En hommage à Ennio Morricone aujourd’hui spaghettis pour tous
Il s’est éteint dans un hôpital italien à 91 ans et les trompettes toujours victorieuses pleurent aujourd’hui. Ennio Morricone a fait vibrer nos vies de ses scores, l’homme aux 500 BO est parti et les lettres « The end » se superposent devant nos yeux. En hommage au compositeur fétiche, je propose que nous mettions tous des spaghettis au menu ce jour… ciao maestro eroe della musica !
Ennio Morricone, compositeur multi oscarisé dont les Bandes Originales si inventives projetaient de manière si experte le suspense des westerns spaghetti réalisés par Sergio Leone nous a quittés cette nuit à 91 ans. Le compositeur italien de plus de 500 films, dont 7 pour son compatriote et copain d’école Leone, s’est éteint à Rome suite à des complications dues à une chute la semaine dernière au cours de laquelle il s’était fracturé le fémur. On l’avait surnommé « The Maestro », tant ses musiques inimitables ont su si bien incarner et booster les films low budget de Leone – A Fistful of Dollars (1964), For a Few Dollars More (1965), The Good, the Bad and the Ugly (1966) – ces trois films ont eu pour vedette Eastwood – Once Upon a Time in the West (1968) et enfin Duck, You Sucker (1971).
« La musique est indispensable, car mes films pourraient pratiquement être des films muets, le dialogue compte relativement peu, et donc la musique souligne plus les actions et les sentiments que le dialogue », a dit un jour Leone. « Je lui ai fait écrire la musique avant le tournage, vraiment comme une partie du scénario lui-même ». Son père, Mario, était trompettiste, et la trompette fut son premier instrument . Il a commencé à composer de la musique à l’âge de 6 ans. C’est ce qui explique que ses trompettes si distinctives, héroïques et puissantes, aient accompagné tant et tant de scènes mythiques au grand écran. Mais le compositeur aimait également le son de la guitare électrique et de la guimbarde et a utilisé nombre de bruitages comme des cloches d’église, des fouets, des hurlements de coyotes, des gazouillis d’oiseaux, des horloges à tic-tac, des coups de feu et des voix de femmes pour que ses BO soient aussi des films pour nos oreilles.
« Toutes sortes de sons peuvent être utiles pour transmettre des émotions … c’est une musique faite du son de la réalité », a-t-il déclaré. S’il n’aimait pas le terme « western spaghetti » qu’il jugeait bien trop réducteur, il a toujours affirmé que son travail dans ce modèle cinématographique ne représentait qu’une fraction de sa carrière. Et il avait bien raison. Car l’homme a collaboré avec tant d’autres réalisateurs légendaires, à l’instar de Gillo Pontecorvo (La Bataille d’Alger, 1966), Don Siegel (Deux mules pour Soeur Sara, 1970), Bernardo Bertolucci (1900, 1976), John Boorman (Exorciste II, 1977) : The Heretic), Edouard Molinaro (La Cage aux Folles, 1978), John Carpenter (The Thing, 1982), William Friedkin (Rampage, 1987), Brian De Palma (Les Intouchables, 1987), Pedro Almodovar (Tie Me Up ! Tie Me Down !), Franco Zeffirelli (Hamlet, 1990), Wolfgang Petersen (In the Line of Fire, 1993), Mike Nichols (Wolf, 1994) et Warren Beatty (Bulworth, 1998). Tarantino fan éternel, aura également utilisé certaines de ses compositions pour ses films Kill Bill, Django Unchained et Inglourious Basterds.
Les thèmes de Pour une poignée de Dollars, Pour quelques Dollars de Plus, Le Bon, la Brute et le Truand, Il Était une Fois dans l’Ouest, Il Était une Fois la Révolution, Mon Nom est Personne, A l’aube du 5éme Jour et l’émotionnel Sacco & Vanzetti chanté par Joan Baez appartiennent à jamais aux films de nos vies et les larmes nous montent aux yeux en les réécoutant. Elles n’ont décidément pas fini de couler. Ciao maestro eroe della musica !