ADIEU DAVID LINDLEY

David LindleyÇa ne va jamais s’arrêter ? L’hécatombe rock apporte chaque jour sa tragédie. Ismaël Touré, Steve Mackey, François Hadji-Lazaro, Wayne Shorter… et maintenant David Lindley, le fidèle co-listier de Jackson Browne rencontré à LA  en 1981 au cours de mon tout premier reportage californien pour BEST. David était âgé de seulement 78 ans et si l’on ignore encore les causes de sa disparition, le LA Times nous révèle qu’un crowdfunding pour l’aider à combattre une maladie non précisée avait été lancé voici quelques mois. Immense tristesse de voir ainsi partir un tel héros du rock.

David Lindley et GBD

David Lindley et GBD

David Lindley n’était pas juste un super musicien, mais il était aussi le plus cool des hommes. Je suis fier de l’avoir interviewé à LA en 1981 pour la sortie de son premier LP « El Rayo X » ( Voir sur Gonzomusic DAVID LINDLEY « El Rayo X »  ), une  incroyable rencontre que je n’ai jamais oublié ( Voir sur Gonzomusic JACKSON BROWNE & DAVID LINDLEY: Retour à Diablo Canyon… ), comme le conseil avisé de David de « toujours fumer un pétard avant de prendre l’autoroute ». Autre temps, autres mœurs, l’ami David était le beatnik ultime. Il faut dire que le natif du quartier de San Marino à LA avait bien roulé sa bosse depuis ses débuts dans les clubs folk tels que le Ash Grove et le légendaire Troubadour. David Lindley avait ensuite fondé son groupe de folk-rock psychédélique Kaleidoscope dés 1966, s’inspirant souvent de concepts musicaux du Moyen-Orient. Kaleidoscope a ainsi publié quatre albums, avant de se séparer, lorsque  David Lindley va s’ imposer sur les albums majeurs de Jackson Browne « For Everyman » (1973) puis  « Late for the Sky » (1974) et surtout avec le LP colossal de 1977 « Running on Empty », jouant un solo lap steel  historique sur la chanson titre de l’album et chantant en duo avec Jackson sur la reprise à succès de Maurice Williams « Stay ». Lindley s’est également distingué sur le 33 tours  « Heart Like a Wheel » de Linda Ronstadt,  ainsi que sur l’album éponyme de Warren Zevon en 1976, tout en apparaissant également sur les disques de Crosby & Nash, Rod Stewart et Ry Cooder.

(Bar) David and David Lindley

(Bar) David and David Lindley

Puis avec ses propres albums enregistrés avec son groupe El Rayo-X au début des 80’s, Lindley a démontré tout son incroyable éclectisme d’instrumentiste hors pair, maitrisant à la perfection de toutes sortes d’instruments à cordes du monde entier. Durant ses années Jackson Browne, Lindley aura participé à des sessions avec les plus grandes stars du rock californien des années 1970. C’est ainsi que Linda Ronstadt l’avait engagé pour un trio d’albums – « Heart Like a Wheel », « Prisoner in Disguise » et « Simple Dreams » – et Rod Stewart l’avait recruté pour jouer sur « Atlantic Crossing » et « A Night on the Town ». Lors de la production du premier album de Warren Zevon pour Asylum, Jackson Browne a demandé à Lindley de jouer du violon et de la guitare slide ; Zevon l’engagera à nouveau dans les années 1980. Ry Cooder l’a utilisé pour « Jazz » et « Bop Till You Drop » à la fin des 70’s, entamant ainsi une collaboration qui s’est poursuivie pendant des décennies ; les deux hommes ont même parfois assuré des tournées en duo, dont l’une a été immortalisée sur l’album de 2019 « Cooder/Lindley Family Live at the Vienna Opera House ». ais après « Very Greasy », un album produit par Ronstadt en 1988, Lindley a perdu tout intérêt pour le rock grand public. Bien qu’il apparaisse encore sur des albums cruciaux tels que  « Under the Red Sky » de Bob Dylan, « Brick by Brick » d’Iggy Pop ou  « The Missing Years » de John Prine, il s’éloigne de plus en plus de la scène rock pour explorer la musique du monde.

David LindleyC’est ainsi qu’à partir de 1991, avec « A World Out of Time », il publie avec le guitariste d’avant-garde Henry Kaiser une série d’albums basés sur des expéditions d’enregistrement à Madagascar et en Norvège. À peu près à la même époque, Lindley a établi un partenariat avec Hani Naser, enregistrant une série d’albums avec ce joueur de oud jordanien. Il a également développé une relation durable avec le percussionniste reggae Wally Ingram. Lindley a sorti son ultime album solo, « Big Twang », en 2007, année au cours de laquelle il a également composé la musique du documentaire de Werner Herzog « Rencontres du bout du monde » avec Kaiser. Le guitariste virtuose était un résident de longue date de Claremont, en Californie. Sa femme, Joan Darrow – sœur de son compagnon du groupe Kaleidoscope Chris Darrow – et leur fille, Rosanne Lindley lui survivent et je leur adresse mes plus sincères condoléances. RIP my friend !

 

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1 réponse

  1. Tony dit :

    Bel hommage. Salut l’artiste

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