ELLIOTT MURPHY « Murph the Surf »

Elliott MurphyVoici 42 ans dans BEST GBD continuait à documenter les brillants enregistrements du rock poète Elliott Murphy, avec ce sixième LP, le second sur son label indépendant au patronyme si frenchie « Courtisane », porté par le radieux « The Fall of Saigon », inspiré par la débâcle sud-vietnamienne. Et, avec ce « Murph the Surf »,  surfant sur sa vague imaginaire, Elliott s’affirme tel un « poor lovesome cow-boy », prêt à franchir le pas pour venir s’installer définitivement dans notre « ville-lumière » des amoureux… un pas que le chanteur de « Just a Story From America » ne tardera pas à franchir.

Elliott MurphyAu tournant des années 80, Elliott Murphy s’imposait comme un de mes héros favoris de New York ( Voir sur Gonzomusic ALL MY NEW YORK 1981 HEROES ) et c’est sans doute pour cette raison que j’ai souvent documenté ses œuvres ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=elliott+murphy ). Cependant j’avoue avoir eu un faible tout particulier pour cet album-charnière dans la carrière du rock poète de Rockville Centre, New York ( cela ne s’invente pas ). Flashback !

 

Publié dans le numéro 171 de BEST

 

Elliott MurphyParfois, une pochette de disque, c’est comme un vieux copain rencontré au hasard de la vie. On le perd de vue pour le retrouver au moment où l’on s’y attend le moins. Courtisane, c’est le label new-yorkais à l’unique artiste : Elliott Murphy. Las de se battre contre les gros rats du système comme RCA ou CBS, Elliott a monté sa propre boîte pour sortir « Affairs », l’albumette qui précéda ce « Murph the Surf ». Grâce à AZ, qui depuis quelques mois signe à tour de bras les petits labels U.S. comme Bomp, il a su trouver un créneau de distribution en France. Il y a quelques mois, chez Houba Houba, Elliott chantait en exclusivité « The Fall of Saigon », une ballade qui ouvre la seconde face de l’album. Memoires post-vietnamiennes, la chanson dans l’esprit rappelle « Apocalypse Now » ou le « Deer Hunter » : « Tirons-nous de ce champ de riz avant de sauter sur une mine ». D’ailleurs, cette « Chute de Saigon » s’achève sur l’envolée d’un hélico ; les vétérans du Viet Nam ont l’âge de Murphy, c’est une image qu’ils ne sont pas près d’oublier. Si l’on ne trouve pas une once de nouveauté dans ce « Murph the Surf », pourquoi s’étonner ? Elliott a son image de balladin urbain qui lui colle à la peau, s’il la perdait, le charme serait rompu d’un seul coup. A Grammercy Park, dans son appart’ mouchoir de poche, Elliott traçait un parallèle entre sa créativité et sa petite amie, poète incapable de créer sans muse, Cathleen est présente dans toutes les chansons ou presque de l’album. Il y en a même une qui porte directement son nom : « Calling on Cathleen » et la demoiselle co-signe la production. Dans l’album précédent, elle se contentait de montrer ses longues jambes. La guitare et l’harmonica d’Elliott, le bassiste Ernie Brooks, et tous les ingrédients d’une nonchalance urbaine cristallisent la musique d’Elliott. Bien sûr, quand on dit harmonica, on sort son Zimmerman, mais les deux hommes ne sont pas foncièrement différents : leur analyse de la vie américaine est une philo… Murphy est incapable de vivre dans une ville où il se sente bien, voilà pourquoi il rêve de l’Europe les pieds dans la grosse pomme. « Murph the Surf », à mon avis, ne multipliera pas par « n » les fans d’Elliott, mais il ravira ceux qui le sont déjà, ceux qui nourrissent l’espoir de le retrouver bientôt sur scène. Elliott est un rêveur intemporel et amoureux, mais pas un solitaire, c’est en quelque sorte un « poor lovesome cow-boy » !

 

Publié dans le numéro 171 de BEST daté d’octobre 1982BEST 171

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