Après Neil Young et les Stones plus de 50 artistes exigent un droit de veto sur l’usage de leurs chansons durant les meetings
Plus de 50 artistes ont signé une lettre ouverte, donnant aux législateurs US un ultimatum pour agir avant le 10 août. Les Rolling Stones, Lorde, Sia, Blondie, les héritiers de Kurt Cobain et de Prince comptent parmi les nombreux artistes qui exigent que la loi pose qu’il faut leur autorisation expresse avant de diffuser leurs chansons lors de rassemblements politiques.
Un courrier « bipartisan » a été adressé à la fois aux démocrates et aux républicains leur demandant » d’établir des politiques claires exigeant des candidats un consentement » des auteurs de chansons et des artistes. Les musiques utilisées durant les meetings des candidats aura été un sujet brûlant tout au long des élections US de 2016 et 2020. Rihanna, Adele, The Rolling Stones, Panic ! At The Disco et la succession de Prince ont intimé à maintes reprises au président Trump de cesser d’utiliser leur musique lors de ses meetings, avec parfois des menaces de poursuites judiciaires. ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/neil-young-va-trainer-trump-devant-les-tribunaux-pour-avoir-utilise-son-rockin-in-the-free-world.html , https://gonzomusic.fr/les-rolling-stones-menacent-trump-de-poursuites-judiciaires.html ou encore https://gonzomusic.fr/en-meeting-a-tulsa-trump-viole-la-memoire-de-tom-petty.html ) . Techniquement, les lois américaines sur les droits d’auteur donnent aux politiciens carte blanche pour utiliser de la musique enregistrée lors de leurs rassemblements – à condition que la salle dispose d’une licence d’exécution publique délivrée par une association d’auteurs de chansons telles ASCAP ou BMI, les SACEM locales. Cependant un artiste peut néanmoins s’y opposer pour protéger son image et de sa réputation, qui peut être ternie par l’utilisation répétée d’une chanson sans son autorisation expresse donnant ainsi l’impression fausse qu’il s’associe à tel ou tel candidat.
Le courrier envoyé par l’Artist Rights Coalition (ARC), aborde justement ce point précis : « Être ainsi entraîné involontairement dans la politique peut compromettre les valeurs personnelles d’un artiste tout en décevant et en aliénant les fans – avec un coût moral et économique important. Pour les artistes qui choisissent de s’engager politiquement dans des campagnes ou d’autres contextes, ce type d’utilisation publique non autorisée brouille leur message et nuit à leur efficacité. La musique raconte des histoires puissantes et suscite un lien émotionnel et un engagement – c’est pourquoi les campagnes l’utilisent, après tout ! Mais le fait de le faire sans autorisation rend caduque cette valeur ».
L’ARA a expédié ce courrier à six organisations de campagnes politiques. « En tant qu’artistes, militants et citoyens, nous vous demandons de vous engager à ce que tous les candidats que vous soutenez demandent le consentement des artistes et des compositeurs avant d’utiliser leur musique dans le cadre de campagnes et d’activités politiques », poursuit-elle, ajoutant : « C’est la seule façon de protéger efficacement vos candidats contre le risque juridique, les controverses publiques inutiles et le bourbier moral qui résulte du fait de prétendre ou d’impliquer faussement le soutien d’un artiste ou de déformer l’expression d’un artiste de manière aussi publique ».
Les signataires ont exigé que les partis politiques répondent avant le 10 août, en expliquant concrètement comment ils comptaient « réaliser ces changements ». Parmi les stars qui soutiennent cette lettre ouverte figurent également Sheryl Crow, Cyndi Lauper, REM, Alanis Morrisette, T Bone Burnett , Aerosmith, Queen, Green Day, Pearl Jam, Guns n’Roses et les héritiers de George Harrison.