MARQUIS AU PETIT BAIN 2023

Marquis by Anne Marzeliere

Marquis by Anne Marzeliere

Un an après leur dernière performance au Petit Bain, Marquis dans la foulée de la publication de leur lumineux « Konstanz », a plongé dimanche soir à nouveau dans la salle parisienne amarrée face à la bibliothèque François Mitterrand pour un grand show rock bluffant. Et le groupe rennais a pu faire la démonstration de son incroyable cohésion digne des grandes formations internationales, car ces musiciens-là sont si soudés qu’on n’y glisserait pas entre eux même une feuille de papier à cigarette, une fraternité  parfaitement illustrée par les saisissantes photos d’Anne Marzeliere. 

Marquis by Anne Marzeliere

Marquis by Anne Marzeliere

La dernière fois au Petit Bain, c’était en juin 2022 ( Voir sur Gonzomusic Marquis au Petit Bain ) pour la sortie de leur « Aurora » ( Voir sur Gonzomusic MARQUIS « Aurora » ), un an plus tard pour célébrer la publication de « Konstanz » leur petit dernier   ( Voir sur Gonzomusic MARQUIS  » Konstanz » ), les Marquis réinvestissaient dimanche dernier la péniche- salle de concerts parisienne. Et c’est d’abord ce bon vieux Daniel Pabœuf  ( Voir sur Gonzomusic DANIEL PABOEUF UNITY : « Ce qu’il en reste » ) qui ouvrait le bal. Pour mémoire Daniel faisait déjà barrir son saxe légendaire sur les deux premiers LPs historiques de MDS, comme il figure également au casting de « Konstanz », il n’est donc guère surprenant de le retrouver assurant avec flamme cette première partie de Marquis. Boucles et vocaux accompagnent son inimitable jeu de saxophone où Daniel s’offre même un vibrant hommage à son héros Ornette Coleman disparu en 2015 avec une reprise de son « Lonely Woman ».

Daniel Paboeuf

Daniel Paboeuf

On retrouve au cours de ce set son puissant et  furieusement after-punk « Im A Wreck », la timbrée « L’hélico » et l’offensive « War » qui figuraient sur son CD « Ashes ! » paru en 2021 ( Voir sur Gonzomusic DANIEL PABŒUF « Ashes ? » ).

Et c’est après un court entracte que Marquis investit la scène avec un casting de sept musiciens, d’abord les « historiques » Frank Darcel guitariste, Eric Morinière batteur et Daniel Pabœuf saxe épaulés par  les djeuns Xavier Soulabail  qui remplace Thierry Alexandre à la basse, Niko Boyer  excellent à la guitare ainsi que la vibrante Apolline Jousseaume aux claviers et chœurs, qui assure si bien le show, remarquable dans le duo new wave « In the Mood For the Sun »,  sans oublier le killer schtroumpf  aux cheveux bleus et à l’énergie débordante, le chanteur Simon Mahieu. Dès le premier titre le polyglotte « Der Maez », qui ouvrait déjà le dernier CD, les sept musiciens sont unis comme jamais et l’on se dit que Marquis sous la poigne de fer/gant de velours de Frank Darcel est désormais une incroyable machine de guerre, capable de conquérir enfin bien des territoires. Et l’anglais impeccable de l’ami belge Simon constitue également un atout majeur pour quiconque voudrait tenter l’aventure américaine.  Je dis ça… je ne dis rien…Anyway…

MarquisPendant ce temps-là, au Petit Bain, Marquis nous offre 90 minutes d’un show de pure urgence rock, rythmé par la venue de quelques guests triés sur le volet tels “I Wasn’t Born for Real  avec Pierrick Pedron au saxophone, la climatique « Exotica » avec Adriano Cominotto, le clavier d’Arno, de Bashung et qui a été le professeur de musique de Simon, qui l’a présenté au groupe, ou encore  la classique “Skin Disease” de « Dantzig Twist »  interprétée en duo avec l’incroyable pile électrique et chanteur de Jad Wio, mister Denis Bortek ! On se souviendra tout particulièrement de la jolie puissance de « Pyramid », de la cinglante reprise de « Putain putain » du TC Matik d’Arno, que nous avions tous découverts avec éblouissement sur la scène de la salle de la Cité durant les Transmusicales ( Voir sur Gonzomusic TRANSMUSICALES 1980  et aussi TRANSMUSICALES DE 1981), et ses cool dérives du côté des Doors, de la belle interprétation de l’hymne de Marquis de Sade « Brouillard définitif ». Un titre du premier MDS, « Um immer jung zu bleiben », sera dédié à leur/ notre vieux pote Michel Plassier, miraculeusement revenu parmi nous de l’autre rive du Styx… welcome back Michel !

Marquis with Denis Bortek

Marquis with Denis Bortek

On retrouve également « Holomodor », ce bel hommage composé par Frank pour nous rappeler le génocide par la famine des Ukrainiens par Staline, un titre qui figurait sur le premier CD de Marquis… sorti avant l’invasion russe de l’Ukraine, qui prend ici une toute autre symbolique. Vous l’aurez compris, au-delà de la puissance de feu, de sa dextérité, et de la fougue de Simon, Marquis sans jamais renier son passé glorieux inscrit durablement son rock comme un pari sur l’avenir et c’est bien là toute sa noblesse.

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