DAN REED NETWORK

Dan ReedVoici 30 ans dans BEST, GBD analysait le bouquet de fusions intenses du Dan Reed Network originaire de Portland, Oregon dont ce premier album suivait de quelques semaines leur concert parisien au New Morning. Hélas le magnifique essai de cette « Tour de Babel » musicale ne fut jamais transformé. Flashback…

Dan Reed NetworkSous-titré “Let There Be No More Walls Between Us”, le premier album de Dan Reed Network clôt cette année 1988 de son énergie hybride rock et funk. Deux mois auparavant, j’interviewais Dan Reed et ses copains dans les minuscules loges du New Morning ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/dan-reed-network-le-petit-prince-de-portland.html ) Hélas, comme bien trop souvent dans la musique, le DRN laisse un petit gout amer sur les lèvres du prévisionniste rock, car la joyeuse formation de Portland ne rencontrera jamais tout le succès mérité. Cependant, comme le verre n’est jamais qu’à moitié vide, on peut se remonter le moral en jugeant que son cross-over à la Prince a su traverser les décennies puisque le network est encore à ce jour en activité.

 

Publié dans le numéro 245 de BEST

 

Dan Reed NetworkPortland, Oregon, terre de tous les contrastes. Lorsque les Rocheuses enneigées dominent le bleu de l’océan, la fusion totale du Dan Reed explose comme le feu du ciel sur la banquise. Imaginez l’électrochoc d’un rock musclé FM à la Foreigner et d’un funk incendiaire à la Clinton/Funkadelic/Parliament, Dan Reed, c’est l’intégration forcenée et lapidaire d’un son qui a d’ores et déjà franchi le cap fatidique des 90’s. “Let There Be No More Walls Between Us” – Qu’il n’y ait plus aucun mur entre nous – est le sous-titre de ce premier LP et lorsqu’on voit la composition du Network de Dan, on comprend aisément son combat rock. Dan est orphelin adopté d’origine hawaïenne. Blake Sakamoto le claviers est un cross-over black/jap, Melvin Brannon II le guitariste et le bassiste Brion James sont tous deux  black, tandis que le batteur Daniel Pred est aussi pâle qu’un Alka-Setzer. Si le DRN était une chaîne de télé elle diffuserait en simultané les PAL, SECAM, NTSC systèmes A et B. Au-delà du simple concept séduisant, le Network tour de Babel du rock and roll est avant tout un rythme assassin, imparable spadassin du beat. « Get To You », le premier hit du LP c’est carrément Led Zep rencontre Chic, des guitares sauvages plaquées sur le plus groovy des déhanchements et la voix du Reed est l’étincelle pour ce carburant métal-funk. Les Mazarati de Prince et les Killdozer chez nous avaient tenté avec plus ou moins de succès cette impossible synthèse née sous les cheveux fous de Dan Reed. DRN vibre aussi de l’écho des tambours de guerre des tribus indiennes. Ainsi, l’ombre de Sitting Bull plane sur les éléments déchaînés de « Ritual ». Du boogie metal assourdissant de  « Baby Don’t Fade» au slow funk irrésistiblement minnéapolitain et princier de “Tamin‘ The Wild Nights », DRN joue la mutation génétique pour dompter quelques milliards de watts comme on chevauche un étalon dans la poussière d’un rodéo.

 

Publié dans le numéro 245 de BEST daté de décembre1988

BEST 245

 

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