Gary Wright le tisseur de rêves décède à 80 ans
Gary Wright connu pour ses hits synthés rock des 70’s est mort à l’âge de 80 ans. Justin, le fils de Wright, a confirmé que son père était décédé hier lundi, à son domicile de Palos Verdes Estates en Californie, après avoir lutté contre la maladie de Parkinson et la démence de Lewy au cours des six dernières années. Après avoir fondé Spooky Tooth, il restera à jamais le « tisseur de rêves » et nous l’avions découvert cet été 76 lorsque son hit « Dream Weaver » squattait toute la bande FM des USA. Et ne serait-ce qu’une seule fois dans sa vie faire un titre qui cartonne autant est déjà un immense exploit. RIP au « tisseur de rêves » !
Sur son fameux tube « Dream Weaver », on retrouve Wright au chant et aux claviers et Jim Keltner à la batterie. Selon Gary Wright, la chanson a été inspirée par « Autobiography of a Yogi, » qui lui a été offert par George Harrison et par le poème de Paramahansa Yogananda « God ! God ! Dieu ! » fait référence à « l’idée de l’esprit qui tisse des rêves ». L’expression « Dream Weaver » avait été en fait popularisée par John Lennon en 1970, dans sa chanson « God », tirée de son album solo John Lennon/Plastic Ono Band. Cette chanson dépeint la déclaration de Lennon selon laquelle il était le tisseur de rêves des années 1960, rompant avec les influences et les théories qui ont influencé sa vie. Chanteur à la voix puissante et claviériste multi-cartes, Wright était l’un des membres fondateurs du groupe britannique Spooky Tooth et a été un musicien de studio très populaire à partir de la fin des années 60, jouant sur tous les albums solo de George Harrison – y compris son premier album de 1970, « All Things Must Pass » – et sur les premiers singles de Ringo Starr (et, bien plus tard, accompagnant son fameux All-Starr Band), ainsi que sur des albums de Nilsson, B.B. King et bien d’autres encore. D’autre part Wright a aussi eu une brillante carrière française aux cotés de Johnny, un épisode que nous rappelle très justement Laurent Bachet à la fin de cet article. Cependant, on se souviendra surtout de lui pour ses fameux succès du milieu des années 1970.
Originaire du New Jersey, Wright d’abord a été un enfant acteur qui s’est produit à Broadway dans une version de « Fanny ». Plus tard, il a décidé de devenir médecin et s’est rendu à Berlin pour étudier la médecine, tout en continuant à jouer avec des groupes, dont l’un s’appelait le New York Times. En 1967, alors que ce groupe effectue une tournée en Europe avec Traffic, Wright rencontre Chris Blackwell, fondateur du label de Traffic, Island Records. Les deux hommes avaient un ami commun, Jimmy Miller, producteur de Traffic et des Rolling Stones, et Blackwell, impressionné par le talent du jeune musicien, le convainc de venir à Londres. Blackwell l’associe au pianiste Mike Harrison et au batteur Mike Kellie et, avec Wright comme chanteur et organiste, Spooky Tooth est formé. Les deux premiers albums du groupe, « It’s All About » et « Spooky Two » (1969), tous deux produits par Miller et dans lesquels Wright écrit toutes les chansons, ne sont jamais classés dans les charts mais leur réputation les dépasse très largement dans les cercles de musiciens. Les Spooky Toothsont tous recrutés pour des séances d et leurs chansons sont reprises par de nombreux artistes, les Three Dog Night interprétant « I’ve Got Enough Heartache », les Move reprenant régulièrement « Sunshine Help Me » et Judas Priest reprenant « Better by You, Better Than Me ». Cependant, le troisième album du groupe, « Ceremony », est un échec total et Wright quitte le groupe en 1970.
Il signe alors sur A&M Records et sort un solide album solo, « Extraction », en 1970, et deux musiciens de cet album – le batteur Alan White et le bassiste Klaus Voorman – amènent Wright dans l’orbite des Beatles. Alors que Harrison enregistrait « All Things Must Pass » avec le producteur Phil Spector, ce dernier demanda, comme à son habitude, davantage de musiciens. Voorman propose Wright, qui se trouve être en train de participer à une autre session à l’autre bout de la ville. Lorsqu’il reçoit l’appel, Wright annule cette session et se précipite aux célèbres studios Abbey Road d’EMI, où il noue avec Harrison une amitié qui durera toute leur vie. Il joue sur tous les albums solos de Harrison et sur de nombreux projets proches, notamment sur les premiers singles de Ringo Starr « It Don’t Come Easy » et « Back Off Boogaloo » ; Harrison épaule même Wright lors d’une apparition au « Dick Cavett Show » de la télévision américaine en 1971. L’année suivante, il reforme Spooky Tooth et sort deux albums tout en continuant à travailler avec Harrison, avec qui il partage un intérêt pour les religions orientales ; ils voyagent ensemble en Inde en 1974. Après une nouvelle séparation du groupe reformé, Wright s’installe à New York et s’associe avec le manager Dee Anthony (qui s’occupait de Humble Pie et de la future superstar Peter Frampton) et signe avec Warner Bros. Records. Son premier album pour le label, « The Dream Weaver » – dont le titre est inspiré par son voyage en Inde avec Harrison – sort en 1975, et bien que le single soit une lente construction, au printemps suivant, c’est un succès majeur et Wright est devient enfin une star. Cependant, il faut attendre près de deux ans avant qu’il n’enchaîne avec « The Light of Smiles », et ses efforts ultérieurs n’atteindront plus jamais le succès qu’il avait connu auparavant. Dans les années suivantes, Wright se spécialise dans l‘instrumental et les bandes originales – bien qu’il fasse une apparition surprise dans le film « Wayne’s World » en 1992, en reprenant une version réenregistrée de « Dream Weaver » – puis il revient à une musique rock plus classique et publie une série d’albums, dont le dernier, « Connected » sorti en 2010. Le musicien né à Cresskill, New Jersay laisse son épouse Rose et ses deux fils Justin et Dorian à qui nous adressons nos plus sincères condoléances après la disparition du tisseur de rêves….
L’épisode hexagonal de Gary Wright
Par Laurent BACHET
Au tournant des sixties et des seventies, Johnny devient l’un des rockers/showmen les plus sauvages en activité. Son groupe de scène qui compte déjà Tommy Brown ( ex- Playboys volé à Vince Taylor) à la batterie et Mick Jones aux guitares s’adjoint les services de Gary Wright (ex- Spooky Tooth et futur Foreigner) aux claviers. C’est la période la plus dingur de Johnny, celle qui entre « Rivière ouvre ton délit » et « Flagrant Délit » ravage nos contrées avec un Soul Rock psychédélique qui peut évoquer les Stones, les Mad Dogs and Englishmen de Joe Cocker et même, parfois, The Stooges d’Iggy Pop.