Incendie des masters : Universal music va passer à la caisse
L’incendie s’était déclaré à Studio City en 2008, réduisant en cendre les décors de « King Kong » et de « Gladiator ». Mais ce n’est que dix ans plus tard qu’on découvre le pot aux roses Universal Studios, avec la destruction d’un fameux entrepôt non ignifugé où étaient stockés des milliers de masters appartenant aux plus grands artistes de l’immense catalogue d’Universal Music…que la boite va devoir très grassement indemniser, puisque les premiers commandements d’huissiers expédiés par les ayant-droits floués commencent à pleuvoir.
Des années durant, Universal a tout fait pour dissimuler l’étendue des dégâts, communiquant sur la seule destruction de fameux décors de cinéma avouant seulement du bout des lèvres la perte d’une poignée de masters appartenant à quelques musiciens absolument obscurs. En fait, il n’en est rien et la perte se révèle considérable, au point que plusieurs fameux musiciens trainent en justice Universal Music, soit la plus grande maison de disques du monde, après avoir appris que leur musique a peut-être été définitivement perdue dans un incendie. Cette première plainte, qui vise à obtenir des dommages-intérêts considérables de plus de 100 millions de dollars US, a été déposée par les ayants droit de Tom Petty, de Tupac Shakur, de Hole et de Soundgarden. Ils lancent une procédure de class-action, ce qui signifie que les autres artistes touchés pourront se joindre à l’action en justice. Il s’agit de la première plainte déposée depuis qu’une enquête du New York Times a révélé que des centaines de milliers d’enregistrements originaux, de copies de masters, de musique inédite et autres précieux éléments avaient brûlé dans l’incendie massif de l’entrepôt en 2008.
Parmi les centaines d’artistes dont on aurait perdu la musique, on compte Billie Holiday, Louis Armstrong, Aretha Franklin, Ray Charles, Sir Elton John, Janet Jackson, Nirvana, Eminem et Guns N’ Roses. Les assignations, déposées par trois cabinets d’avocats de Los Angeles, accusent Universal Music de négligence en matière de stockage de leurs enregistrements dans ce qui constituait « un piège à feu connu », ainsi que de dissimulation de l’ampleur de cette destruction aux artistes.
« Pourtant, alors même qu’elle maintenait les plaignants dans l’ignorance « , allègue la plainte » UMG[Universal Music Group] a recouvré avec succès des primes d’assurance » pour un montant de 150 millions de dollars. UMG a volontairement dissimulé cette indemnisation massive à tous les plaignants, espérant apparemment sans doute qu’elle pourrait conserver tout le magot pour elle en enterrant la vérité via des documents scellés et un accord de règlement confidentiel », indiquent les documents judiciaires. Or, selon les termes de leurs contrats d’enregistrement, les plaignants ont droit à 50% de ces indemnisations et paiements. »
Dos au mur, Sir Lucian Grainge, le boss d’Universal Music, a demandé à son personnel de coopérer pleinement avec les artistes à la recherche d’informations sur le statut de leurs enregistrements.
« Nous devons à nos artistes la transparence. Nous leur devons des réponses », a-t-il déclaré, ajoutant que « la perte d’une seule pièce d’archives est déchirante ».
Universal a toutefois contesté les conclusions du New York Times, citant « de nombreuses inexactitudes » dans ses reportages et « des malentendus fondamentaux sur l’ampleur de l’incident ». Plus de 500 000 enregistrements auraient été détruits, par conséquent Universal Music Group, la plus grande société de musique au monde, avec une part de marché de 31 % l’an dernier, risque de devoir verser de très grosses indemnisations. Bref, Vincent Bolloré, qui possède Vivendi qui elle-même détient Universal Music n’a pas fini de raquer et, pour trouver les sous, il devra faire des économies un peu partout. Du coup on comprend mieux qu’il ait viré Ardisson. 😉