COBI « Sugar Man »
C’est sûr qu’avec une telle dégaine, on se dit que ce mec est bien trop beau gosse pour pratiquer un rock honnête. Hé bien détrompez-vous, Cobi est carrément aussi doué musicalement qu’il pourrait être un cover-boy de magazine. Et son EP « Sugar Man » emprunte autant au style de Lenny Kravitz, qu’à Elton John ou au rock visionnaire de Jeff Buckley, ajoutez un vrai super-pouvoir de séduction scénique digne d’un grand fauve, ce natif du Minnesota à la coolitude illimitée devrait se projeter un bel avenir doré au pays de nos paradis soniques.
Sur scène, gainé dans son jean de cuir noir, Cobi a des faux airs de Jim Morrison halluciné, ou de jeune Roger Daltrey. Next generation, il me ferait aussi songer au regretté Jeff Buckley ou encore à Asaf Avidan. Ce n’est pas un hasard si Cobi est né dans le Minnesota, à mi-distance entre le Duluth de Bob Dylan et le Minneapolis de Prince. Le singer composer song-writer n’est pas non plus un jeune chien fou, même s’il parait beaucoup moins que son age, à 37 piges il a déjà bien roulé sa bosse, et ses chansons portent en elles toute cette maturité, cette culture rock, qu’il a si bien su assimiler et qui transparait dans ce radieux 5 titres, même si en live il sonne beaucoup plus rough et sauvage, plus blues que sur disque. Tout démarre sur le cool piano de la mélodique « Where We Belong », angélique et mélancolique pop aérienne qui a tout le pouvoir de nous faire décoller.
De même, si son « Sugar man » n’a rien à voir avec celui de Sixto Rodriguez ( Voir sur Gonzomusic FINDING SUGAR MAN ) ce titre homonyme n’en est pas moins subjuguant, montant peu à peu en intensité, comme le suspense d’un film noir. Porté par son piano, musicalement, il évoque l’Elton John des 70’s période « Madman… » et « Tumbleweed Connection »… et donc, par ricochet, un certain Lenny Kravitz. Plus speed, « Good Morning » a toute la nonchalance d’un post hippie façon Jack Johnson rencontrant Beck au détour d’un studio. Mais la plus surprenante, peut-être la plus tubesque, sous son chaloupé latin et son groove insouciant, c’est « Another Lover », carrément taillé comme un succès de Justin Timberlake ou d’Adam Levine. Enfin, Cobi clôt son EP par la délicate et laid back « Angel », très belle composition portée par un lancinant et carrément épique solo de guitare. Et on se dit que c’est vraiment dommage qu’on ne puisse pas avoir tout un album. En attendant, pour vous faire patienter, vous retrouverez bientôt Cobi en entretien sur Gonzomusic…