UNBURYING THE GEMS: AMERICAN MUSIC CLUB
Foi de Ramon Pipin, j’avoue… je suis un farfouilleur, un gold digger, toujours en quête du gemme que j’aime, et dont le plaisir est de faire partager mes découvertes. Parmi mes 6000 CD’s et 3000 LP, on trouvera des incontournables bien sûr, mais aussi des choses plus rares, des trucs vendus à 23 exemplaires en France par exemple. Mon ami GBD me fait l’insigne honneur d’héberger sur Gonzo cette rubrique que je consacrerai à ces joyaux dont les écrins ne s’ouvrent qu’à ceux qui préfèreront une précieuse agate à la pierrerie rutilante… premier épisode : American Music Club.
Par Ramon PIPIN
Je commence donc avec American Music Club, le groupe de Mark Eitzel. Formé en 83 à San Francisco, il compte également Vudi, un guitariste des plus aventureux qui n’hésite pas à habiller certaines chansons à coups de larsens. Avec près d’une dizaine d’albums, AMC nous balade dans un trip souvent lancinant, mélange de folk, d’Americana, de rock et d’avant-garde, hanté par la voix émotionnellement caverneuse de Mark Eitzel, dont les textes ne prêtent pas à la gaudriole, chargés de mélancolie ou de propos acerbes. La musique, souvent majestueuse et intense, est souvent magnifiée par l’utilisation atypique d’une pedal-steel et des arpèges de guitare acoustique, et elle ne recule pas devant les dissonances. « Mercury », sans doute leur meilleur album, a bénéficié de la finesse experte de Mitchell Froom, l’un des producteurs les plus talentueux en activité (Suzanne Vega, Richard Thompson, Los Lobos, Randy Newman etc.) Tout ça mérite à coup sûr une oreille attentive afin de se laisser emporter par l’indéniable et profonde singularité d’AMC. Mark Eitzel a par ailleurs publié plusieurs albums solos, j’y reviendrai. En attendant, on peut écouter ce magnifique « Gratitude Walks », dont le texte évoque un homme isolé face au tumulte réjouissant dehors, et qui néanmoins, exprime sa gratitude au monde.