CITY OF LIGHT

GojiraJuste hallucinante cette cérémonie d’ouverture des JO de Paris où notre capitale n’aura jamais autant mérité son surnom de « ville-lumière », car hier soir, portée par l’imagination du metteur en émotions Thomas Jolly, c’était non seulement the City of Light mais également the City of Sounds dans la déferlante des performances des artistes, danseurs, figurants… pour nos yeux et nos oreilles. Paris nous a offert son show ultime, entre tradition et modernité ; mais certaines images resteront gravées à jamais dans nos imaginaires : Gojira déferlant son énergie metal à la Conciergerie avec la révolutionnaire « Ah ça ira », Juliette Armanet bouleversante interprétant l’hymne utopique de Lennon « Imagine » allumant le feu sur sa coquille de noix façon fluctuat nec mergitur, Aya Nakamura s’engageant avec flamme dans la Garde Républicaine, Celine Dion – pour laquelle je n’ai pourtant aucun affect- m’extirpant une larme en entonnant Piaf… quelle soirée de dingues !

Il parait que Marion Marechal n’a pas apprécié. Tout comme ceux qui siègent à la droite de la droite de la droite dans notre nouvelle Assemblée Nationale et leurs affidés, c’est donc que le spectacle devait être réussi pour les faire ainsi pester, au lieu de revendiquer haut et fort leur fierté d’être Français, leur attachement à notre Histoire et à notre devise nationale. Bien sûr, je ne vais pas vous raconter à nouveau cette soirée splendide, les images de ce show incroyable qui a su nous scotcher durant quatre heures sont assez éloquentes. Certes la météo était loin d’être au rendez-vous, mais on va dire que Paris sous la pluie exacerbait ainsi son éternel romantisme. Quelques longueurs, le cheval de metal magnifique qui parcourait la Seine aurait pu mettre le turbo, tout comme les performers du trop long défilé de mode ou encore les époustouflants danseurs sur leur péniche lumineuse comme la piste de danse de Travolta dans Saturday Night Fever. De même, le pari raté du réalisateur du direct qui avait tout misé sur ses drones au détriment des cadreurs humaines capables de donner un coup de chiffon sur un objectif plein de flotte pour que l’image cesse d’être floue. Mais côté musique, il faut avouer que le rock critic en moi aura été comblé par la playlist. Quelle émotion d’entendre du Gainsbourg, deux chansons des Rita Mitsouko, de retrouver le « Lady » de Modjo, les Daft Punk, les Justice, Cerrone, Véronique Sanson, Michel Berger et France Gall, Cassius, Daniel Balavoine, Diams, le « Spacer » de Sheila & Chic- ma toute première kronik dans Rock & Folk-, IAM, Daho, Niagara, Polnareff, Chagrin d’Amour, …même Claude François !

Juliette ArmanetCoté performances live je reste encore électrisé par les mashed up opéra entre la cantatrice Marina Viotti et le metal de Gojira au fronton arrière de notre bon vieux Palais de Justice ou le choc du medley bluffant Aya Nakamura VS la Garde Républicaine sur la passerelle des Arts. Et pour clore le bec aux râleurs rances, il faut rappeler que lors de la visite de Trump au défilé du 14 juillet voici quelques années, cette même fanfare avait alors interprété et dansé sur le « Get Lucky » des Daft Punk avec Pharrell Williams. Surprenant Rim K, sublime Juliette Armanet, bouleversante Celine Dion sur notre Tour Eiffel, étrange schtroumpf Katerine et amazing Lady Ga Ga en Zizi Jeanmaire, interprétant « Mon truc en plumes »… jamais sans doute Paris n’aura résonné aussi fort sur toute notre petite planète bleue. Immense fierté de voir ainsi les monuments de notre ville-lumière briller ainsi de mille feux sur toutes les télés du monde. Tant pis pour les vieux et les jeunes croutons anti-woke, ce magique festival de danseurs et de drag-queens offrait la plus belle des images de tolérance illustrant à la perfection notre devise nationale. Liberté… de vivre et de créer… égalité dans la lumière… fraternité dans le sport et le respect de l’autre, de notre vivant sans doute n’avions nous jamais été aussi heureux de proclamer : nous sommes tous parisiens éblouis par notre propre ville-lumière.  Et même ceux comme moi qui se tapent du sport comme de l’an quarante se laisseront surprendre à regarder d’improbables épreuves juste pour contempler le décor bluffant de nos monuments ancestraux ainsi sublimés à la télé et c’est déjà une superbe victoire pour ces JO. Certes, nous aurons vécu deux semaines de galères pour circuler à Paris, mais le pari de Paris 2024 est un effet « Emily in Paris » puissance mille où les milliards de téléspectateurs de cette Cérémonie d’Ouverture hors normes se transformeront en millions de visiteur de notre pays au fil des ans, justifiant ainsi ( petits ) sacrifices et ( gros) investissements. En deux mots, comme un seul : Paris gagné !

Comme on dit dans Startrek: additif au carnet de bord du Capitaine… il parait qu’en plus des fachos antiwoke les cathos modèle « messe en latin » se déchainent également contre la soi disant représentation de la Cène façon Gay Parade, mais les plus rageurs des rageurs restent Poutine- il parait que cela lui a donné des hémoroïdes- et ses Russes miraculeusement gommés du paysage festif Olympique pour cause d’invasion de l’Ukraine, preuve que si autant de bad guys ont trouvé cette parade nulle, c’est qu’elle devait sacrément être réussie!

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