansons pendant le confinement, est ce qu’il y en a une qui raconte l’histoire du Guakamayo ?
Non, curieusement, pas pour l’instant, parce qu’on n’est pas encore reparti. Il y en aura peut-être une lorsque nous aurons mis les voiles pour enfin appareiller pour notre projet de studio-bateau itinérant à travers le monde.«
Pour participer au financement du projet Guakamayo :