HELLO GOODBYE : THE BEATLES IN TOKYO 1966
Pour célébrer les 50 années de la visite des Beatles au Japon, le photographe nippon Shimpei Asai qui avait suivi les Fab Four durant l’intégralité de leur séjour à Tokyo du 29 juin 66 au 3 juillet 66, en tout 100 heures avec un accès illimité à John, Paul, George et Ringo pour des dizaines de clichés aussi émouvants que surréalistes recueillis dans ce « Hello Goodbye : the Beatles in Tokyo 1966 » particulièrement émouvant, qui ne saura laisser indifférent tout aficionado des Beatles.
Nul n’a oublié aux USA ce 9 février 1964, lorsque les Beatles durant leur performance au Ed Sullivan Show ont littéralement changé le monde. Car en Amérique il y eut un « avant Beatles » et un « après Beatles ». Après le passage des petits gars de Liverpool, la jeunesse américaine découvre que la liberté est aussi précieuse que l’oxygène. Et qu’elle se trouve surtout à portée de main à condition d’oser s’en saisir. Sans les Beatles, jamais les freaks et les beatniks n’auraient osé émerger. Sans les Beatles, les manifestations d’étudiants de 66 à 68 ne seraient sans doute jamais produites. Sans les Beatles, le festival de Woodstock n’aurait sans doute jamais eu lieu. Et l’on peut inlassablement multiplier les exemples. C’est dire si la venue des Beatles dans une société aussi figée que celle du Japon a eu un puissant effet de catharsis. Après ces cinq shows donnés au fameux Budokan, la jeunesse nipponne osera enfin remettre en question la pesante culture ancestrale et ses codes figés depuis des siècles. Car officiellement, cette salle était réservée uniquement à la culture traditionnelle du théâtre Noh et à la commémoration des soldats tombés durant la Seconde Guerre mondiale. À des années-lumière du rock and roll. C’est tout ce contexte qui pèse sur les incroyables photos inédites recueillies dans ce « Hello Goodbye : the Beatles in Tokyo 1966 ».
Shimpei Asai
Car c’est la toute première fois que les vibrantes photographies réalisées par Shimpei Asai sont publiées en dehors du Japon. On y découvre des Beatles d’apparence incroyablement cool et détendus dans l’œil du cyclone de la Beatlesmania. On les retrouve bien entendu sur scène, mais aussi et de manière plus surprenante portant des masques traditionnels et se déguisant en kimonos. Si les Beatles ont toujours adoré se grimer et faire le pitre, dans un contexte aussi figé que celui du Japon la moindre clownerie prend des allures de mega-blast . « J’ai entendu les Beatles pour la première fois à la radio », se souvient le photographe, « Et cela m’a procuré une émotion intense que je n’avais jamais ressentie auparavant. J’étais en état de choc. J’ai dû stopper sur le côté de la route la voiture que je conduisais. Et durant quelques instants j’étais incapable de faire autre chose que de regarder les feuilles trembler dans les arbres autour de moi. »
De leur descente du Boeing de la Japan Airlines, vêtus de kimonos, à l’aéroport d’Haneda à leur départ pour les Philippines, où ils se feront carrément racketter par un Ferdinand Marcos furieux qu’ils n’acceptent pas d’être les jouets de sa propagande, en passant par leur conférence de presse, mais également de moments plus intimes comme le petit déjeuner dans leur suite présidentielle, Brian Epstein observant John, Paul, George et Ringo. Sans oublier les nombreux clichés capturés durant les concerts, « Hello Goodbye : the Beatles in Tokyo 1966 » se révèle comme la merveilleuse « time capsule » d’un moment aussi privilégié que fugitif, hélas. Sans doute l’âge de l’innocence pour quatre garçons dans le vent de l’histoire et tous ceux qu’ils ont su inspirer. Édition limitée à 2000 exemplaires dédicacés par l’auteur