BIG COUNTRY “Peace In Our Time”

bigcountryVoici 30 ans dans BEST, GBD adhérait vivement au pacifisme offensif du 4éme album de Big Country. Cette année 1988, le « Peace In Our Time” des Écossais reflétait tous les espoirs nés du dégel entre l’est et l’ouest. Et la bande de Stuart Adamson n’allait pas tarder à passer de l’autre côté du rideau de fer pour porter la bonne parole rock à le jeunesse moscovite. Flashback…

Big Country Peace in Our TimeC’est vrai, depuis leur tout premier hit « In a Big Country » et leurs cornemuses endiablées, j’avais toujours eu un faible pour Big Country. D’abord, ils étaient écossais, à l’instar de mes « clients » habituels, Simple Minds ou Deacon Blue, mais surtout la formation de Stuart Adamson portait en lui ce feu sacré qu’on rencontre parfois chez un Ian McCulloch ou un Bono. Cette année 1988, Big Country avait tout le potentiel d’un U2 Made in Scotland. D’ailleurs, quelques semaines seulement après cette chronique du 4éme album, je retrouverai Big Country au Palais des Sports de Moscou a l’occasion du tout premier concert forcément sold-out d’un groupe de rock occidental dans la capitale alors soviétique. Mais Mikhaïl Gorbatchev avait accédé au pouvoir, lançant sa glasnost et sa perestroïka révolutionnaires, une politique d’ouverture inédite pour un dirigeant communiste. Hélas, le destin de Big Country sera aussi chaotique que celui de la Russie, alternant espoirs et déceptions. Sans jamais transformer l‘essai, le groupe publiera des albums tout au long des 90’s. Mais en 99, après la publication du 8éme album « Driving to Damascus », déçu par le manque de réception du public, Adamson se met aux abonnés absents et sombre dans la dépression. Il réapparait pour un ultime concert avant de disparaitre à nouveau. Son corps sans vie sera retrouvé dans une chambre du Best Western Plaza Hotel d’Honolulu. La police d’Hawaï conclura au suicide. So fucking sad !

 Publié dans le numéro 243 de BEST

Sur la pochette, Adam et Ève revisités par l’appel du 2léme siècle, contemplent un décor néo-réaliste… « Peace In Our Time ». Dans une plaine désertée du Caucase, les Russes font sauter leurs propres missiles SS 20 sous l’œil des observateurs US. De Varsovie à Rangoon, on se bat encore, mais pour l’ivresse de la liberté-oxygène. Une colombe blanche survole le front Iran/Irak tandis qu’en Nouvelle-Calédonie elle a déjà fait son nid. Hier valeur rétro-baba- bouh-le patchouli, le concept de paix traverse nos années technologiques pour s’installer durablement, un peu partout sur la planète. Génération spontanée ou simple coïncidence, les textes de Stuart Adamson jouent avec succès l’osmose au quotidien. Sur son premier LP l’écossais chantait « Fields Of Fire », cinq ans plus tard Stuart chante la paix retrouvée. Guitares en avant, héroïques comme les drapeaux blancs de U2 sur le clip de “New Year’s Day “, le title track « Peace In Our Time” développe toute l’énergie de l’espoir à la recherche du fantôme de la liberté. De même,  “King Of Emotion » reflète la mutation des guitares-cornemuses martiales en bombes énergétiques, vecteurs d’un virulent pacifisme. Folk à haute tension, Big Country joue ses racines celtes à travers une machine à remonter le temps. Et les séquences harmonieuses défilent comme les paysages idylliques d’une Écosse découpée dans un ciel d’azur. «  From Here To Eternity a» porte ces courants rock où se mêlent futurisme et tradition. « Peace In Our Time » et Stuart-fils-d’Adam retrouve l’Eden à papa avec le désir avoué de le partager.

 

Publié dans le numéro 243 de BEST daté d’octobre 1988

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