DAVID LINDLEY « Win This Record »

David Lindley et GBD

David Lindley et GBD

Voici 42 ans dans BEST GBD continuait crânement à documenter la carrière du fantasque et surdoué David Lindley, rencontré à LA un an auparavant. Dix huit mois après la triste disparition du charismatique guitariste de San Marino, California, et fidèle frère d’armes de Jackson Browne, ce second LP « Win This Record » poursuit son chemin vers la coolitude, aussi  exacerbée  qu’assumée, amorcée par son fulgurant premier 33 tours « El Rayo X ». Flashback…

David LindleyC’est assez rare mais parfois certains musiciens rencontrés vous donnent la sensation que ce moment demeurera à jamais exceptionnel, gravé dans le marbre de votre existence et c’est exactement ce qui s’est passé cet été 1981 à LA lorsque jeune journaliste de 25 piges j’ai rencontré David Lindey ( Voir sur Gonzomusic JACKSON BROWNE & DAVID LINDLEY: Retour à Diablo Canyon…, DAVID LINDLEY « El Rayo X » et aussi  ADIEU DAVID LINDLEY  ) dans un restau chinois de LA à coté de chez Elektra records sur la Brea Blvd. Bien entendu j’adorais déjà sa performance dans son duo mythique sur « Stay » avec Jackson Browne ( Voir sur Gonzomusic JACKSON BROWNE & DAVID LINDLEY: Retour à Diablo Canyon…JACKSON BROWNE:  Episode 2… Après le déluge et aussi  https://gonzomusic.fr/?s=jackson+browne  ) en 1978, tout comme son solaire premier 33 tours « El Rayo X ». Mais échanger avec un tel artiste participait à une toute autre dimension coté coolitude exacerbée, car David était sans doute l’un des musiciens les plus débonnaires qu’il m’ait été donné de croiser. Sa disparition à seulement 78 piges le 3 mars 2023 aura été d’une totale tristesse. C’est dire si cette chronique à remonter le temps doit contribuer, certes aussi modestement qu’il soit, à perpétuer le rock multicolore de David Lindley.

 Publié dans le numéro 174 de BEST

(Bar) David and David Lindley

(Bar) David and David Lindley

Gagnez ce disque si vous en êtes capables ! Ce qui, chez certains pourrait paraître prétentieux devient un clin d’œil lorsqu’il émane de cet allumé de Lindley. Flashback jusqu’à l’an passé et ce premier album de David Lindley dont le « El Rayo X » avait enflammé tout mon été. La musique de Lindley est indissociable de l’ambiance concert en plein air sous les étoiles et les avions en phase d’atterrissage sur LAX.  Le son californien a besoin d’idées fraiches sinon il devient une forêt pétrifiée.  Ça ressemble à un spot de pub pour la sécurité routière, mais Lindley c’est la vie et « Win This Record » appartient aux gestes qui peuvent sauve. A l’heure où les jeunes groupes British comme Haysi Fantayzee vont fouiller chez les cajuns ou mes tex-mexicains, Lindley a déjà ses oreilles dans la place. Il n’est peut-être pas un créateur de génie, mais il sait écouter et assimiler avec tant de sensibilité que sa musique patchwork parvient a créer l’antithèse du « déjà vu » soit le « jamais entendu ».

David LindleyLindley brasse les cultures comme le Docteur Frankeinstein construit sa créature. Ça peut surprendre, mais quand la bête en question se lève pour cavaler, le doute n’est plus permis : le groupe El Rayo X tient la distance. Le premier LP ezal: produit par Jackson Browne et Greg Ladanyi ; cette fois, David remplace Jackson à la co-production. Entre tes deux albums, El Rayo X a changé de percussionniste Rass Baboo a switché avec Bernie Larsen. « Win This Record », comme le precèdent, est un panachage de standards et de compositions de Lindley. Des reprises comme « Brother John » de Cyril Neville des Neville Bros., ou « Something’s Got a Hold On Me » d’Etta James et puis « Talk To the Lawyer », Lindley, comme « Make It On Time » où sa guitare a le même son identifiable, acide et instinctif. Qu’il penche vers le reggae ou le calypso. David Lindley imprime son style de manière indélébile, un peu comme Clapton savait le faire lorsqu’il était encore Dieu. Lindley, sous son look baba, dispose d’une énergie intense, c’est le poing d’acier dans le gant de velours, on dit aussi per-cu-tant.

Publié dans le numéro 174 de BEST daté de janvier 1983

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