CHRISTOPHER CROSS L’AS DE LA NAVIGATION COOL
Voici 40 ans dans BEST, GBD ramenait dans ses filets un certain Christopher Cross roi le la navigation cool sur lit de dollars avec son inoxydable « Sailing », hit archétype du « California sound » laid back aussi détendu qu’un hamac tendu entre deux palmiers où l’on dégusterait une éternelle piña colada on ice. Cheers… mais néanmoins flashback…
C’est ce qu’on appelle dans le métier un « one hit wonder », l’homme d’une seule et unique ritournelle, mais quelle ritournelle… lorsque celle-ci a fait à peu près autant de tours du monde que la station spatiale internationale. De son vrai nom Christopher Charles Geppert, le natif de San Antonio au Texas adopte dés son premier groupe , un cover-band du nom de Flash, le pseudo de Christopher Cross, initiales CC bien plus… flashy. Mais en fait c’est plutôt Warner et ses frères qui vont flasher en le signant dés 78 et surtout en investissant massivement en studio , requins de studios et autres guest-stars. Mais le casting est exceptionnel. Sous la direction de Michael Omartian… qui n’est ni manchot ni martien, défile aux studios Warner de West Hollywood le Eagle Don Henley, JD Souther compositeur de nombre de hits des aigles, Nicolette Larson la protégée de Neil Young qui lui avait offert l’émotionnel « Lotta Love » le Doobie Michael Mc Donald sans oublier l’incontournable Larry Carlton. La suite appartient à l’histoire, propulsée vers les étoiles par la coolitude exacerbée de « Sailing » sur sa double-guitare, l’album éponyme de Christopher Cross culbute les charts planétaires et quatre décennies plus tard, la chanson emblématique est une madeleine de Proust toujours massivement diffusée à la radio. Mais hélas ce succès est aussi une malédiction car il ne sera jamais égalé. Et si CC publie deux ans plus tard un second album, le texan bedonnant restera à jamais l’homme d’un seul succès… ce qui est déjà énorme et bien plus que beaucoup, après tout.
Publié dans le numéro 156 de BEST sous le titre :
200 000 DOLLARS AU SOLEIL
Les Américains qui débarquent à Paris désertent désormais les scènes françaises pour hanter les plateaux de télés, les studios de radio et les salons des grands hôtels où trainent les oreilles des journaleux. On a beau dire, une émission TV fait dix fois plus vendre qu’un concert au Palais des Sports… mais surtout elle coûte aussi dix fois moins cher. Christopher Cross, un des recordmen de l’année pour la pile de disques d’or aux USA n’échappe hélas pas à la règle. Il débarque relax à son hôte! avec trois quarts d’heure de retard au bras de Roseam sa femme.
Aje aie aie… sur « Christopher Cross », son premier et unique LP le bonhomme n’a pas jugé bon de mettre sa photo, privilégiant un joli flamand rose. Aujourd’hui je peux vous dire pourquoi il ne s’est pas trompé : Chris est aussi gras que sa femme est maigre. Cependant, le garçon a l’air gentil et ne dément pas le côté « agréable ballade californienne un soir d’été sur la plage de Santa Barbara » de ses chansons. Réalisé par l’honorable Michael Omartian, le producteur de Steely Dan, qui n’hésite pas d’ailleurs à se mouiller sur quelques accords de guitares acoustiques de-ci de-là, le disque compte pas mal de célébrités comme le Eagle Don Henley, JD Souther, Nicolette Larson, le Doobie Michael Mc Donald et en prime un solo de Larry Carlton qui a fait un prix discount parce que c’était pour des copains. Pour un premier LP, Warner et ses frères ont mis le paquet : deux consoles couplées de 24 pistes, le total astronomique de 700 heures de studio, pour une facture totale de 200 000 dollars : voila un investissement judicieusement réalisé. « Sailin’ » a été un tube énorme aux USA et un peu partout dans le monde. Sans grande prétention, ça n’est qu’une jolie chanson après tout.
« Je crois que ‘ai eu de la chance. J’étais au bon moment au bon endroit, c’est tout.
Il n’y a donc pas de recette pour vendre 3 millions de LP ?
Je ne crois pas qu’on puisse parler de recette. « Sailing » n’est qu’un appel universel à l’évasion avec une certaine sophistication au niveau du son et de la production. Ça je le dois à Michael. J’ai toujours pensé que Steely Dan était le groupe le plus brillant sur le terrain de la pop depuis les Beatles. Et aujourd’hui j’ai la chance de travailler avec eux pendant les séances de leur « Gaucho ». Je croyais être assez perfectionniste, mais après les avoir rencontrés, je sais que mon prochain LP sera encore plus travaillé. Cela dit, eux restent de toutes façons beaucoup plus cérébraux que moi ils pratiquent les textes à tiroirs alors que moi je suis plutôt inoffensif, avec mes chansons d’amour. »
Christopher m’a raconté son concert devant Reagan et sa soirée à la Maison Blanche, juste une semaine avant l’attentat à Washington ( Le 30 mars 1981 après un discours au Hilton de Washington, Ronald Reagan regagnait son véhicule officiel, un détraqué du nom de John Hinckley s’est approché et a tiré sur le Président US : NDR) . Il croit au nucléaire et à l’indépendance énergétique, youpee … on est bien content ! Chris est profondément bête. Gentil et divertissant, soit. Mais il ne faut pas chercher plus loin. Sa musique néo Carole King est idéale pour un petit déjeuner dominical. Ça n’est pas le truc qu’on s’écoute au walkman en allant déposer son bulletin dans l’urne électorale.
Publié dans le numéro 156 de BEST daté de juillet 1981
l’album de CC qui suivra – qui s’appelle another page- va être un gros carton également ..avec un classement en france dans les premieres ventes et de multiples disques d’or dans la foulée.