FAN DE TEENAGE FAN CLUB

Teenage Fan ClubEt si vous aussi, à l’instar de l’ami OldClaude étiez fans de Teenage Fan Club, cela ne manquerait pas de sens pas vrai ?  Car la formation de Glasgow n’a pas manqué de se distinguer depuis l’aube des 90’s en débarquant avec un tonitruant album, le bien nommé et forcément rebelle « A Catholic Education ». Trois décennies plus tard, les Écossais avec 13 galettes à leur actif n’ont rien perdu de leur attitude rebelle et le prouvent de manière cinglante.

Teenage Fan Club

Ici à Gonzomusic on a toujours eu un faible particulier pour les groupes Écossais, la preuve par les nombreuses interviews sur ce webzine consacrées aux Simple Minds ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/?s=simple+minds), Silencers ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=silencers ), Texas ( Voir sur Gonzomusichttps://gonzomusic.fr/?s=texas ) et autres Cocteau Twins ( Voir sur Gonzomusic J’AI ASSISTE A L’ECLOSION DES COCTEAU TWINS ), il n’était donc pas incongru de consacrer un long disques à disques à ce groupe de Glasgow et c’est OldClaude qui s’y colle…

Par OLDCLAUDE

Teenage Fan ClubJe vais évidemment vous parler d’un de mes groupes préférés, les Écossais de Teenage Fanclub ; et si j’ai choisi de les mettre en avant, c’est qu’il se passe avec eux, de mon point de vue, un phénomène un peu semblable à celui que j’avais déjà abordé dans Gonzo Music, lorsque j’avais passé en revue mon classement, par ordre de préférence, de la discographie de XTC (Voir sur Gonzomusic LA TOTALE XTC PAR OLDCLAUDE  ) : celui-ci ne correspondait pas vraiment avec celui que proposaient la plupart des critiques ! Je vous renvoie à cet article, pour plus de précisions, mais il faut dire que c’est un peu la même chose avec TFC, et c’est la raison pour laquelle j’ai eu envie de défendre une position un peu iconoclaste, dont je reconnais qu’elle est toutefois moins marquée que celle que je soutenais avec XTC.

Le nom de Norman Blake, guitariste, chanteur et principal compositeur de TFC, apparaît au milieu des années 80, au sein des BMX Bandits, groupe de Glasgow. Puis il forme, avec le guitariste Raymond McGinley, les Boy Hairdressers (avec le batteur Francis Macdonald), avant de créer Teenage Fan Club, en 1989, après sa rencontre avec le bassiste Gerard Love.

Teenage Fan ClubAprès un single, reprise de “ The Ballad of John and Yoko”, et le départ de Francis Macdonald, remplacé par le batteur Brendan O’ Hare, paraît le 1er album,  « A Catholic Education » (1990). J’ouvre une parenthèse pour vous rappeler que dans le blog que j’ai écrit il y a quelques années, ce ne sont pas moins de 14 chansons de TFC qui sont chroniquées. Il n’y en a aucune qui est issue de ce premier album, dont la chanson inaugurale se nomme « Heavy Metal » (tout un programme !) et qui contient pourtant le succès « Everything Flows ». Il faut dire que, de mon point de vue, l’album n’est pas une grande réussite, partant un peu dans tous les sens. Je dirais un peu la même chose du 2ème album, The King qui paraît en 1991, avec ses reprises du « Like A Virgin » de Madonna et de « Interstellar Overdrive » de Pink Floyd. Se voulant encore plus radical que A Catholic Education, il est encore plus radicalement raté.

Teenage Fan ClubEnfin, toujours en 1991, « Bandwagonesque » vint. Là où les albums précédents me faisaient l’effet de brouillons plus ou moins audibles, il s’agit d’une œuvre parfaitement aboutie, sans doute parce qu’on peut déjà y déceler le futur de TFC. Qu’on écoute la mélodie et les voix de « The Concept », de « What You Do To Me », de « Star Sign », de « I Don’t Know », il y a là tout ce qui fera de TFC un groupe majeur. Et même si les guitares subissent fortement l’influence du grunge, tout-puissant à l’époque (ou celle du Crazy Horse de Neil), la personnalité de ce groupe est déjà tout entière dans ces chansons.

Ce que je veux dire, c’est que, contrairement à certains, qui font de « Bandwagonesque » le sommet de la carrière de TFC (en termes de retentissement médiatique, ce n’est pas faux), c’est la descendance de l’album qui en fera l’un des groupes britanniques les plus importants, car héritier de Neil Young, des Beach Boys, de Big Star, bref, de cette part de la musique américaine que je chéris particulièrement.

Teenage Fan ClubIl faudra attendre 1993 pour que « Thirteen » vienne apporter la confirmation qu’on attendait, et cette confirmation n’est pas aussi éclatante qu’on aurait pu l’espérer. Il y a des guitares, des mélodies, ce n’est certainement pas un brouillon, mais on aurait peut-être aimé, qu’à ce stade, TFC oriente franchement son aventure musicale, vers le pôle que j’ai défini ci-dessus avec les 3 noms d’artistes américains évoqués. Ce n’est pas le cas, et « Thirteen » est simplement un « moins bon » « Bandwagonesque », ce qui n’est pas indigne, mais un peu insuffisant. Si je voulais être méchant, je dirais que lorsqu’on donne à une chanson le nom de « Gene Clark », il faut être à la hauteur !

Teenage Fan ClubIl faudra donc attendre 1995, et le chef-d’œuvre « Grand Prix » pour que nos vœux soient exaucés, et à un niveau que l’on n’osait même pas espérer ! Cet album marque, d’une part, l’arrivée du batteur Paul Quinn, et, d’autre part et surtout, l’émergence de Norman Blake, dont la voix prend une dimension nouvelle, et qui prend place, d’après moi, parmi les compositeurs les plus importants du Royaume-Uni. Cela dit, la 1ère chanson, « About You » est signée et interprétée par McGinley, tandis que la 2ème, « Sparky’s Dream », l’est par Gerard Love, et le niveau est déjà très relevé. En ce temps de britpop triomphante, TFC trace le chemin qu’il s’est choisi, sans céder à la mode. Puis arrive la 3ème chanson, « Mellow Doubt », signée et interprétée par Norman. Et là, on change de dimension, et, si vous le permettez, je vais vous renvoyer à ce que j’écrivais, en 2018, dans mon blog : https://cahierscritiquesmusicales.com/blog/mellow-doubt-teenage-fanclub/

Et les chansons s’enchaînent, sans déchet, sans remplissage, toutes nécessaires, toutes concises (aucune n’atteint 5 minutes), sans aucun effet superflu. McGinley répond à Blake avec une parfaite maîtrise (« Verisimilitude »), avant que ce dernier nous démontre qu’il mêle avec une parfaite habileté les cordes de ses guitares avec celles des violons (« Tears »).

Teenage Fan ClubAprès ce disque, qui tutoyait les sommets, il fallait surtout ne pas décevoir, pour la suite. Ce n’est donc pas avant 1997 que fut programmé le 6ème album, « Songs From Northern Britain ». La première salve, tirée par Norman, « Start Again » nous rassure d’emblée : on est dans l’héritage de Grand Prix,

https://cahierscritiquesmusicales.com/blog/start-again-teenage-fanclub

ce que viennent respectivement confirmer Gerard (« Ain’t That Enough ») et Raymond (« Can’t Feel My Soul »), avant que Norman porte l’estocade avec le fabuleux « I Don’t Want Control Of You ». Ce n’est pas pour rien que, dans son livre 31 Songs, l’écrivain britannique Nick Hornby fait de cet album l’un de ses préférés, sans compter que suivent des merveilles comme « It’s A Bad World »

https://cahierscritiquesmusicales.com/blog/its-a-bad-world-teenage-fanclub/

ou « Winter » ou encore « Your Love Is The Place Where I Come From”. Certes, cet album revendique une continuité avec Grand Prix, mais, où est-il écrit qu’il faudrait piétiner l’excellence parce qu’elle a déjà été pratiquée ? D’autant qu’on y entend un peu plus l’influence des Byrds, voire celle de Badfinger.

Teenage Fan ClubCela dit, il faudra ensuite attendre l’an 2000 pour accueillir un nouvel album des « Fannies » (comme les appellent leurs fans), « Howdy ! » On voit revenir le claviériste Finlay MacDonald (membre des BMX Bandits), tandis que Paul Quinn quittera le groupe après l’enregistrement, pour être remplacé par Francis MacDonald (sans lien de parenté avec Finlay). « Howdy ! » est un bon album, quoique, de mon point de vue, se plaçant un cran au-dessous des deux précédents. La pop, héritée des Hollies, a pris le pas sur la powerpop de Big Star, aurais-je envie de dire. Mis à part la pure chanson folk qu’est « If I Never See You Again » ma chanson préférée est ici « Dumb Dumb Dumb ».

https://cahierscritiquesmusicales.com/blog/dumb-dumb-dumb-teenage-fanclub/

Teenage Fan ClubL’album suivant, « Words of Wisdom and Hope » a été enregistré en 1999, en compagnie du chanteur du groupe américain Half Japanese, Jad Fair, et paraît en 2002. Cela dit, il est plus exact d’écrire que TFC, qui produit l’album, est ici le « backing band » de Jad Fair, et c’est la raison pour laquelle nous ne lui accorderons pas plus de place.

 

 

Teenage Fan ClubEt c’est ainsi qu’on arrive en 2005, avec le très intéressant (et très sous-estimé) « Man-Made », paru sur leur propre label, et enregistré sous la direction de John McEntire (Tortoise), à Chicago. Norman nous tue d’emblée avec ce qui est, pour moi, pas seulement l’une des meilleures chansons de TFC, mais l’une des plus grandes chansons de tous les temps, « It’s All In My Mind ». Lisez plutôt, et écoutez :

https://cahierscritiquesmusicales.com/blog/its-all-in-my-mind-teenage-fanclub/

Évidemment, tout le reste ne peut pas être à la même altitude, mais on retiendra particulièrement « Nowhere » (McGinley), « Only With You (McGinley) et l’extraordinaire « Cells » (Blake).

https://cahierscritiquesmusicales.com/blog/cells-teenage-fanclub/

Teenage Fan ClubIl va falloir attendre à nouveau 5 années pour qu’un nouvel album de TFC voie le jour. Tout aussi intéressant et sous-estimé que le précédent, il porte le nom de « Shadows ». Comme d’habitude chacun des trois compositeurs signe 4 titres. David McGowan devient leur claviériste. Je dois avouer que, cette fois-ci les contributions de Gerard et de Raymond me sont un peu sorties de l’esprit et je n’ai vraiment retenu que 3 des 4 chansons de Norman. Celui-ci signe le très charmant « Baby Lee » qui sera le seul « single » de Shadows, mais surtout le superbe « Dark Clouds »

https://cahierscritiquesmusicales.com/blog/dark-clouds-teenage-fanclub/

et l’adorable « When I Still Have Thee “, suprême chanson d’amour. https://cahierscritiquesmusicales.com/blog/when-i-still-have-thee-teenage-fanclub/

Teenage Fan ClubCe n’est, ensuite, qu’en 2013 que TFC se mettra à élaborer leur 10ème album, et cela prendra 3 ans, 4 studios et 4 pays différents, comme le dit Norman. Ils commenceront en effet l’album « Here » en Provence, au studio Véga, avant d’enregistrer les voix, bien plus tard, dans le home studio de Raymond, ce qui fait que « Here » ne sortira qu’en 2016. J’aurais tendance à penser qu’il s’agit d’un album mineur de TFC, très agréable, rempli de bonnes chansons, mais sans les grandes chansons qu’on rencontre dans la plupart des albums du groupe. Ne manquez pas, cependant, « The Darkest Part Of The Night » (Norman), “I Have Nothing More To Say” (Gerard), titre prémonitoire lorsqu’on sait que, 2 ans plus tard, Gerard Love quittera Teenage Fanclub !

Teenage Fan ClubBref, 5 ans plus tard, en 2021, (et repoussé à de nombreuses reprises, du fait de la pandémie) TFC sort un nouvel album, « Endless Arcade ». Mais beaucoup de choses ont changé. Gerard Love, l’un des fondateurs de TFC, leur bassiste, l’un des chanteurs, et pas le moindre, et l’un de leurs trois auteurs-compositeurs, à égalité avec Norman et Raymond, est « amicalement » parti, à la fin de l’année 2018. Il fallait recruter un musicien ; le choix se porta sur un ancien membre des Gorky’s Zygotic Minci, Euros Childs. Les bons connaisseurs de TFC le savent, ce dernier avait déjà joué avec Norman, au sein d’un groupe éphémère, Jonny, responsable d’un unique (et plutôt bon) album, en 2011. Dave McGowan qui, du temps de Love tenait les claviers, et parfois la guitare, occupa le poste de bassiste. Euros, lui, se mit aux claviers., sans oublier Francis Macdonald, à la batterie. Quant aux 12 titres que comprend l’album, ils furent équitablement répartis entre Raymond et Norman.

Bon, qu’est-ce que ça donne tout ça ? Vous vous souvenez que j’avais été déçu par « Here » ; je suis catastrophé par « Endless Arcade », ce n’est pas franchement mauvais, mais c’est franchement médiocre ; je veux dire que ce n’est pas de la musique qui donne des boutons ou qui vous rend furieux, c’est de la musique qu’on oublie dès qu’on l’a écoutée ; ça ne prend aucun risque, ça ne peut donc pas tomber de très haut, mais, quelle tristesse, quand même ! Rendez-vous dans 5 ans, les gars, on ne sait jamais.

Teenage Fan ClubRectification ! Il ne sera pas nécessaire d’attendre jusqu’en 2026 pour écouter un nouveau disque de Teenage Fanclub (vu ce que nous proposaient les deux derniers, j’aurais pu attendre…), car c’est dès septembre 2023 qu’est arrivée la dernière galette des Écossais, reçue avec un mélange de crainte et d’excitation, pour les raisons expliquées ci-dessus.

« Nothing Lasts Forever », donc, 12ème album studio, ses 10 titres, 5 de et par Norman, 5 pour Raymond, le 1er, « Foreign Land », signé par Blake, et ensuite, c’est chacun son tour, jusqu’à ce que McGinley ferme la marche avec « I Will Love You ». On y va !

Teenage Fan ClubVous vous souvenez, sans doute, que « Here », l’album de 2016 avait demandé 3 ans, pour son élaboration. Trop cuit, apparemment. « Nothing Lasts Forever » n’est resté que 10 jours sur les fourneaux ! Saignant. J’écris ça parce que « Foreign Land » commence par un larsen. Doucement les gars, n’oubliez pas que vous êtes largement quinquagénaires. Ils n’oublient pas, ne refont pas A Catholic Education, mais 10 vraies chansons, des chansons avec des mélodies (c’est Raymond qui nous tricote la plus belle, avec « Tired Of Being Alone »), des chansons avec de la lumière (3 d’entre elles possèdent « Light » dans leur titre) des chansons avec des harmonies vocales, des chansons de tradition, avec juste ce qu’il faut de production. Jusqu’ici j’avais indiqué, que, dans la généalogie de TFC, il fallait compter avec les Beach Boys, avec Big Star, avec les Byrds, avec Badfinger, mais je n’avais pas mentionné les Beatles, peut-être parce que les Beatles ont toujours été des défricheurs, là où les Fannies se veulent des héritiers, voire des « réactionnaires musicaux ». Et pourtant la filiation est là, et, en tous cas, c’est dans cet album qu’elle me semble la plus clairement assumée. Vous vous souvenez de leur « Songs From Northern Britain » ? C’est l’un de leurs plus beaux albums, mais il ne regarde que les USA, comme si Laurel Canyon était niché dans les Highlands. Eh bien, je pense que NLF est leur album le plus britannique (pas anglais, ces gens sont de Glasgow, tout de même !), il est superbe, authentique, en ce sens qu’il reflète bien ce que sont ces cinq musiciens, intemporel, il est dans le top ten des albums de 2023, et malheureusement, beaucoup de gens ne s’en sont pas aperçu. Mais, faites-vous plaisir, écoutez « Nothing Lasts Forever », car ce genre d’albums pourrait, en effet, finir par ne plus exister.

 

 

 

 

 

 

 

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