THE BEAUTIFUL SOUTH “Welcome To The Beautiful South”
Voici 31 ans dans BEST, GBD continuait à explorer le filon d’or pur made in Hull des ex-Housemartins avec le tout premier album du The Beautiful South de Paul Heaton, né de la sécession avec le Beats International fondé par Norman Cook. Porté par le hit sucré comme du 10cc mais néanmoins caustique « Song For Whoever », retour vers le futur de ce joyeux “Welcome To The Beautiful South”.
Remember the Housemartins? Dés 1986 j’avais fondu comme neige au soleil sur leur intrépide premier LP « London 0/ Hull 4 » ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/the-housemartins-london-0-hull-4.html ) et deux mois plus tard, je partais à Londres rencontre Norman Cook et Paul Heaton, les deux têtes pensantes de the Housemartins ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/ma-premiere-rencontre-avec-fatboy-slim-voici-30-piges.html ). Hélas, après l’excellent second 33 tours « The People Who Grinned Themselves to Death” les Fab Four de Hull se séparent en 2 formations. Norman Cook fonde son Beats International et cartonne avec son hit imparable « Dub Be Good To You » sauf que… l’ami Cook avait utilisé au moins trois samples dont le ‘I’ll Be Good to You » du SOS Band, le « Guns of Brixton » des Clash et excusez du peu le célèbrissime thème de « Il était une fois dans l’ouest » d’Ennio Morricone…en oubliant de payer les échantillons ainsi prélevés auprès des différents éditeurs. Norman se retrouve alors dans la position aussi insoutenable que paradoxale à devoir PLUS de royalties qu’il n‘en gagnait. Dégouté, il monte un groupe funk dans la foulée, Freak Power qui sort son premier CD en 94, porté par le cool post-hippie hit « Turn On, Tune In, Cop Out ». Quant aux the Beautiful South, cet album inaugural sera suivi de nombreux autres jusqu’en 2007 où Heaton atomise le groupe après 10 CD en 15 ans pour entamer sa carrière solo qui se poursuit toujours, mais sans hélas jamais renouer avec les années dorées Housemartins/ the Beautiful South. Flashback…
Publié dans le numéro 258 de BEST
1986, quatre garçons dans le vent lancent leur manifeste « London O/Hull 4» et les Housemartins font entrer avec eux dans la légende rebelle du rock and roll leur petit port paumé de Cornouailles. Mais sous couvert de tendresse pop aux harmonies néo-Fab Four, nos hulliens hurlaient plus fort que les loups des textes incendiaires comme « inutile de fracasser votre bagnole dans un salon bourré de banquiers, incendiez plutôt toute la baraque ». Après deux albums d’une insolence totale et pour aller jusqu’au bout de leur intégrité gaucho, a la manière des Jam, les Housemartins déclenchent eux même le processus d’auto-destruction. Mais, comme le Style Council de Paul Weller, the Beautiful South marque le chapitre 2 des aventures du chanteur/guitariste Paul Heaton qui n’a manifestement rien sacrifié au passage de son sens hypertrophié du sarcasme. Sorti au coeur de l’été, le premier single «Song For Whoever » était taillé en parfait slow braguette romantique a la plage, mais ses textes au lieu du « Babe Babe » sempiternel susurraient en enchainant les prénoms de jeunes filles : « Je t’aime du plus profond du réservoir de mon stylo-plume /je t’aime dans les chansons que j’écris et que je chante /et aussi j’aime les chèques de la SACEM que tu me rapportes… » Grande gueule dont le cynisme ne s’exorcise qu’en idéaux profonds, faux tendre excentrique, Paul Heaton est à la mesure d’un Costello ou d’un Joe Jackson, à condition qu’il ne s’explose pas dans le cocktail Molotov qu’il tient sans cesse en main. Grand Sud utopique, le nouveau quatuor de Hull n’a pas fini de détourner le vecteur pop pour souffler dans les bronches des crétins et des fachos.
Publié dans le numéro 258 de BEST daté de janvier 1990