MY FIRST SQUEEZE INTERVIEW

SqueezeVoici 42 ans dans BEST GBD rencontrait le brillant Glenn Tilbrook pour sa toute première interview de Squeeze. Le groupe d’East London c’était ainsi rapproché d’Elvis Costello qui a réalisé leur brillant « East Side Story ». Cette fois le compositeur et guitariste Tilbrook venait défendre leur cinquième LP, le délicieux « Sweets From a Stranger » qui incarnait alors une certaine quintessence de la pop made in England. Flashback…

SqueezeQuelque temps après cet entretien pour BEST, Difford et Tillbrook sabordent le navire amiral Squeeze pour se lancer dans une carrière en duo. Mais, hélas, leur LP « Difford &Tilbrook » était franchement moins abouti que leur sémillante formation du quartier de l’est londonien de Deptford. D’ailleurs, nos deux pop héros l’ont bien compris puisque fin 85 après un concert de charité, Squeeze au grand complet, tel le Phénix, renait de ses cendres pour retrouver le chemin du studio. Seul le bassiste John Bentley sera remplacé par celui qui lui a succédé sur l’album « Difford &Tilbrook » Keith Wilkinson. L’album « Cosi Fan Tutti Frutti » sort fin 85 tandis que Squeeze s’embarque pour une méga tournée british qui s’achève en apothéose au Hammersmith Odeon sous les yeux et les oreilles ébahis de l’envoyé spécial de BEST, un certain GBD ( Voir sur Gonzomusic POUR TOUTE LA POP MAGIQUE DE SQUEEZE ) ! Pour faire court, Squeeze ( Voir sur Gonzomusic SQUEEZE « East Side Story » et aussi  SQUEEZE « Babylon And On » ) splitera à nouveau en 99…avant de se reformer pour la seconde fois en 2010 et de continuer à tourner comme à publier des CD jusqu’à nos jours, preuve que le pop ultime ça conserve !

 

Publié dans le numéro 171 de BEST sous le titre :

 

ÉTREINTES SUCRÉES

 

SqueezeAttention, si vous goûtez aux douceurs de Squeeze, Squeeze ne vous lâchera plus. Et cette mise en garde vous concerne même si vous n’êtes pas une douce petite de seize ans…

« Il reste une trace sur mon bloc-notes/ Là où ta tasse de café était posée/ Il y a même des cendres entre les pages/ Maintenant je sais que je suis égaré/ Je voulais te l’écrire pour te dire/ Que mon feeling ce soir/ Ressemble à cette trace sur mon bloc-notes /Qui résonne comme ton adieu » (« Black Coffee in Bed »)

Il boit comme un trou. Il va souvent traîner dans les bars. il drague, parce qu’il ne sait pas résister aux petites filles. Parfois, il adore se laisser brancher par une pute. De toute façon, il passe le plus clair de son temps à baiser. Il est un peu blasé, peut-être en a-t-il marre de vivre son quotidien comme une star du rock and roll. Il en a trop vu, d’ailleurs, on lui en demande toujours plus. L’espace d’un moment, il parvient à trouver un modus vivendi, mais ça ne dure jamais bien longtemps. Il se fait très souvent plaquer, donc il boit pour oublier et l’on revient à la case départ… « il » n’a pas plus de nom que de domicile. « Il » a trouvé refuge dans les chansons de Squeeze, une tendre mélancolie dans laquelle il s’enfonce comme dans un gigantesque marshmallow. Au fil des cinq albums de Squeeze, il a trouvé sa raison d’être : un romantisme naïf et matérialiste, où chaque adolescent peut puiser pour métamorphoser une réalité qui n’est pas toujours rose… Malgré ses fréquents changements de personnel, ce groupe de la banlieue sud-est de Londres s’est toujours articulé autour de ses deux pivots chanteurs/guitaristes : le compositeur Glenn Tilbrook et le parolier Chris Difford. En 77, Squeeze sort son premier EP à compte d’auteur sur Deptford Fun City records. Les trois titres contiennent déjà tous les chromosomes du groupe : une obsession pop et mélodique qui glisse comme un Gulf Stream sur le jeu des deux guitaristes associée à des textes habiles qui cultivent une poésie à l’échelle de tous les jours. Chris et Glenn sont assez beaux gosses, ils sont en tout cas parfaitement décalés par rapport à leur époque. « Squeeze », le premier album, matérialise leur contrat avec A&M. Produit par John Cale, l’album est une collection de jolies pop-songs sans la moindre allusion à la crise. L’univers de Squeeze est complètement préservé. Il connaît les petites filles en culotte blanche et les cœurs qui battent la chamade, mais pas la violence sociale. Le groupe plonge ses racines dans le pop rock des 60’s, mais l’Angleterre de 78 a-t-elle besoin d’un nouveau tandem Lennon-Mc Cartney ? Miles Copeland, le manager du groupe ( et de Police : NDREC Voir sur Gonzomusic POLICE LES AGENTS TRÈS SPÉCIAUX DU ROCK et aussi POLICE LES AGENTS TRES SPECIAUX DU ROCK Épisode 2  ), malgré le mini succès en Angleterre de « Take Me l’m Yours », ne se fait guère d’illusion sur leurs chances dans la vieille Europe. Grâce à la complicité de son frère lan, un des plus gros tourneurs des U.S.A., Miles expédie Squeeze pour sa première tournée américaine; là, le groupe saura sans doute s’y faire une petite place au soleil. Copeland a expérimenté avec Squeeze sa méthode du tremplin américain qui a depuis fait ses preuves avec Police : « Si ça marche aux U.S.A., le reste du monde n’a pas d’importance, ils suivront comme des moutons ».

 

SqueezeAvec « Cool for Cats », le second album, Squeeze cultive son syndrome Beatles. Produit par l’ingénieur du premier LP, John Wood. « Cool for Cats », malgré le succès d’estime de la chanson qui porte ce titre, ne saura pas accrocher l’Amérique obsédée par le tourbillon de la Knackmania avec « My Sharona ». Le second simple tiré de l’album, « Up the Junction » est pourtant une des plus belles chansons de Squeeze sur les rapports de couple et ces routes qui finissent inexorablement par se séparer. « J’ai écrit cette chanson au cours de la première tournée U S. », se souvient Chris Difford. « Nous avions tous un peu le cafard. On était paumé, on se sentait si loin de la maison, alors j’ai eu envie d’écrire pour me souvenir de mon quartier et de cette fille de Clapham pour laquelle j’avais nourri une passion dévorante ». L’alcool, le spleen amoureux et la séduction sont des ingrédients indispensables à la pop de Squeeze. On les retrouve sur le troisième 33 tours, « Argybargy ›, avec des titres comme « If I Didn’t Love You » ou « Another Nail In My Heart ». Chris n’est•il pas un éternel adolescent « Notre succès n’a commencé à être sen-sible qu’avec le simple « Cool For Cats ». Pour nous. ça n’était qu’une blague. Mais je suis certain que les trois quarts des gens qui l’ont acheté avaient moins de 13 ans ».

 

ATTRACTIONSSqueeze

 

Heureusement. Squeeze a su gagner quelques admirateurs un peu plus matures. Un soir à Boston, au cours d’un show T V., le groupe se retrouve invité face à Elvis Costello. Appelez cela un clash ou un coup de foudre, mais ce jour-là, il s’est vraiment passé quelque chose d’intense entre Chris et E.C. En quelques mois, leurs routes vont s’entremêler dans un incroyable écheveau. Squeeze se sépare de son manager (mais n’oublie pas les leçons d’oncle Miles) pour partager celui d’Elvis, le fameux Jake Riviera. Difford travaille avec E.C. sur des textes qui seront utilisés dans « Trust » et place sa voix sur la chanson « From a Whisper To a Scream ». Elvis, pour sa part, produit « East Side Story », l’album le plus accrocheur de nos cinq Londoniens du sud-est. Jools Holland, échappé pour fonder ses Millionnaires, est remplacé aux claviers par Paul Carrack, et le groupe part à nouveau en tournée américaine, cette fois comme support-band de E.C. and the Attractions. Chris est assez conscient pour réaliser que l’association avec Costello fait éclater l’audience type de Squeeze de 10-14 ans : « Je déteste gagner en crédibilité par associativité, mais ce genre de chose est capable de motiver le public », admet-il. « Tempted », avec Elvis dans les chœurs, est adoptée par les programmateurs des stations U.S. et Squeeze se taille enfin un petit succès mérité, tandis que l’Europe se fait encore tirer l’oreille : « J’en ai marre d’attendre que les gens nous découvrent petit à petit. À quoi cela nous servira-t-il de réussir dans neuf ans, alors que nos meilleures chansons seront dérrière nous et que nous serons tout juste capables de les plagier ? ». Chris Difford et Glenn Tilbrook ont beau avoir en mains tous les atouts de la séduction. le temps travaille contre eux. La beauté n’est pas éternelle, le temps leur glisse entre les doigts. « Sweets From a Stranger ». le dernier album, est encore une version améliorée du prototype. Les rapports affectifs y sont développés avec un art, une sensibilité exacerbée taillée pour servir de miroir au journal intime du teen-ager type- s’il existe encore ?-.

SqueezeLa rupture, le dépit amoureux, la rencontre, l’approche, chacune des chansons est une figure précise d’un ballet amoureux qui rappelle furieusement le « She Loves You yeah ! yeah ! yeah !». En 77, lors de l’explosion de la new-wave, Squeeze s’est trouvé un abri anti-aérien pour se préserver. Ils sont décalés dans leur époque : sans avoir la couleur des années 80, ils en sont les musiciens, le passé les anime. Une hérédité commune à celle des Who, des Kinks ou des Stones. Squeeze est peut-être un de ces dinosaures magnifiques, un des derniers grands groupes des 70’s, saura-t-il se faire admettre aux oreilles des 80’s? Pour en avoir le coeur net, j’ai rencontré Glenn Tilbrook un couple d’heures avant son concert à Aylesbury, petite ville de la campagne anglaise à moins de deux heu-res de Londres. Je retrouve mon interlocu-teur entre deux portes et un bataillon de représentants du fan club local armés d’un gigantesque gateau d’anniversaire. Notre pin-up boy a pris un coup de soleil sur le nez, souvenir de l’après-midi passée la veille sur la plage de Brighton.

 

INSTANTANÉS

 

Squeeze« Après quelques dates anglaises, Squeeze ré-embarque rapidement pour les States. Mais pourquoi cette obsession du nouveau monde ?

 

Glenn Tilbrook:  Nous voulons vraiment que le disque démarre aux U.S.A. parce que, sur tous les plans, ce pays sait influencer le reste de la planète. Nous sommes souvent allés là-bas sous la conduite de deux différents managers qui nous ont convaincus de con-entrer tous nos efforts sur l’Amérique. En ce moment. je sens que nous sommes sur le point de gagner. Je crois que « Sweets From a Stranger » ira encore plus loin qu’« East Side Story». On a déjà tourné plus de douze fois là-bas ; aujourd’hui, nous avons un public fidèle et accroché.

 

C’est la Squeezemania ?

 

Je crois qu’il est encore un peu tôt  pour parler de phénomène car il n’est pas encore assez étendu. Dans quelques endroits, comme New-York ou Boston, il commence à pointer son nez, mais c’est encore trop limité à notre goût.

 

Quelle est l’origine de votre attirance pour les petites filles?Squeeze

 

J’ai toujours l’habitude de dire « Thanks heaven for little girls ! »- citant Maurice Chevalier dans le texte: NDREC) . Lorsque je songe à ma propre appréciation de la musique, je réalise qu’elle ne m’a jamais autant motivé que lorsque j’avais 14 ans : l’époque où tu es le plus axé sur le côté fun. Peu importe ton degré d’amour ou de motivation, lorsque tu aimes ou que tu es motivé par quelque chose, à cet âge, c’est dix fois plus intense. Voilà pourquoi ça me plaît de parler aux teen-agers. Certains réussissent avec de la merde, moi, je suis assez heureux d’y parvenir en sachant que ça n’est pas avec de la merde.

 

As-tu conscience d’avoir un impact sur eux?

 

Je ne crois pas que notre audience soit à la recherche d’un message ou d’une philosophie déterminée. Peut-être sont-ils ouverts à certaines suggestions, mais de toute façon, nous ne les forçons jamais.

 

Tu ne crois pas que votre vision romantique fait tout pour les séduire ?

 

Oui, mais je ne crois pas que le romantisme doive à tout prix se situer sur le terrain de l’imaginaire. Les textes de Chris sont romantiquement réalistes sur certaines situations.

 

Un romantisme « hic et nunc », au quotidien ?

 

 Bien entendu. Les gens aiment tracer des parallèles avec leur propre expérience et les chansons de Squeeze s’y prêtent tout à fait. Les textes doivent être capables de refléter ce qui nous entoure avec une vision qui nous est propre. Il suffit simplement de garder ses yeux et ses oreilles ouverts sur la réalité, sur la manière dont les gens se conduisent.

 

Et votre travail avec Elvis ?

 

Squeeze et Elvis

Squeeze et Elvis

Lorsque Elvis est venu nous voir, dans une loge de télé pour nous dire «Super! J’adore votre musique et surtout « Argybargy », nous avons vécu un petit choc. Nous respections beaucoup Elvis et les gens de Rockpile comme Edmunds, et soudain, nous découvrions que ce respect était mutuel. Tout naturellement, nous nous sommes retrouvés en studio avec lui. Nous avons enregistré quelques chansons, nous en étions tous contents, alors nous avons fait l’album. A cette époque, notre succès n’était pas… heu… consolidé. Aujourd’hui, pour nous, c’est bien plus dur en Angleterre ou en Europe qu’aux U.S.A. Nous avons eu quelques petits kits chez nous comme « Cool for cals » ou « Up the junction », mais nous n’avons jamais offert une impression définitive au public anglais. « East Side story » est l’album le plus accessible, même si « Argybargy était à mon sens le plus commercial, parce qu’il était plus électrique.

 

Squeeze ne cultive-t-il pas les belles images, de la musique carte postale en instantanés ?

 

 Chris écrit tous les textes, mais entre nous, je crois savoir assez bien les assimiler ll n’y a pas si longtemps, nous partagions la même maison, lui et moi : j’étais en haut et il occupait tout le rez-de-chaussée. Chris vient juste de déménager, mais nous avons vécu des années ensemble. On se connaît depuis plus de dix ans. Avant Squeeze, nous avons monté d’autres grou-pes. C’est toujours lui qui rédige les textes, ensuite il me les transmet pour que je puisse composer la musique. Parfois les chansons font plusieurs fois la navette entre chez lui et chez moi. Si on le pouvait, on écrirait Sept chansons par semaine et on sortirait un album tous les six mois. Mais Chris se projette beaucoup dans ses textes.

 

Lorsqu’il décrit cette trace de tasse de café dans « Black Coffee In Bed », c’est manifestement une situation qu’il a déjà vécue, comme un certain nombre d’autres.

 

SqueezeJe crois que chacun de nous a delà vécu ce genre de situation. Chris écrit, c’est vrai, à partir d’expériences, mais ce ne sont pas toujours les siennes. En fait, il écoute les gens parler et il sait mieux que personne absorber ce qu’on lui raconte. sait aussi interpréter ce que sont les autres. Mais Chris n’est pas, à mon avis, un auteur trop personnel ; en tout cas, il prétend qu’il déteste écrire sur lui. Je ne suis pas sûr qu’il ait toujours raison. Avant Squeeze, il m’arrivait d’écrire des textes et Chris s’amusait à composer, mais nous avons fini par comprendre qu’on est plus doué sur certains terrains que sur d’autres. Mes textes étaient vraiment nuls et je ne parle pas de la musique de Chris, Nous nous sommes associés, lui et moi, parce que nous sommes complémentaires. Si nous écrivons tout à nous deux, par contre, pour les arrangements, il ne faut pas mésestimer le groupe. Normalement, je leur apporte une démo et nous l’écoutons ensemble avant de la modifier. Le groupe discute, échange des idées, remet en cause certaines choses. Tout ceci est complétement normal, sinon Chris et moi aurions déjà formé un duo.

 

Tu acceptes les critiques, même si elles modifient complètement ta mélodie initiale ?

 

Yeah„. et je crois même que c’est indispensable. Au début, je me conduisais comme un véritable dictateur. Je voulais que les choses soient exactement comme je l’entendais. Petit à petit, j’ai fini par comprendre que d’autres pouvaient avoir de meilleures idées que les miennes. J’avoue que c’était assez douloureux à accepter.

 

NOMS

 

 Quelles sont tes influences ?

 

J’écoute des choses très différentes des gens comme Kid Créole, les Talking Heads avec le gang de Byrne et du Tom Tom Club. J’aime assez cette définition de la musique qui concilie le côté dansant et l’anti-conventionnel. J’aime aussi Sinatra parce que c’est un mec brillant Des trucs comme « You Make Me Feel So Young ou «Come ‘n Fly With Me » qui datent de !’époque Capitol, à la fin des années cinquante

 

SqueezeMais tu étais à peine né !

 

Je n’étais pas né non plus lorsque Presley chantait « Jailhouse Rock ,. puisque j’avais deux mois. En fait, j’ai 24 ans aujourd’hui ! Mais peu importe l’âge, les bons disques ne vieillissent jamais.

 

Tu les collectionnes ?

 

Oui, et j’écume même les soldeurs américains comme le Record Finder à LA.

 

Es-tu passionné ?

 

Je suis passionné dans mon domaine privé et dans la musique ».

 

ll est sept heures du soir, mais le soleil cogne encore. Il fait très chaud et Glenn a les pieds nus, ce qui me rappelle la pochette d’Abbey Road et l’exégèse à laquelle les critiques et les fans de l’époque s’étaient livrés pour savoir si Paulo était toujours Paulo. Alors je lui demande…

 « Es-tu le véritable Glenn Tilhrook?

Non.. je suis le walrus.„ heu.. c’est une blague, bien sûr ! « 

Ben voyons ! Et Glenn embraye à toutes pompes sur autre chose. Il me raconte ses cinq nuits au Gibus en 77 et ce soir où Joan Jett est venue expressément pour lui cracher dessus. Squeeze, c’est l’étreinte, mais on peut aussi l’employer pour les bouteilles, le foot ou les citrons : –Squeeze

« On a écrit un paquet de noms sur des bouts de papier et on les a mélangés dans un chapeau. Le premier qui est sorti, c’était Squeeze, nous l’avons gardé parce que nous l’aimions bien. Mais à force de presser. il finit par ne plus y avoir de jus? On continue à presser, voilà tout ».

Le beau jeune homme est loin d’être un mauvais, il sait qu’il n’a aucun mal à tomber !es nanas même s’il se fait souvent larguer.

«Je suis John Wayne lorsque je marche vers elle/ Elle aimerait bien danser/ Mais pas pour l’instant/ Elle est le poisson qui s’accroche à mes filets/ Nous dansons comme des pigeons/ Qui tournent en cercle l’un autour de l’autre/ Elle aime danser, elle est un cocktail agité Elle aime l’amour et c’est une véritable tentation /Je n’en peux plus » (« I Can’t Hold On)

Humainement, Difford et Tilbrook sont des personnages impossibles. Avec leurs nouveaux managers, ils ont la tête enflée comme un soufflet au chocolat prêt à être servi. En France, leur score de vente est assez minable et tourne autour des 5 000 par album, ce qui est loin d’être Trafalgar. Squeeze manque vraiment d’humilité ; dommage, car sa musique porte une naïveté nouvelle vague qui me rappelle un peu Truffaut. S’ils décrochent un jour un véritable hit planétaire, ils seront plus mégalos que Bowie, Jagger et la Castafiore réunis. En attendant, chez nous, en Europe, ils doivent encore faire leurs preuves, un dur combat où chaque point comptera. Sinon : rêve américain obligatoire pour tout le monde…

 

 

 

Publié dans le numéro 171 de BEST daté d’octobre 1982BEST 171

 

 

 

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