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Novembre 2014 voit le lancement de Gonzomusic.fr, un webzine aussi libre qu’indépendant, rebelle et éclectique, forcément musicalement informé et capable de chroniquer aussi bien le nouveau Calvin Harris que l’ultime réédition des Stones, la mix-tape de Chance the Rapper, comme la nième ressortie de Gainsbourg. Je voulais pouvoir, en toute indépendance, tendre mon micro à Republik ou republier une de mes interviews de Daho, sortie voici 30 ans dans BEST. 28 mois se sont écoulés depuis la naissance de https://gonzomusic.fr/ et son catalogue s’est déjà enrichi de 999 publications. Celle-ci est donc la 1000éme, le moment ou jamais de remercier toux ceux sans lesquels Gonzomusic n’existerait pas aujourd’hui. Thank you all very very much !

 

Gonzo Hunter S. Thompson

Gonzo Hunter S. Thompson

En  2007, sur son album « Memory Almost Full », Paul McCartney avait dédié la sarcastique « Gratitude » à son ex-épouse Heather Mills, dont le mariage météorique avait duré un peu moins de quatre ans et qui sera parvenu à délester l’ex-Beatles de la coquette somme de 50 millions de dollars à titre de dédommagement. « La plus grande connerie de ma vie » avouera plus tard Paulo au Daily Mail.  Comme on le comprend : ramené à un taux horaire moyen, cela fait du 250$ l’heure, de quoi rendre carrément jalouse Penelope Fillon, pigiste de luxe à La Revue des Deux Mondes. De même, après son divorce avec Anna Gordy,  la sœur du boss de la Motown Berry Gordy, Marvin Gaye avait publié son album intitulé « Here My Dear »…avouant entre les lignes des chansons qu’avec tout l’argent qu’il lui devait après leur divorce, l’intégralité des copyrights de ce 33 tours n’y serait sans doute pas suffisante. Quand on aime, on ne compte pas, n’est-ce pas ?  Mais avant de congratuler plus largement ceux qui ont su vraiment me motiver à me lancer dans l’aventure Gonzomusic, il faut rendre hommage aux deux personnes sans lesquels ce webzine n’aurait jamais pu exister. Et tout d’abord Noar, alias Alfred Labrie, alias Dr Mac, mon « taulier » virtuel et James Bond de ma sécurité informatique, puisque son serveur héberge https://gonzomusic.fr/ depuis le tout début. Mais au-delà de l’inestimable aide technique que Noar a su m’apporter, c’est surtout à force de me seriner que Gonzo a réellement pris son envol.  À la base, Noar souhaitait que je lance ma radio-web et cela depuis bien des années. Puis, le projet a évolué en un mag musical sur le net, où je pourrais écrire tout ce qui me passait par la tête. 1000 Gonzo-publications plus tard, et toutes ces dizaines de milliers de pages lues par vous, Noar prouve qu’il avait incontestablement raison. Thanx dude !

L’autre personnage clef dans la genèse de https://gonzomusic.fr/ n’est autre que Dorian, mon fils, agent presque secret au service du SIG, dont la connaissance étendue de l’outil-web, comme de la maitrise totale de WordPress, qui assure toute l’ossature de Gonzo, ont été indispensables à cette aventure depuis un peu plus de deux ans. C’est aussi sa pratique intensive des réseaux sociaux et des précieux conseils donnés pour les optimiser qui ont permis à Gonzo de se décliner sur Facebook, Twitter, Instagram ou encore Linkedin. Sans DBD, GBD n’y serait jamais parvenu, voilà pourquoi je tenais à le remercier, de tout mon cœur. Thanx son !

Spéciale dédicace à mon seul et unique Gonzo-pigiste, l’ardent Rachid Bara, cool music lover et bouillant Envoyé Spécial aux Transmusicales de Rennes. Respect !

Christian Lebrun

Christian Lebrun

Christian Lebrun

Bien entendu, en 38 années de critique rock (rap, folk, blues, soul, funk, reggae, new wave, ska, world, rock français et autres…) j’ai eu le privilège de côtoyer des hommes d’exception en radio, presse, télé qui m’ont donné envie de faire et/ou de continuer ce métier. Cette galerie de portraits ne serait pas complète sans eux. D’abord, la bande de Claude Villers, Olivier Nanteau et Monique Desbarbat-RIP hélas les trois – qui ont eu les couilles de prêter leur antenne et leur studio d’Inter à un jeune ado qui avait plein de rêves de radio et d’écriture et qui a pu commencer à les concrétiser grâce à eux. Comme Bernard Schu ( arschu arschu arschu) qui a laissé un étudiant en droit fou de FM américaines en parler et en passer à longueur de soirée sur la radio privée d’Avoriaz montée par RTL durant les 70’s. Côté presse, jamais je n’aurais écrit toutes ces années, sans la confiance que m’avait accordée Christian Lebrun, génial Rédacteur en Chef historique de BEST, sans doute le plus grand de toute la presse rock hexagonale, où j’ai signé, grâce à lui, moult articles de 1981 à 1992. RIP Christian, merci pour ta bienveillance infinie à mon égard et ta vaillance à défendre ta Rédaction ! Autres remerciements un peu mouillés de larmes en RIP du côté d’Actuel pour Jean François Bizot, Jean Pierre Lentin, Jacques Massadian et bien sur Claudine Maugendre. JP et JF m’ont entrainé avec eux dans l’aventure Actuel puis dans celle de Radio Nova, que nous avons fondée avec une seule envie : mettre l’imagination au pouvoir. Merci de m’avoir laissé délirer avec mes jingles, mes extraits de films et autres séries télé mixées à mes programmations éclectiques. Merci aussi pour cet amour transmis pour la sono mondiale.

Mini Journal

Patrice Drevet

Patrice Drevet

Du côté de la petite lucarne, heureusement la plupart de mes parrains télévisuels sont toujours parmi nous. Et, en tête de liste Patrice Drevet, qui a su le premier, avant de devenir Mr Météo, me confier une équipe de tournage pour réaliser mes premiers sujets télés, d’abord pour son « Mini Journal », l’édition de 18 h du JT de TF1 chaine publique avant que Francis Bouygues ne mette la main dessus pour exploiter « tous les temps de cerveau disponibles ». Puis, pour le 13 h de Mourousi ou le 20 H de Masure. Thanx Patrice d’avoir laissé le rock and roll ficher le darwah à la télévision française – c’était ce qu’indiquait alors la plaque à l’entrée de Cognaq-Jay-avec mes élucubrations en Betacam.

Freddy Hausser

Freddy Hausser

C’est à la même époque et dans le même lieu que j’ai rencontré Freddy Hausser, qui réalisait alors les JT. À part Drevet, Freddy était la seule personne à TF1 avec laquelle je pouvais évoquer le sujet qui comptait le plus au monde pour moi : le rock. Si j’étais déjà passablement rebelle, au contact de mon Freddy, on va dire que je me suis perfectionné. Si l’incorruptible Christian Lebrun m’a enseigné qu’en matière de probité journalistique on devait être irréprochable, avec Freddy j’ai vraiment appris comment  toujours filer le coup de pied dans la fourmilière, et ce, quelles qu’ en soient les conséquences. « When in doubt…fuck it » professait si justement Lennon, Freddy Hausser l’aura appliqué toute sa vie. Si j’en ai fait autant, c’est bien grâce à lui. Lui aussi me manque terriblement. Freddy était un véritable frère de rock.

Autre héros de ma télévision, avec un certain Martin Meissonnier. Producteur génial de world music comme King Sunny Adé ou Amina, à l’aube des 90’s, il lance le show Megamix sur la 7/Arte (diffusé alors sur France 3 !) qui décline un peu en télé la philosophie d’Actuel, aller au bout du monde découvrir l’artiste le plus improbable et le plus rafraichissant et le montrer. Avec Megamix je suis allé aux quatre coins du monde en quête du Saint Graal sonique. De l’Afrique du Sud à l’Islande, du Cap-Vert à l’Estonie en passant par Israël, l’Australie, le Japon, l’Irlande, la Guadeloupe, la Lituanie et bien d’autres j’ai tourné et interviewé bien des artistes novateurs. Merci Marteau !

Bernard Rapp

Bernard Rapp

Enfin, et toujours au rayon télé, une pensée particulière pour Bernard Rapp, qui m’a accueilli dans son équipe et dont je ne louerai jamais suffisamment l’incroyable ouverture d’esprit et la tolérance sans limites, toujours sensible à mes suggestions, fussent-elles farfelues. Là où il est, je le salue avec le plus profond et confraternel respect. Bernard était un soleil qui savait tous nous irradier de ses rayons généreux, sa chaleur et sa lumière nous manquent terriblement aujourd’hui. À l’instar de celle de nombreux et immenses artistes avec lesquels j’ai eu le privilège de tisser de solides amitiés et qui s’en sont également allés, comme Serge Gainsbourg, Nino Ferrer, Phil Lynott , Joey et Dee Dee Ramone, Michael Hutchence ou encore Doug Fieger.

Des coyotes à foie jaune

En attaquant mon premier job de journaliste stagiaire en aout 1979, je m’étais fait une promesse : celle de ne jamais devenir blasé ni aigri. Je crois bien l’avoir tenue, malgré les embuches, trahisons et autres chausses-trappes dont ce « métier », comme on dit, a le secret. Le showbiz, c’est tout comme dans Starwars. Il y a une Force, mais certain hélas glissent du côté obscur et se métamorphosent en lâches, des Judas, des traitres, des coyotes à foie jaune  capables de dire blanc en pensant noir et de changer d’avis l’instant d’après, juste pour préserver leur intérêt égoïste d’ouvreurs de parapluies qui se protègent. J’en ai connu un sacré paquet. Et si la plupart ne valent pas le nombre de ko dépensés pour écrire leur nom, certains excellent tant à l’art de la trahison, du reniement qu’ils en deviennent des sortes d’artistes. Des anti-héros. Ceux-là se reconnaitront. D’abord Pascal Sevran- dit Pascal Navrant-. Ex-Monsieur Chanson de VGE, brillant retourneur de vestes, devenu ensuite le plus ardent des marcheurs de Solutré après la victoire de la gauche, il ne vénérait, à part Dalida, que la variété graveleuse, les chanteurs et chanteuses rances stars sous l’occupation et les petits minets qui font un tube et puis s’en vont. Il prétendait donner leur chance aux chansons, lorsqu’il n’utilisait que son temps d’antenne disponible que pour faire miroiter une carrière à quelques jeunes gitons juste un peu trop naïfs et quelques vieux chevaux de retour en mal de lumière. J’ai souvent dit de lui que, si je le surprenais au volant de mon bolide en train de traverser hors des clous, je n’étais pas certain de trouver la pédale du frein…à temps. Mais si la vie est parfois bien faite, la mort l’est aussi.

PS

PS broute depuis longtemps, fort heureusement, déjà les pissenlits par la racine, mais les deux autres sont encore de ce monde. Comme, ce petit, tout petit minuscule anti-héros, aux initiales célèbres Jacques Colin. Secrétaire de rédaction à Rock & Folk en 80 lorsque j’y suis rentré, je goutais déjà fort peu le cynisme et le caractère blasé de l’individu. Mais, durant les huit mois passés rue Chaptal, juste après Paringaux, Colin a excellé dans l’art de pourrir la vie et de tenter de décourager un jeune pigiste, certes un peu rebelle, mais qui au moins avait du caractère et surtout des convictions. Je me suis pourtant vengé, car le jour où ce triste sire me convoquait au bistro d’à côté pour m’expliquer que « dixit ils avaient beaucoup de problèmes avec mon écriture, qu’ils perdaient du temps à reprendre et corriger mes papiers. » Bref que je n’étais fait ni pour la culture rock ni pour l’écriture et que je devrais songer à changer de métier, je lui annonçais que je plaquais Rock & Folk pour rejoindre l’équipe de BEST. Échec et mat.  Quatre ans plus tard, journaliste à BEST, animateur d’un show quotidien sur RFI et reporter au JT de TF1, je croisai à nouveau ce bon Colin à une fête de maison de disques… qui me tombait dans les bras, m’expliquant que «  dans le fond si j’avais réussi c’était bien grâce à lui. » Fucker. Heureusement JC s’est par la suite distingué, occupant le poste aussi envié que glamour de « Rédacteur en Chef de…Voici ». Sacré Jacques Colin, belle carrière !

Le dernier de mes Darth Vadors

Last but not least, voici Alain Gouvrion le dernier de mes Darth Vaders, rédacteur en chef félon de Rolling Stone qui s’est évertué, non sans un certain succès je dois l’admettre, à bien me pourrir la vie. Des années durant, Gouvrion était le plus cool des cools, fidèle en amitié et solide comme le roc, avec sa vieille bande de potes journalistes. Comme la belle maxime yankee le pose si bien : you scratch my back, I’ll scratch yours…littéralement : tu me grattes le dos et moi  ensuite je te gratte le tien. Gouvrion rédac chef m’a fait bosser, et moi en retour, devenu rédac chef, je l’ai fait bosser. Non par clientélisme, mais par respect pour la valeur de l’homme et du travail fourni. Mais, un beau jour, après vraisemblablement un voyage de presse, Gouvrion, malgré ses soixante balais tapés, se prend à croire qu’il est soudain redevenu un ado et « tombe amoureux » d’une blonde collègue un peu fripée. Main dans la main, comme dans les chansons des 60’s, il se prend au jeu de la romance. C’est son droit, même si cela parait quelque peu ridicule, à leurs âges bien avancés, de succomber au démon de minuit largement passé. Mais là où le bât blesse, c’est qu’au nom de cet amour exclusif, il se livre à un joyeux jeu de massacre. D’abord son épouse, Brigitte, éjectée du jour au lendemain sans crier gare. Puis ensuite c’est au tour des vieux potes journalistes. Forcément, la nouvelle, appelons là PG, est  également rédactrice et il faut bien faire bouillir la marmite du foyer, comme dirait François Fillon. Du Penelope avant l’heure, en quelque sorte. Mais comme à Rolling Stone, la peau de chagrin des piges se réduit de jour en jour, proportionnellement à la chute des ventes,  et qu’il vaut mieux engraisser madame que nourrir tous ces vieux gars, nous devenons soudainement  des hommes à abattre. Et, vérifiant à nouveau l’antique idiome de « qui veut noyer son chien l’accuse d’avoir la rage », sans crier gare se fait  entendre une petite musique tristement familière : «  dixit il avait beaucoup de problèmes avec mon écriture, qu’il perdait du temps à reprendre et corriger mes papiers. Que je n’apportais aucune idée neuve…bla bla bla ». On parle d’un canard où si le mec que tu places en couverture n’est pas mort, tu ne vends pas, cela ne manquait pas d’aplomb. Venant d’un mec qui distribuait des colles dans une école primaire, lorsque je serrais les mains de Bob Marley, Serge Gainsbourg, Prince, Mick Jagger ou George Harrison c’est assez croustillant. Dans les 90’s, Gouvrion grand reporter pour la « presse jeunes », est cul et chemise avec Alliage, les Backstreet Boys et les 2B3, lorsque je tends mon micro à Depeche Mode, REM ou U2…on a les stars que l’on mérite ! AGPourtant, je dois reconnaitre que ce bon Gouvrion a su se montrer particulièrement créatif dans l’ignominie, choisissant de cesser brusquement de me faire travailler pour Rolling Stone …mais sans me licencier pour autant ; me laissant dans un fucking no man’s land juridique où j’étais toujours salarié d’un journal qui ne me payait pas et par conséquent m’empêchait de toucher ni indemnité ni indemnisation de Pole Emploi. Et là, d’un seul coup, je réalise alors pourquoi sa propre mère préfère la compagnie des chats à celle d’un rejeton aussi ingrat ! La joke a tout de même duré trois ans, avant que le Tribunal ne condamne Alain Gouvrion et son employeur Michel Birnbaum sur tous les torts. Sauf que… l’employeur véreux ayant mis la clé sous la porte et monté dés le lendemain une société clone basée à la même adresse, avec la même activité, exploitant les mêmes titres de presse, portant la même raison sociale, mais à une lettre près, histoire de pousser à fond le cynisme, et comme seule différence un nouveau gérant: l’ex-directeur commercial de la précédente entité ; ce sont donc finalement nos impôts, vos impôts qui vont m’indemniser, via le fond de garantie de l’Etat. Elle n’est pas belle la vie des pourris ? Quant à Gouvrion, il vient de prendre une retraite, parait-il,  bien méritée, mais vu de tout l’alcool qu’il a ingurgité- et qu’il doit continuer à descendre- et toutes les clopes, des clous de cercueil comme le disait si bien mon fumeur de Gitanes favori, qu’il s’est grillé- et qu’il doit continuer à fumer-, mieux vaut qu’il ne tarde pas trop à en profiter. Ce type est un étron. Mais, comme finalement ce vieil  Alain Gouvrion ne l’emportera pas au paradis, je présume qu’il n’a pas fini de rôtir pour l’éternité aux côtés de ce bon vieux Pascal Sevran qui l’y attend de pied ferme ainsi que le triste sire Jacques Colin histoire de parfaire ce club d’affreux motherfuckers. Vae victis !

Mais, pour ne pas finir sur une touche négative, j’ai gardé le meilleur pour la fin : ultime et rock and roll pensée au génial géniteur du Gonzo journalism qui m‘a inspiré depuis toujours et qui m’a suggéré le titre de ce webzine : l’immense Hunter S. Thompson. Keep on rockin’, keep on dreamin’

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1 réponse

  1. Daniel dit :

    Mon cher Gérard
    Bravo pour cette superbe bio, on en apprend des choses sur des gens qui se baladent sur les réseaux sociaux, qui font partie de cette jungle journalistique qui sent de plus en plus mauvais. Il y a les toujours bons et les toujours nazes de service, mais toi tu es très spécial, tu es le BEST.
    Bonne soirée !

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