Happy Birthday Mister Pipin
C’est vêtu d’un T shirt arborant ces quelques lettres : « I ❤️ Pipin » que Ramon Pipin a investi le Café de la Danse. Et comment en serait-il autrement pour l’auteur de l’immortelle « Je m’aime » ? Entouré de 15 musiciens (mais comment fait-il pour faire tenir autant de monde sur cette scène ?) il célébrait mercredi soir dans la joie et la bonne humeur ses CINQUANTE printemps artistiques (et ses propres 70 ans) emplis des tubes d’Au Bonheur des Dames, d’Odeurs et de sa sémillante carrière solo pour une fiesta sonique aussi fun qu’enivrante.
Ce fût une soirée aussi mémorable que classieuse. Deux heures et trente minutes ininterrompues, trente titres interprétés boostés d’une dizaine de « twongs » inédits- un twong est la contraction d’un tweet et d’une song-, 13 musicos d’une virtuosité juste incroyable et des éclats de rires en rafales de fusil mitrailleur Uzi ( on va faire feuj car la Kalash a mauvaise presse ces jours-ci), ce concert si judicieusement intitulé « Best œufs » était un véritable tour de force… en une seule date. Déjà, imaginez les heures de répétitions intenses pour que toutes ces chansons tournent comme des montres Rolex au poignets d’hommes de plus de 50 ans… juste dingue ! Et de surcroit avec de vrais instruments, contrairement aux excellents…. Excellents ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/vraiment-excellents-les-excellents.html ) où de sublimes musicos jouent à la perfection d’incroyables et drôles adaptations de standards du rock… sur des ukulélés et autres instruments jouets. Là au CDLD ( Café de la Danse) cela jouait juste d’enfer. Super feeling super son super… tout, en fait c’est un sans-faute pour souffler les bougies de ce rock annive’ avec un pot-pourri … pas du tout ripou… sélection de chansons de Ramon Pipin à travers ses multiples avatars ABDD, Odeurs et Pipin solo ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/la-saga-ramon-pipin-episode-1.html , https://gonzomusic.fr/la-saga-ramon-pipin-episode-2.html , https://gonzomusic.fr/la-saga-ramon-pipin-episode-3.html sans oublier https://gonzomusic.fr/la-saga-ramon-pipin-episode-4.html ).
Et quelle émotion pour le public de retrouver cet « Ego-dames » des 70’s qui proclamait si haut et fort « Nous, on aime le twist, et on le proclame/ Nous, on n’est pas des tristes, Au Bonheur des Dames… » interprétée par Shitty Télaouine en guest-star qui nous a également régalé, un peu plus tard, d’une version aussi grandiose que détachée de l’émotionnelle « Je m’aime » composée par le regretté Rita Brantalou ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/so-long-lovely-rita-brantalou.html ). De même, merci pour ce moment de retour vers le futur d’Odeurs avec « Youpi la France » si guilleret qui sent si bien les scouts toujours et les Dingodossiers de Gotlib, porté par la voix rondouillarde de Poppy Hamilton En choisissant de chanter « Mon public » et « Mon avocat est dans la salle » Ramon Pipin a opté pour mes deux favorites de son immense carrière à remonter le temps. Il faut avouer que les moments de bravoure n’ont pas manqué pour ce jubilé jubilatoire, comme la chanson-titre de l’album « Comment éclairer votre intérieur », la couillue bluesy «Je ne parviens pas à jouer convenablement le blues », la prophétique engagée « Polpote Park » en pleine actualité avec la guerre en Ukraine, la sarcastique mais cool « Mes funérailles », la United Colors of Benetton avant l’heure « Nous sommes tous frères » et l’unique cover du show, l’adaptation quasi hardcore du flamboyant « Hey Gip » de Donovan, devenu ici « La porte du jardin » par opposition à « passer par derrière » au sens « Dernier tango à Paris », un duo juste hilarant avec Ornella Pugliese. Bravo à l’élégante section de cordes, conduite par Anne Gravoin, aux cuivres additionnels, aux guest stars comme JM Kadjan, Steve Shehan ou Klaus Blasquiz, sans oublier le moment le plus émotionnel lorsque Clarabelle a entonné son hallucinant final. L’anniverseré était tout ému, nous aussi, cela tombe bien. Rendez-vous dans dix ans pour les 60 ans…. Promis !