ABC « The Lexicon of Love »

ABCVoici 42 ans dans BEST, GBD succombait gravement aux flèches de Cupidon décochées par un groupe inconnu de Sheffield, ABC et son tout premier album produit par un ex-« Video Killed the Radio Star » Buggles, un certain Trevor Horn. Vous l’aurez compris, bonifié par toutes ces décennies écoulées, « The Lexicon of Love » incarne désormais toute la quintessence de la pop British des enfants des Beatles aux cotés des 10cc, ELO, Human League, OMD ou  encore Squeeze et cet album se révèle juste crucial… flashback…

ABCCet été 2016, soit deux ans après le lancement de Gonzomusic, je chroniquai le second épisode de ce « The Lexicon of Love », le bien nommé « The Lexicon of Love II » de Martyn Fry et de sa bande de joyeux lurons pop (Voir sur Gonzomusc ABC : « The Lexicon of Love II »  ). Je me réjouissais alors de découvrir 34 ans près sa sortie un successeur à cet album précieux qui avait su si bien illuminer mon été 1982 et bien au-delà. Car après toutes ces années ce sublime bonbon anglais figure toujours au Panthéon de mes albums favoris. Pour sa légèreté, sa grâce, et cet inimitable son sucré, bien entendu mais pas que. Car si ce disque défie si bien les ans, c’est aussi grâce à sa production si novatrice de Trevor Horn. Et aussi par son pouvoir d’être plébiscité par des oreilles vraiment très différentes. Dans mon papier de BEST, je cite mon collègue Youri Lenquette ( Voir sur Gonzomusic  1983…LE JEUNE YOURI LENQUETTE ASSISTE AU LANCEMENT DU SERIOUS MOONLIGHT TOUR DE BOWIE,  L’ENQUÊTE SUR LENQUETTE  et aussi  L’ENQUÊTE SUR LENQUETTE PART TWO ) dont les gouts musicaux penchaient alors plutôt du côté des Cramps, du Gun Club et du Clash et qui pourtant avait aussi craqué sur cet album-concept d’ABC. CQFD ! Retour vers le futur d’un précieux « lexique amoureux »…

 

Publié dans le numéro 170 de BEST sous le titre :

 

DICO MUSICABC

 

Les rapports amoureux vous échappent encore ? Certaines questions méritent une réponse instantanée, comment y subvenir ? La solution de tous ces problèmes existe, c’est un ouvrage accessible à tous, une indispensable brochure qui illuminera vos nuits. Le Dictionnaire de l’Amour édité par ABC vous parviendra sous emballage discret… « The Lexicon of Love », premier album d’ABC peut être considéré comme un must dans son espri,t comme dans sa réalisation. Ultime disque à danser ou à aimer, ce « Lexicon of Love » ressemble à certains coups de foudre. Sur les précédents 45 tours, Martin Fry, le chanteur d’ABC, avait renoué avec la tradition du message au dos de la pochette. « Une aventure sentimentale sans cœur brisé, c’est comme faire une omelette sans casser d’œufs » écrivait-il sur le single « Poison Arrow », la flèche empoisonnée de Cupidon. Les trois singles n’étaient en fait que les premiers chapitres. Ce lexique amoureux s’achève naturellement sur un happy end. Tous les titres de l’ouvrage sont collectivement signés ABC. Dans un style new funk n’ pop, le groupe applique un soin infini à son écriture : « Si j’avais pris des leçons de danse pour toutes les lèvres que j’ai embrassées, je serais un milliardaire/Je serais un Fred Astaire. » ABC projette ses diapos passionnelles dans sa musique, un subtil dosage de rythmes et de mélodies. Fry et ses amis se rapprochent en fait de groupes comme 10 CC ou les Buggles à travers leur utilisation de la technique comme le Fairlite synthesizer, capable de retranscrire n’importe quel bruit sur la gamme. D’ailleurs comme chacun le sait, le monde de la musique étant une assiette creuse, on y rencontre toujours les mêmes têtes. L’ex-Bugle Trevor Horn est justement crédité pour la production et ça n’est guère surprenant. On retrouve chez ABC le même potentiel de tubes tous azimuts que chez les Buggles. D’ailleurs en Angleterre, ABC a cartonné comme un missile Exocet. Ces jeunes gens vous entraînent dans une folle sarabande, au fil de leur histoire : la crise se transforme en déchirure puis l’amour se brise comme un cristal trop fragile. Mais l’amour est un phénix qui renait de ses cendres… Un peu facile comme leçon, mais ABC ne recherche pas la difficulté. Malgré les fastes de la production, il parvient à conserver sa spontanéité. Ces petits batards d’Earth, Wind and Fire sont un peu à classer dans le même fichier que Haircut One Hundred, le funk des petits blancs. On dit que parfois les extrêmes s’amusent à créer des novas : Youri Lenquette n’est pas souvent d’accord avec moi et vice-versa. On se retrouve pourtant sur les décisions importantes comme celle-ci. ABC n’est peut-être pas déterminant pour l’évolution du rock, mais c’est un groupe agréable. C’est déjà parfois énorme.

Publié dans le numéro 170 de BEST daté de septembre 1982BEST 170

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