TOUT DEEP PURPLE ET BIEN PLUS ENCORE
Encore un magnifique ouvrage format 33 tours aux Editions du Layeur, après l’excellent « Lou REED » de Stan Cuesta, voici sous la plume de Dominique Dupuis et au même éditeur, un colossal DEEP PURPLE contenant à peu près tout ce que vous aviez toujours voulu savoir sur la tonitruante formation d’Hertford, mais sans jamais avoir osé le demander. Un must pour tout amateur de rock chevelu qui se respecte.
Plus de 200 pages et en vertigineux format Long Playing avec toutes les pochettes au (quasi) format original ( 28 X 28 au lieu de 30 X 30), après le super LOU REED ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/le-mythe-velvet-underground.html ) les Editions du Layeur nous régalent de ce DEEP PURPLE crucial. Car, faut-il le rappeler, au crépuscule des 60’s, trois groupes britanniques vont fondre l’or du vieux blues pour forger le métal le plus solide : Led Zeppelin, Black Sabbath et Deep Purple. Le hard rock est né et à l’époque et nous l’avons tous adopté. Les albums de ces trois formations s’invitent alors dans toutes nos discothèques et deviennent les piliers soniques de nos vies d’ados. Et à ce titre, tout d’abord le colossal « Deep Purple In Rock », avec sa pochette reproduisant les fameuses têtes du mont Rushmore où, à la place des Présidents US George Washington, Abraham Lincoln, Thomas Jefferson et Teddy Roosevelt, on découvre, sous un ciel bleu azur, les visages chevelus de Ritchie Blackmore, Ian Gillan, Roger Glover, Jon Lord et de Ian Paice. Car c’est avec ce 4éme 33 tours que nous avons tous LA révélation Deep Purple. Et si on ignorait alors qu’il s’agissait de la seconde bouture du groupe, le Mark II comme on dit en Angleterre, le « In Rock » doit bien sûr son incroyable popularité à l’énergie et aux watts générés par le quintet…mais pas seulement. L’album contenait une chanson qui ne ressemblait à aucune autre : « Child In Time », un long et intense périple rock de dix minutes et dix-huit secondes qui démarrait piano avant de s’achever en paroxysme…jouissif, idéal pour les « slow braguette » ou les flirts poussés des boums du jeudi après-midi (mêmes causes mêmes effets avec l’« Echoes » de Pink Floyd qui s’étirait sur plus de 23 minutes). Un an tout juste après le succés confortable de « In Rock » Deep Purple rate son retour (sauf au Royaume-Uni) avec « Fireball » dont seule la chanson-titre marquera les consciences.
Pas grave, « Machine Head » le suivant, 6éme LP du groupe, va satelliser à jamais Deep Purple au firmament du rock. Rien de moins que QUATRE hits sur SEPT titres, c’est un des rares albums qu’on possédait tous dans nos collections de disques, un album présent à toutes nos fêtes et dans les premières boites que nous fréquentions. Et avec en locomotive, le mythique « Smoke On the Water » dont à l’instar de « Tommy » des Who, nous connaissions par cœur toutes les paroles « We all came out to Montreux/ on the lake Geneva shoreline… » et surtout le refrain « Fumée sur l’eau, feu dans le ciel/ Fumée sur l’eau ». Organisé par le fameux Claude Nobs géniteur du festival de Montreux, on connait tous l’histoire de « Smoke… » ce Casino où Zappa and the Mothers of Invention donnaient leur concert, le crétin qui tire une fusée de détresse à l’intérieur, le plafond de bambou qui s’enflamme et le Casino réduit à l’état de cendres, puis cet album capturé à l’arrache avec le mythique Rolling Stone Mobile Unit au Grand Hotel de Montreux désaffecté et privatisé pour l’occasion. Futuriste en diable avec « Highway Star » et « Space Truckin », on sentait bien que cet album essentiel de l’histoire du rock traverserait les âges, mais ce qu’on ignorait alors c’est qu’il définirait son propre style musical : un métal lourd et solide, à l’image de l’acier en fusion représenté sur sa pochette.
« Live In Japan », « Who Do We Think We Are », DP enchaine les 30 centimètres à succés comme un collier de perles. Hélas, trop de pression sans doute va couler ce navire-amiral Deep Purple Mark II avec le départ de Ian Gillan et de Roger Glover. Et si la version Mark III continue de surfer sur la popularité colossale du groupe avec « Burn » sorti en 74, Deep Purple tout en restant au top de sa catégorie ne retrouvera plus jamais son statut de Dieu du rock. Fort heureusement, pour ceux qui auraient raté l’un des épisodes de cette incroyable saga, l’ouvrage de Dominique Dupuis va très largement pouvoir enfin les éclairer. En effet, on y retrouve toute la galaxie Deep Purple avec tous les transfuges, les carrières solos des uns et des autres ainsi que les nouvelles formations nées du split telles Rainbow, Ian Gillan Band, Roger Glover & the Guilty Party, David Coverdale White Snake…Intégrale vertigineusement exhaustive, ce DEEP PURPLE, avec ses spectaculaires pochettes reproduites en fac similé, ravira tous les aficionados de ce rock assourdissant qui fait le sel de nos vies.
DEEP PURPLE
Par Dominique Dupuis
aux Editions du Layeur,