IMELDA MAY À LA CIGALE
C’était samedi dernier 22 avril, la chanteuse irlandaise était à La Cigale pour le plaisir de chanter et de retrouver son public. Entre rock indie, rock’n’roll 50’s, ballades soul et gospel, Imelda May a donné âme à une musique kaléidoscope également inspirée des années 70’s/90’s, y ajoutant sa touche personnelle. Sur scène, on relève un charisme indéniable et une voix tout à fait exceptionnelle pour un grand show puisant joyeusement à la nostalgie rétro-rock’n’roll pour un bel et généreux hymne à la vie en sensation forte comme l’irish coffee.
Par Jean-Christophe Mary
Il est 21h00. Pour faire patienter le public venu en nombre, parmi lesquels de nombreux irlandais, la sono diffuse le dernier album de Liam Gallagher quand la Cigale est lentement plongée dans le noir. Le show démarre avec en fond sonore la voix d’Imelda May enregistrée sur bande qui annonce « 11 Past The Hour » et « Levitate » ballades douces et sensuelles, issues de ses deux derniers albums studio. Exit le look pin-up robe à pois 50’s et la coiffure rétro avec accroche-cœur blond platine des années 40. Imelda May fait son entrée sur chaussures à talon, le corps drapé d’une longue robe noire ample rappelant notre Barbara nationale. Immédiatement, la salle tombe sous le charme de sa voix féline, de ce corps longiligne qui ondule gracieusement entre la danseuse Flamenco et la naïade orientale. Après un long monologue sur la disparition de Jeff Beck, Imelda May attaque « Black Tears » sur lequel Jeff Beck avait apporté sa touche guitaristique, puis enchaine avec un « Just One Kiss » co-écrit avec Noel Gallagher suivi de « Big Bad Handsome Man » titre rock’n’roll 50’s tout aussi emporté mais beaucoup plus sensuel.
De « Longing », « Human » à « Never Look Back », de « Johnny Got A Boom Boom » et « Mayhem » gonflés rock’n’roll 50’s, la belle nous transporte de sa voix de chat éraillé et mets le public dans sa poche. On craque pour les somptueuses ballades soul gospel « Sixth Sense », « Solace », « Different Kinds of Love » ou « It Should have Been You » sans oublier ce « Don’t Let Me Stand on My Own » jolie ballade country soul en duo avec son guitariste. Rock, country, jazz, blues, soul ou pop dansante, Imelda May peut tout chanter et avec une honnêteté déconcertante, elle qui possède un sens du rythme et un phrasé inné. Si son timbre rappelle parfois Pat Benatar, Norah Jones ou Debbie Harry, elle n’a pas beaucoup d’effort à faire pour s’écarter de ces figures tutélaires et imposer sa propre personnalité. En guise de rappel on aura droit à trois reprises explosives : « Bat Out of Hell » (Meat Loaf ), Tainted Love (Gloria Jones) et ce plus étonnant « Et moi et moi et moi » (Jacques Dutronc). Une fois de plus, la prodige irlandaise nous a bluffé par sa puissance expressive et par la beauté de sa voix.
PS : Un grand merci à Corinne ! ( Nimrad ? : NDREC )