JIMME O’NEILL LE SILENCERS BAVARD Épisode 2

The SilencersPlus de trente années que je n’avais pas échangé avec Jimme O’Neill, le chanteur/ guitariste /leader des mythiques Silencers. À l’aube des année 90, chez BEST et à la télévision, je défendais avec acharnement le rock oxygène de ces natifs de Glasgow. Et aujourd’hui, avec la publication du magnifique « Silent Highway », leur 10ème album capturé en famille, et ce concert parisien  particulièrement réussi à la Maroquinerie voici 15 jours, après trop d’années d’absence, les Silencers n’auront jamais été aussi loquaces depuis des lustres. Rencontre avec Jimme O’Neill… Épisode 2 

JThe Silencers’avoue, c’est avec une délectation non feinte que j’ai succombé aux charmes du superbe « Silent Highway » des Silencers ( … enregistré en famille avec ses enfants Aura (chant, chœurs et percus), James (guitare et chœurs), Conor (guitare) et Baptiste Brondy ( batteur) qui assure également les claviers, qui ne fait certes pas partie de la famille de sang mais de cœur de la O’Neill trib, au point de co-produire avec le patriarche, ce 10ème album, qui me rappelle furieusement leur fantastique « A Letter From Saint Paul » de 87 ( Voir sur Gonzomusic  THE SILENCERS « A Letter From St Paul » et aussi  THE SILENCERS « Silent Highway »  ). Particulièrement bavard pour un « silencieux », Jimme se livre très largement car lui et moi sommes si heureux de nous retrouver, après toutes ces années passées, mais par conséquent cet entretien, intégralement mené dans la langue de Molière, sera publié en deux épisodes, dont voici le second…

The Silencers« Je trouve que « Torchsong », la dernière chanson de ton nouvel album « Silent    bHighway » sonne particulièrement Procol Harum ? Un rock vraiment intemporel. On peut dire qu’il n’y a pas d’agressivité dans cet album et pourtant on y trouve beaucoup d’énergie.

(rire) Oui c’est exactement ça ! J’essaye toujours à l’exemple des Beatles de mettre l’amour passion dans mes chansons. Et c’est vrai que lorsque je chante, je chante avec émotion, jamais avec agressivité. Je donne beaucoup d’énergie et jamais de colère.

De même « Whisle Blower »  sonne particulièrement comme « Painted Moon »…

(et Jimmy se met à siffler comme dans la chanson)…. En fait c’est effectivement le petit frère de « Painted Moon » c’était absolument voulu. Pour moi au début « Painted Moon » était en fait un blues placé dans un cadre pop. Je joue moi-même beaucoup de blues comme Blind Willie McTell que j’adore ( et il se met à chanter… « Mama Let Me Scoop For You ») sa façon de jouer de la guitare est hallucinante.

JThe Silencers’ai une chanson sur laquelle je voudrais te poser une question c’est « Rabbit » car moi aussi j’ai une histoire de lapin ; je faisais du ski sur la piste de mon enfance au Jaillet, Megève et voici quelques années, c’était au mois de mars, il commençait à faire moins froid, j’étais seul sur la piste. Je m’arrête et soudain je vois un truc bouger et en fait c’était un petit lapin. Il se plante devant moi, il n’a pas peur. Il me regarde et c’est comme s’il me disait : « comment peux-tu nous manger moi et mes congénères ? Franchement ce n’est pas cool. ». Alors depuis cette rencontre, je n’ai plus jamais mangé de lapin.

Ah oui ! moi mon histoire m’est arrivée ici, à la campagne quand j’étais gamin. Une jeune fille qui avait un lapin baptisé Ponpon. Et à chaque fois on prenait l’apéro, on regardait son lapin Ponpon. Et un jour elle arrive et nous offre de gouter sa terrine. Ma mère m’avait offert un cadeau pour mon anniversaire ce jour-là. Elle lui demande ; c’est quoi ? C’est une terrine répond-elle en la posant sur la table. Tout le monde goûte et fait : hum…. c’est bon. Et on lui demande : c’est quoi ? « C’est Ponpon », réplique-elle alors.

C’est un peu mon histoire ?

Oui, c’est un peu la même histoire. C’est horrible car cette fille traitait ce lapin comme un animal domestique mais elle a réalisé qu’à la fin Ponpon finirait par être mangé. On était choqué. On s’est exclamés : » quoi… c’est Ponpon ? ». Et elle nous répondait : « hum…. c’est bon ! », donc elle n’était pas choquée, au contraire, elle avait même aimé ça. Désormais toute ma famille est végétarienne. Et ma fille, la première.

C’est elle qui chante sur l’album avec cette voix country à la Emmylou Harris ?The Silencers

Oui. Elle a sur une super voix, elle s’appelle Aura. La première fois qu’elle est montée sur scène avec le groupe, elle n’avait que 16 ans. Sur le 5éme album « So Be It », elle chantait déjà sur ce folk Écossais « Wild Mountain Thyme ».

Elle a quel âge ?

Franchement je ne sais pas.

Tu ne connais pas l’âge de ta fille ?

A cause du fait que je ne souhaite jamais mon propre anniversaire, j’ai tendance à ne pas m’en soucier, en général. Mais Aura doit avoir 43 ans, je crois bien. Depuis « So Be It » elle a au moins une chanson sur chaque album. Et les fans des Silencers l’adorent car elle a vraiment une voix aussi personnelle qu’incroyable. Quant à mon fils James, il a aussi été signé par Universal pour lequel il a déjà fait deux albums. Mais désormais il est revenu dans le groupe car avec sa famille en Écosse il était dispo. Il est chanteur-guitariste.

Mais il n’y pas que deux de tes enfants dans les Silencers…

Oui, l’autre c‘est Conor et il joue aussi de la guitare comme James. D’ailleurs lorsque son frère s’est lancé dans son projet, c’est lui qui l’a remplacé dans le groupe.

The SilencersEt ensuite son frère vous a rejoint ?

Oui il est revenu parce que c’était bien d’avoir deux guitares. Sur le nouvel album, par exemple moi je joue toutes les guitares et toutes les basses… c’était essentiellement à cause du COVID car ce n’était pas possible de faire autrement. En fait quand je fais une chanson j’ai déjà en tête beaucoup de choses et notamment les arrangements qui sont déjà prêts. Baptiste Brondy, le batteur a co-produit l’album avec moi. Il est aussi le batteur du groupe Delgres qui est signé chez PIAS et il a été d’un très grand secours dans la production de « Silent Highway ». a la base c’était un très grand fan des Silencers, il adorait les premiers disques.

C’est aussi toi qui fais tous les dessins car chaque chanson de l’album a son propre dessin. Ce qui m’a rappelé des souvenirs car le 3è Silencers « Dance To the Holly Man » arborait aussi un dessin de toi sur la pochette. Là on reconnait vraiment le style O’Neill….

En fait ma femme avait acheté des tableaux noirs à une braderie pour notre plus jeune fils Shane. Et il avait fait un dessin à la craie sur ce tableau et ça m’a inspiré quand j’ai cherché une pochette pour l’album. J’ai essayé et cela a fonctionné tout de suite peut-être parce que mon père était prof et il écrivait toujours au tableau noir. Et quand j’avais l’âge de Shane, huit ans, mon père était aussi mon professeur. Cette idée de paysage psychédélique mystérieux j’ai trouvé l’image et je suis allé voir ce mec qui était graphiste avec ma photo du dessin et on a un peu modifié les couleurs. Super… sauf qu’en le voyant, le mari de ma fille Aura m’a dit : « Bon… mais maintenant tu vas devoir faire un dessin pour illustrer chaque chanson.

The Silencers  by Philip Ducap

The Silencers by Philip Ducap

Donc tous les dessins du livret, un par chanson donc, ont aussi été réalisés sur tableau noir ?

Oui tout était sur tableau noir en grand format et c’était un vrai challenge.

Mais du coup tu as acheté plein de tableaux noirs ?

Non j’ai effacé à chaque fois. Je n’avais pas le choix mais j’ai pris des photos en haute def.

Hé oui 12 chansons soit 12 tableaux noirs cela faisait beaucoup ! Est-ce que les Silencers sont encore populaire en Écosse ?

Oui, on est même devenus légendaires et à chaque à Noël on donne un concert Silencers et de très nombreux vieux fans viennent y assister. Et en juin dernier, on a fait six concerts acoustiques dans les bars avec 300 ou 4000 personnes à chaque concert avec à la fois les nouvelles chansons et les anciennes. On sait qu’on touche aussi le vieux public mais aussi leurs enfants. Ici on fait les festivals et comme le groupe fait assez jeune sur scène, à part moi bien sur qui ne suis jeune que de cœur, on attire aussi un public jeune.

The Silencers Tu es un peu le Willie Nelson européen car lui joue avec Promise of the Real  ( Voir sur Gonzomusic LUKAS NELSON & PROMISE OF THE REAL “Turn Off the News Build A Garden”  ) qui est aussi le groupe de ses enfants ?

Tu sais pourquoi ? À cause de nos racines irlandaises …

Comme lorsque toi-même était gamin et que vous chantiez en famille ?

On chante en famille, on joue en famille, on est une grande famille pour la musique. Et ma fille a un fils prénommé Cavan qui a déjà une guitare et il joue déjà comme un pro alors qu’il a tout juste dix ans. Ça vient de la famille, ça vient de notre culture. Quant à Shane, il a déjà l’oreille musicale et il chante déjà tout seul des chansons qu’il a inventé. On est né avec la musique, c’est un cadeau d’avoir ce talent en nous.The Silencers

Le premier LP date de 87 et on est en 2023… cela fait 36 ans, n’est-ce pas ? Pas de regrets ?

Aucun car j’ai toujours eu la chance de pouvoir faire exactement ce que je voulais dans ma vie. Pour être un artiste, un singer songwriter c’était vraiment mon rêve. J’ai commencé en étant architecte, j’ai fait six ans d’architecture et je n’ai pas persévéré à la Glasgow School of Art (Beaux-Arts) car l’amour de la musique était bien trop fort en moi. »

Voir sur Gonzomusic: JIMME ONEILL LE SILENCERS BAVARD Épisode 1

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1 réponse

  1. Berard dit :

    classe ….

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