LUKAS NELSON & PROMISE OF THE REAL “Turn Off the News Build A Garden”
À 30 ans Lukas Nelson ne se contente pas de ressembler étrangement à Tom Petty, avec son groupe, il a aussi accompagné Neil Young sur quatre albums et à travers la planète pour tant et tant de concerts mémorables, dont celui de Bercy en juin 2016. De plus, il a co-composé et supervisé toutes les chansons du film multi-oscarisé « A Star Is Born » avec Lady Gaga et Bradley Cooper. Élève surdoué de l’American dream, le fils de Willie Nelson publie aujourd’hui “Turn Off the News Build A Garden” le 4e album de Promise Of the Real, sans doute la meilleure surprise venue depuis longtemps de la Cote Ouest.
Au-delà de son titre kripto-hippie “Turn Off the News Build A Garden” (Éteint les infos, cultive ton jardin), est aussi lumineux que divers, aussi chaleureux que cool et se révèle incroyablement addictif à l’écoute pour s’imposer comme un des albums incontournables de cet été 2019. Au-delà de ses glorieuses et familiales racines country, Lukas Nelson aime de nombreuses musiques dont les références viennent si largement enrichir la fraicheur de son style. Ainsi, dés le premier titre « Bad Case », épaulé par son frangin aux chœurs et à la guitare acoustique Micah Nelson, la puissante influence Byrds se révèle omniprésente, avec une petite pointe de Tom Petty pour faire bonne mesure pour un des titres les plus catchy du CD. Autre morceau de bravoure où la voix de Lukas ressemble de la manière la plus troublante à celle de son auguste paternel, avec l’imparable « Turn Off The News (Build A Garden) » boostée par les chœurs émotionnels de Sheryl Crow. Philosophiquement on songe à C, S, N & Y et des compos emblématiques telles que « Teach Your Children » ou encore « Our House », on reste simplement subjugué ! Autre titre, autre style, avec « Where Does Love Go » Lukas nous téléporte jusqu’aux Traveling Wilburys et les mythiques vocaux de Roy Orbison, avec cette chanson si délicatement nostalgique et rétro. Avec Kesha dans les background vocals « Save a Little Heartache” est sans doute la chanson la plus pop et insouciante de l’album. Back to country music avec « Lotta Fun » …dont le refrain évoque irrésistiblement un des fameux hits de papa Willie “Mendocino County Line”…mais bon, ils ne vont sans doute pas se faire un procès entre père et fils 😉 D’ailleurs, lorsqu’on parle du loup, il n’est jamais loin : Willie apparait dans la chanson suivante « Civilized Hell » en duo avec fiston et pour le cow-boy qui sommeille en nous tous, c’est un régal royal. Toujours la présence du patriarche dans « Mystery » mais cette fois seulement à la guitare et du frangin aussi à la guitare pour une balade ensoleillée chaleureuse comme l’été.
Avec « Simple Life » et toujours sur le mode le plus cool, l’ami Lukas puise à la source de Stephen Stills et de son Manassas pour une composition aussi légère qu’intemporelle. Avec « Out In LA » Lukas nous offre sans doute la plus entêtante des chansons qui démarre love-songs, entre Dave Barnes, les Allman Brothers et les standards les plus élevés de la country contemporaine made in Nashville …avant d’accélérer à 200 kmh comme un V8 de Dodge Charger le pied sur l’accélérateur. Vous avez dit speed….la suivante « Something Real » a encore plus de chevaux vapeurs sous le capot, flirtant avec l’urgence de Jack White et de ses Raconteurs…lesquels flirtent eux-mêmes avec les inoxydables Led Zep, comme le Perf’ qui a vu le Perf’ qui a vu le Perf’… Un peu de douceur dans ce monde de brutes, et on se réveille dans la plus sucrée des pop songs, si délicatement rétro 60’s, cheesy comme un tube de Tom Jones avec la suave « Stars Made of You ». Retour inopiné de « Turn Off The News (Build A Garden) », cette fois en version délicate et acoustique, porté par la lumineuse et charismatique de son boss Neil Young à l’harmonium. Un nectar ! Enfin, cette chevauchée sonique fantastique s’achève avec la lumineuse love balade country « Consider It Heaven » aux faux airs lointains du « Bridge Over the Troubled Waters » de Simon and Garfunkel et du climat des albums solos de Mark Knopfler. En conclusion, et en tant que journaliste, je ne devrais absolument pas vous recommander « D’éteindre le journal télévisé pour cultiver votre jardin »…le critique rock, lui, ne peut que vous recommander d’user et d’abuser de ce Promise of the Real qui tient toutes ses promesses et bien au-delà pour signer ce qui constitue sans doute une des plus fines galettes de cet été à classer dans la même ligue que le « Help Us Stranger » des Raconteurs…du très lourd !
tjrs en phase avec toi , juste jack et ses potes , après dans la nuit ……….