JACOB COLLIER : « In My Room »

 

Jacob Collier 

A 22 ans c’est son tout premier album, et pourtant Jacob Collier jouit déjà d’une incroyable réputation. Le jeune multi-instrumentiste de Londres pratique une fusion vertigineuse qui a su séduire le vieux sage Quincy Jones qui l’a pris sous son aile.  Si « In My Room » emprunte son titre à la fameuse chanson des Beach Boys, Jacob Collier mêle très habilement compositions originales du jeune prodige et reprises de titres qui ont hanté toute sa (jeune) vie. Jazz, soul incandescente et vertigineuses harmonies sont au rendez-vous de ce premier épisode de ses aventures.

 

jacob collier in my roomAu début de sa carrière, le grand Quincy Jones est passé par la France où il a rencontré les Double Six, fameux sextet de jazz dont les vocaux ont su percuter l’histoire de la musique. En découvrant le premier CD de ce jeune protégé british de Quincy Jones, on ne peut s’empêcher de songer au groupe vocal fondé par Mimi Perrin en 1959…sauf que Jacob Collier assure lui-même toutes les voix, comme tous les instruments. En découvrant sa reprise du « You and I » que chantait Stevie Wonder sur son « Ma chérie amour » de 69 nul ne peut rester indifférent. Cascades d’harmonies pour émotions en slow motion, la voix démultipliée de Collier chante la soul avec un feeling si puissant qu’on oublie fresque que c’est un tout jeune petit blanc qui vocalise ainsi derrière le micro. Bluffant. Et comme Jacob maitrise à peu près tous les instruments, on songe à Stevie, bien entendu, mais également à Todd Rundgren qui avait également cet amour de la musique en solitaire comme de la soul.

Une carrière jusqu’aux étoilesune carrière jusqu’aux étoiles

Cependant, les compositions originales de ce gamin surdoué n’ont rien à envier au traitement débordant d’imagination de ses reprises. Ainsi « Down The Line » samba futuriste nous entraine dans une jungle luxuriante où les percus syncopées rythment chaleureusement ce cocktail de jazz et d’influences tropicales. Clappements de mains sur vagues de synthés, « Hajanga » me fait un peu penser à Weather Report lancé en mode tropical. Jacob ne manque pas non plus d’humour et il le prouve en reprenant quasi a capella le générique de la série de dessins animés des 60’s « The Flintstones (Les Pierrafeu) de William Hanna et de Joseph Barbera. Emotionnelle et aérienne, « In The Real Early Morning » est un pur cantique soul dont la simplicité nous touche comme un direct au plexus solaire. Enfin « Don’t You Know », longue tirade slow funky de plus de 9 minutes clôt de la manière la plus glorieuse cet album dont la surprenante fraicheur défie toute canicule estivale. Pas de doute, cette « chambre » virtuelle de Jacob Collier déborde d’originalité et, surtout, de cette énergie positive capable de déplacer les montagnes en vous propulsant une carrière jusqu’aux étoiles.

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