New Orleans et le monde pleurent Dr John

Dr. JohnLa triste news est tombée cette nuit sur son propre compte Twitter : à 77 ans la légende vivante du blues de la Nouvelle Orleans a été terrassée par une crise cardiaque. Son style inimitable aussi allumé que festif ne sera jamais oublié. So long Dr John the night tripper…

Dr. JohnC’est sur son propre compte Twitter que ce triste message est apparu cette nuit : « Vers l’aube du 6 juin 20l9, l’iconique légende de la musique Malcolm John Rebennack, Jr, professionnellement connue sous le nom de Dr. John, est décédé d’une crise cardiaque. Membre éminent du Rock N Roll Hall of Fame, récompensé six fois d’un Grammy Award, auteur-compositeur, producteur et interprète, il a su créer un mélange unique de musique qui incarnait sa ville, la Nouvelle-Orléans, comme un cœurn palpitant, ville qu’il a toujours portée dans son cœur. Sa famille tient à remercier tous ceux qui ont partagé son parcours musical unique, et demande que l’on respecte sa vie privée en ce moment. Les détails de ses obsèques seront annoncés en temps utile. »

Terrassé par un arrêt cardiaque, Dr John s’est éteint cette nuit  à New Orleans, cette ville qu’il incarnait tant de son blues coloré façon gumbo local. Sa grosse voix inimitable, son style hanté par la vaudou et son piano nous ont accompagnés depuis l’aube des 60’s. Comme il a su faire vibrer de son piano les plus grands héros du rock. Le piano de « Let It Loose » des Stones c’était lui. Pareil derrière le duo Carly Simon et James Taylor « Mockingbird ». Comme sur le « Perfect day » de Lou Reed. Dr John a mis son piano au service des plus grands tels Rickie Lee Jones, Willy DeVille, les Neville Brotherset tant d’autres. Il apparait aux côtés de the Band dans le légendaire « The Last Waltz » de Martin Scorsese.

 

Dr. John & Mick JaggerJohn Rebennack, Jr a tout juste 13 ans lorsqu’il plonge dans la musique. Sa rencontre avec Professor Longhair sera décisive. À 16 ans, il est déjà producteur pour le label Ace Records et dès la fin des 50’s avec sa formation il écume les clubs de Louisiane. Guitariste à la base, il devra renoncer à cet instrument après s’être fait tirer dans la main durant un concert chaotique à Jackson, Mississippi. Dès lors, John switche pour le piano, un instrument qui forgera sa légende. Après avoir joué les musiciens de studio à LA pour Sonny and Cher, Canned Heat ou Frank Zappa, il regagne sa Nouvelle Orleans à la fin des 60’s et se métamorphose Dr John the Night Tripper ( Dr John le Voyageur de la nuit). Signé par Atco, le sous-label d’Atlantic il publie son incroyable « Gris Gris » son premier LP solo hanté en 68, premier d’une vertigineuse discographie qui ne cessera jamais de s’étoffer. Avec son 4éme album « The Sun, Moon & Herbs » il peut compter sur des guests de légende comme Eric Clapton et Mick Jagger qui participent à cet album de 71. Mais c’est avec son « Dr John’s Gumbo » publié un an plus tard qu’il gagne son statut d’icône internationale avec le fameux « Iko Iko » qui incarne si bien sa ville et son âme, imposant son style « vaudou psychédélique ». Hélas durant les 80’s, il devient accro à l’héroïne. En 1990, il révèle à Bomb Magazine qu’il suivait un traitement à la méthadone depuis cinq ans et qu’en 1989, il était entré en cure désintoxication.

Dr. John  « Il y a tant de belles facettes de cette vie qui me manquaient quand j’étais en train de me déchirer et de me détruire. Je suis vraiment heureux d’être à nouveau clean. »

Dès lors, Dr John ne cessera de se produire, de participer à de nombreux projets et surtout d’enregistrer une pléthore d’albums qui perpétuent son style si personnel. En 2008, après la catastrophe Katrina qui a ravagé sa ville, il publie l’émotionnel « City That Care Forgot ». Suivent sa collaboration avec Dan Auerbach des Black Keys « Locked Down » de 2012 ou encore son album-hommage à Louis Armstrong « Ske-Dat-De-Dat : The Spirit of Satch », son ultime CD studio.

« La musique a un pouvoir de guérison. C’est une chose vitale », avait-il déclaré au New Orleans Times-Picayune en 2006. « La musique indienne, la musique d’église, la musique de Mardi Gras…notre culture n’existerait pas sans la musique. La musique, c’est ce qui permet aux gens de sortir leur esprit de leur propre tête. ». Adieu cher grand prêtre du vaudou psychédélique….nous ne cesserons jamais de consulter ton vertigineux catalogue.

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