YACHT ROCK par Gaël BENYAMIN

Eagles 70

Eagles

On connait tous la coolitude infinie de ses good vibes. De mon temps, il y a fort longtemps on appelait cela du « Rock Californien » et de C, S, N &Y aux Eagles, en passant par James Taylor, Jackson Browne, les Doobie Brothers, Quicksilver, Poco, Firefall, Christopher Cross ou Loggins and Messina leurs harmonies dorées ont su nous accompagner tout au long des 70’s jusqu’à la révolution punk et bien au-delà. Hélas, on découvre que dans le nouveau documentaire diffusé sur la chaine Max intitulé YACHT ROCK A DOCKUMENTARY la définition bien trop restrictive, voire erronée a réussi à faire sortir de ses gonds LE spécialiste du genre Gaël Benyamin. Coup de gueule manifestement justifié que Gonzomusic est fier de partager !

yacht rock« You walked into the party like you were walking onto a yacht… »

« You’re So Vain » Carly Simon (1972)

 

YACHT ROCK… j’avoue, je ne connaissais même pas l’expression, ce qui ne m’empêche pas de comprendre hic et nunc ce que cela peut signifier pour m’être retrouvé à quelques occasions sur un voilier qui cruisait joyeusement entre le bleu du ciel et celui de l’océan Pacifique, notamment aux cotés du délicieux Jim Messina, comme dans les hit s« Sailing » ou encore « Ride Like the Wind » de Christopher Cross ( Voir sur Gonzomusic  CHRISTOPHER CROSS L’AS DE LA NAVIGATION COOL   ). De surcroit j’avais été littéralement biberonné à ce que l’on qualifiait alors de « country rock » ou de « rock californien ». Ensuite à Rock & Shnock puis à BEST, j’ai bien souvent tendu mon micro à nombre de ces héros du rock dont Eagles ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/?s=Eagles  ), James Taylor ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/?s=James+Taylor  ) , Fleetwood Mac ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/?s=Fleetwood+Mac  ), Jackson Browne ( Voir sur Gonzomusic   https://gonzomusic.fr/?s=Jackson+Browne ), David Lindley ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/?s=David+Lindley  ) et j’en oublie. C’est dire si ce doc aurait pu être aussi glorieux que grandiose hélas un tel projet à un cout et il est directement proportionnel à la quantité d’images d’archives et de documents originaux de l’époque face aux « interviews contemporaines d’acteurs plus ou moins proches de ce mouvement qui racontent aujourd’hui face caméra tout ce que ces radins de producteurs ne veulent pas nous montrer car il faudrait investir un peu trop de thunes ». Pour avoir pendant vingt ans réalisé interviews et doc rock, je connais bien l’équation : une interview d’aujourd’hui coute quelques centaines d’euros lorsque chaque minute entamée d’archive se chiffre en millier d’euros. CQFD…  d’où la triste propension aux docs musicaux notamment sur Arte, mais pas que, à diffuser des 52 minutes où l’on retrouve parfois moins de vingt minutes historiques pour 32 de bla bla bla contemporain. Par conséquent je partage bien entendu le point de vue de Gaël Benyamin ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/?s=Gael+benyamin  ) d’autant que bon nombre d’artistes cruciaux manquent aussi à l’appel de ce documentaire, peut être également pour quelques sottes raisons budgétaires, non ?.

 

Gaël Benyamin

Gaël Benyamin

Par Gaël BENYAMIN

 

Ah le Yacht Rock, la west coast, la calif, l’AOR, le soft rock… Peu importe son appellation, tous ceux qui aiment le rock et la pop un tant soit peu sophistiqués (cf là où l’harmonie jazz y est prédominante) sauront de quoi on parle. Évidemment, le terme Yacht Rock est plus vendeur, car plus cliché, à savoir une image idyllique et fantasmée de cette musique souvent apaisante, évoquant un trip ensoleillé, bronzant les cheveux dans le vent sur un yacht naviguant à vive allure sur une mer calme, un cocktail à la main entouré de gens beaux, riches, et sexy.

Ce qui est drôle c’est qu’à part quelques rares stars issues du Yacht rock que l’on pourrait compter sur les doigts d’une main, la plupart des artistes catalogués dans cette musique n’ont à peine les moyens de se payer un matelas pneumatique !

The Doobie Brothers

The Doobie Brothers

Quoiqu’il en soit il est toujours assez délicat de définir cette musique car c’est en substance une fusion très subtile de plein de genres différents qui a eu son heure de gloire (et donc plutôt mainstream) dans les années 1975-1985. On y retrouve du rock, du jazz, de la soul, du funk, du disco, de la country et même du folk ou du blues, mais avec cette particularité de toujours rester dans la suggestion. Aucun style ne semble jamais prendre le lead. Le dénominateur commun le plus flagrant est certainement l’utilisation quasi systématique du piano électrique alias le Fender Rhodes, qui installe par son timbre doux et ouaté, une couleur onirique à chacune de ses apparitions, même dans les passages les plus rocks. Sans oublier des harmonies vocales riches, et une certaine mélancolie qui semble flotter en permanence sur cette musique.

Le principal défaut ici est que l’on a à faire à un énième film documentaire en grande partie réalisé autour de témoignages d’acteurs ou de rock critics plus ou moins contemporains dont tout le monde se fout un peu et qui donnent leur avis sur leurs héros de l’époque. C’est d’ailleurs ce que je reprochais au documentaire récemment sorti sur Michel Legrand.

Kenny Loggins by Jean-Yves Legras

Kenny Loggins by Jean-Yves Legras

Il manque ici cruellement d’images d’archives qui font je trouve, toute la force d’un documentaire. Évidemment la question du budget est réelle, sachant que les droits d’utilisation de ces archives coûtent parfois des fortunes, à condition qu’elles existent. Car n’oublions pas que cette musique n’a jamais été ultra populaire, et à une époque où les smartphones n’existaient pas, les vidéos et les photos ne doivent pas non plus être si nombreuses. Et puis que penser du fait que Steely Dan soit considéré comme central dans ce courant musical dans le film alors qu’ils sont, malgré quelques similitudes évidentes, bien en marge de ce mouvement, et vraiment pas ses meilleurs représentants. Leur musique est quasiment un genre à lui tout seul, étant quand même beaucoup plus New Yorkaise, acide, cynique, rugueuse et pimentée que ce qui semble animer la vision assez « sucrée » des producteurs de ce documentaire qui s’arrêtent finalement que sur une toute petite poignée d’artistes et musiciens qui font partie du même clan et se connaissent tous: les membres de Toto, Michael McDonald, Kenny Loggins ( Voir sur Gonzomusic  KENNY LOGGINS KING OF THE MOVIE SOUNDTRACK ) , Christopher Cross.

eagles

Eagles

Quid du groupe le plus emblématique à mon sens de la westcoast, les Pages qui ont aligné en une courte carrière les 3 plus grands albums yacht rock de l’histoire (qui sont totalement ignorés ici, grossière erreur !) ? Quid des incursions éminemment califs de musiciens comme Herbie Hancock ? Donald Byrd ? Nile Rodgers ? Quid des artistes comme Bill Labounty ? Joni Mitchell ? Rickie Lee Jones ? Gino Vannelli ? Les Alessi Brothers ? Les Bee Gees ? Bobby Caldwell ? Les Eagles ? Et tant d’autres oublis assez grotesques… Évidemment, cela fait néanmoins plaisir qu’une équipe de producteurs ait pris le temps de réaliser un documentaire pour une plateforme populaire sur un genre finalement assez méconnu et extrêmement méprisé par la presse musicale depuis toujours. Mais vous savez bien que plus on aime quelqu’un ou quelque chose, plus le niveau d’exigence monte, et plus la déception risque d’être grande…

#yachtrock #Dockumentary

 

Diffusé sur HBO Max depuis le 29 novembre 2024

 

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