TOM PETTY “Wildflowers & All the Rest”

Tom Petty and Rick Rubin

Tom Petty and Rick Rubin

Boosté de dix inédits, de live, de maquettes intimistes et de tout le feeling dont savait être capable Tom Petty, ce “Wildflowers & All the Rest” est de la trempe des rééditions exceptionnelles que nous a réservé cette étrange année 2020, vertigineux comme le « Sign ☮️ the Times » de Prince ou encore le « The Seeds of Love » de Tears For Fears, ce second LP solo du héros de Gainesville, FLA est un monument voué au culte du Dieu Rock et il faudrait être sourd pour ne pas en être adepte.

Tom PettyTom Petty avait 44 ans en 1994 lorsqu’il a enregistré son second LP solo, le premier étant l’excellent « Full Moon Fever » en 1989, en tout incluant ceux capturés avec les Heartbreakers, c’était sa dixième galette. Et comment justement ne pas songer aux fidèles Heartbreakers, lorsqu’ils répondent tous présents derrière lui sur ce sublime album, à l’exception du seul batteur Stan Lynch ? Le son y est juste infernal, la re-masterisation de la mort, pour une collection de chansons aussi familières incluant les 15 titres de l’album original, sous sa modeste pochette version papier recyclé, ainsi que 10 titres d’inédits éblouissants et 15 titres en version maquettes intimistes… sans compter les 14 versions live de ces chansons capturées entre 1995 et 2017, dont la bouleversante interprétation de « Crawling Back to You » au Forest Hills Stadium de New York  capturée juste trois mois avant sa tragique disparition. « Elle a toujours été une de mes favorites », lance-t-il au public, avant d’ajouter « et c’est pour ça que je vais vous la jouer ce soir ». Et c’est un vrai choc émotionnel, tant elle est parfaite. Cette voix si familière que nous aimons tant est aussi assurée à 66 piges qu’elle ne l’était, lorsqu’il en avait 44 lors de la sortie de « Wildflowers ». Et je ne vous parle pas de sa version « demo » qui a su m’arracher une larme par sa déconcertante simplicité. C’est comme s’il jouait, là face à chacun de nous, seul avec sa guitare acoustique. Comme cette nuit d’été 1977, lorsque je l’avais découvert, pour la première fois, sur la scène intimiste du Whisky A-Go-Go sur Sunset Boulevard. Juste incroyable.

Tom PettyEt l’exploration de ce monument ne fait que commencer. Car à la base l’immense « Wildflowers » devait être un double album sauf que… Warner et ses frangins avaient dû faire leur radin pour économiser de la rondelle, obligeant notre héros du rock à réduire la voilure forcé ainsi de pratiquer des choix pour le moins… cornéliens. Ce ne serait pas la première fois qu’on demande à un artiste de ne pas être trop prolifique. On connait la jurisprudence du « Black Album » de Prince. Il y a aussi celle de Neil Young, toujours chez les mêmes frères décidément artistiquement castrateurs ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/neil-young-homegrown.html ). Remasterisées en 2014, les 15 compositions de LP original n’ont bien entendu pas pris une ride. La délicate et naturelle balade amoureuse « Wildflowers », la puissante et Dylanesque « You Don’t Know How It Feels » portée par son harmonica – sans doute influencée par leur expérience commune au sein des Traveling Wilburys, la country Spingsteenienne « Time To Move On », la très Heartbreakers et nerveuse « You Wreck Me » aux accents de « Century City », la merveilleuse balade «  It’s Good To Be the King » comme un flash-back de « Learning To Fly », la très Beatlessienne comme un écho à « Julia » d’ « Only a Broken Heart », la bluesy si intense « Honey Bee », la swamp-rock bien huilée « Cabin Down Below », la quasi Cat Stevens «  To Find a Friend », la tubesque  et positive « A Higher Place »… sans oublier la précieuse et émotionnelle « Crawling Back to You » évoquée plus haut qui fait battre mon cœur juste un peu plus vite. Le reste, tout le reste, les précieux inédits ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/encore-un-inedit-de-tom-petty-intitule-there-goes-angela-dream-away.html ), les demos ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/la-demo-de-you-dont-know-how-it-feels-de-tom-petty-vient-de-sortir.html ), les lives et tout le feeling que notre blondinet fétiche savait nous dispenser, font de ce “Wildflowers & All the Rest” un putain d’album d’exception qui n’a pas fini de faire pulser les membranes de nos enceintes comme de nous faire regretter un Tom Petty dont la présence solaire nous manque tant.

 

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