Alain Souchon Dôme de Paris (Palais des Sports)
« La Ballade de Jim », « L’amour à la machine », « Sous les jupes des filles », « Foule sentimentale », « Poulailler song », « Quand j’serai ko », « C’est déjà ça », « Rame », « Jamais content », « Le bagad de lann bihoué », « Et si en plus y’a personne… »… des tubes et quels tubes signés Souchy-Voulzon. Vendredi 25 juin, justement Alain Souchon investissait la scène du Palais des Sports pour le dernier de ses concerts parisiens.
Par Jean-Christophe MARY
La dernière fois qu’on l’avait vu ici au Palais des Sports, c’était en 2019 à la faveur de son dernier « Ame Fifties » (Parlophone). A 20h15 précises, les lumières s’éteignent et le rideau de scène dévoile un décor sobre où vont bientôt s’installer les 4 musiciens dirigés par le guitariste Michel-Yves Kochmann. Magique dès le premier titre, Alain Souchon fait son entrée une Gibson Humimngbird en bandoulière aux accords d’« Allo Maman Bobo » et enflamme instantanément le public. Après une brève présentation des musiciens, la machine s’élance tel un bolide sur l’autoroute pop, boosté par « La Ballade de Jim ». Le son est carré, la guitare électrique de Michel-Yves Kochmann charpentée par la puissante section basse-batterie. Tignasse ébouriffée, chemise blanche et jeans slim, l’éternel adolescent ne change pas d’une tournée à l’autre. Les années semblent n’avoir aucune prise sur lui. Pas le temps de souffler. Souchon entonne « Le baiser » de l’album « Au ras des Pâquerettes » (1999). Suivent ceux du dernier album, « Âme Fifties » « Un terrain en pente », « Ici et là ». Puis le chanteur nous prend par surprise avec l’entrée en scène de ses deux fils Ours et Pierre Souchon. Ensemble, ils entonnent « Presque », dont le texte est cosigné avec Edouard Baer. Et des surprises, il y en a durant près de deux heures quand le musicien virevolte entre les musiciens disposés en ligne sur la scène centrale. « Sous les jupes des filles », « L’amour à la machine », « Foule sentimentale », les tubes défilent repris en chœur par un public debout.
Un public conquis qui aura droit à de beaux moments d’émotions « Le bagad de Lann-Bihoué », « C’est déjà ça » « Et si en plus y’a personne », « La beauté d’Ava Gardner ». L’œil rieur, la tignasse ébouriffée, Alain Souchon semble s’amuser plus que jamais, esquissant parfois quelques pas de danse singuliers. La scène, c’est vraiment son terrain de jeu favori a fortiori quand il replonge dans son répertoire des 70’s avec des titres forts tels « On se cache des choses », « Jamais content »,« Poulailler’s song » ou « Rame ». Sous une apparente fragilité, Souchon nous emmène dans une poésie qui nous fait oublier la laideur du quotidien. Ce soir, on est face à un artiste à la présence lumineuse. Après ces longs mois où le public est resté confiné quel plaisir d’entendre autant de finesse, d’intelligence et d’humour réunis. En guise de rappel on a droit à « Y’a d’la rumba dans l’air » Quand je serai KO », « Chanter c’est lancer des balles » des chansons qui réussissent, à nous rendre nostalgiques, tristes ou euphoriques. Au dernier rappel, l’artiste s’empare à nouveau de sa guitare acoustique et achève la soirée avec « La vie ne vaut rien ». Après un peu plus de deux heures d’un show sans faute, les fans ressortent du Dôme de Paris émus et conquis, des étoiles plein les yeux. C’est déjà ça car dehors, le vent et la pluie les attendent.
All pictures by Par Jean-Christophe MARY