WORKING WEEK : « Working Nights »
Preuve que GBD peut parfois se tromper…sans totalement avoir tort, voici exactement 30 ans sortait le tout premier album de Working Week, petit bijou de soul jazz British incandescente…que je préférais au premier album de Sade. Certes aujourd’hui tout le monde a oublié Working Week…sauf vous et moi…maybe ?
Avant Julia Roberts, il y avait…Juliet Roberts, la voix soul volcanique de Working Week, ce groupe constitué autour des ex-Week End Simon Booth et Larry Stabbins. De 85 à 89, Working Week publie une demi-douzaine d’albums, ouvrant la voie pour les groupes « acid jazz » du label Talking Loud de Gilles Peterson durant les 90’s. Le paradoxe, c’est que dans ma chronique j’avouais préférer Working Week à Sade qui jouait un peu trop à mon gout sur sa plastique et sa froideur…oubliant que WW et Sade avaient en commun le même producer, l’excellent Robin Millar. 30 ans après, j’assume toujours ce choix : en le réécoutant « Working Nights » n’a pas pris une ride. La magie des cuivres opère toujours autant et le titre « Venceremos », l’hommage au barde de la révolution chilienne d’Allende, Victor Jara, avec ses chœurs constitués des voix de Robert Wyatt et de Tracey Torn, la vocaliste de Everything but the Girl, reste toujours aussi inexorablement addictif. Le périple sud Américain de Working Week traverse sans rougir ses trois décennies.
Kronik « Working Nights »
Sans doute la plus belle galette du moment, voici Working Week, le trio qui saura éclipser Sade en un seul coup de platine. Remember Week End? Le jazz aérien de Simon Booth et Larry Stabbins a quitté Week End pour s’imposer tout au long de la semaine: Working Week. Le duo s’est offert une voix en or avec une .jeune black nommée Julie Roberts. Ses cordes vocales ont assez d’éclat pour briser toutes sortes de glaces. J’avais déjà fondu sur leur premier maxi « Venceremos- We Will Win» une version Working Week belle à en pleurer de l’hymne de la gauche chilienne lors de la victoire de Salvador Allende (le groupe a d’ailleurs donné un certain nombre de gigs en faveur de la liberté au Chili). Un autre titre de ce « Working Nights » déclenche chez moi des cascades émotionnelles, c’est le « Inner City Blues» composé par Marvin Gaye. La version Working Week est si touchante qu’elle file le spleen. Couchée sur un lit de cuivres volcaniques la voix de Julie se fait suave et séraphine. Rêve ou réalité, Working Week me fait perdre toute notion temporelle. Soul-jazz incandescente, cette vague est aussi celle de la salsa : « No Cure No Play» est une visite impromptue chez les héros salceros comme Tito Puente ou le Fania Ali Stars. Working Week est une ruée vers le cuivre, une mastication de feuilles de coca dans l’atmosphère moite et saturée d’un club de jazz. Offrez votre compact de Sade à votre robot minute SEB, vous n’en avez plus besoin, et découvrez plutôt la fiesta sur les plages ensoleillées de ce « Working Nights » … Cha cha cha !
Publié dans le numéro 202 de BEST daté de mai 1985
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