THE HUMAN LEAGUE AND HEAVEN 17 : SHEFFIELD GOLD Part 2
Voici 41 ans dans BEST GBD affrontait l’hiver anglais sous la glace, comme la grève du British Rail pour rejoindre Sheffield à tout prix et tendre son micro au phénomène Human League, sans doute parmi les tout premiers plumitifs hexagonaux à rencontrer Phil Oakey, escorté de Joanne Catherall, de Susan Ann Sulley et du vidéaste Adrian Wright dans le fracas du succès British de « Dare » propulsé par l’irrésistible « Don’t You Want Me ». Puis d’enchainer dans la foulée à Londres le tout premier entretien avec les ardents dissidents d’Heaven 17 portés par leur tube antifa « Fascist Groove Thang » Part 2 : De Human League dans le secret de leur studio de Sheffield à l’humour rebelle et militant d’Heaven 17 en passant par le reset de Tina Turner par la BEF… flashback !
Si vous croyez que lors de ce tout premier reportage sur The Human League à Sheffield, doublé d’un entretien avec les sécessionnistes de Heaven 17 à Londres, on a parlé look, maquillage mais aussi promo, vente ou tournée …vous vous fichez le doigt dans l’œil jusqu’au tuchès. Ces années 80 étaient bien plus radieuses et insurgées, y compris chez les faiseurs de ritournelles. Et quelles ritournelles ! Lorsque Virgin, qui distribuait alors les deux groupes, m’a fait parvenir les deux singles, mon sang n’a fait qu’un (45) tour (s) D’abord l’éblouissant « Fascist Groove Thing » de Heaven 17, aussi efficace que politisé, puis la bombe « Don’t You Want Me » de The Human League, j’ai suggéré à Christian Lebrun de m’envoyer à Sheffield et Londres pour rencontrer les deux formations… au beau milieu d’une vague de froid polaire qui a recouvert la majeure partie de l’ Angleterre d’une couche de glace ET d’une grève des chemins de fer menée pour tenter en vain de faire plier Thatcher, la Dame de Fer. C’est ainsi que j’ai rejoint Sheffield, où m’attendait Phil Oakey, le chanteur leader de Human League. Sous sa longue mèche brune si fashion, j’avoue que je ne m’attendais pas à un tel esprit frondeur et militant. Idem en ce qui concerne les deux chanteuses que la presse anglais nous présentait comme des potiches, qui se révèlent aussi caustiques qu’en pointe sur le combat pour libérer les femmes de siècles et de siècles de préjugés en vue d’atteindre une nécessaire égalité des sexes. Carrément pour l’époque ! Quant à la technologie, les deux groupes auront contribué par leur art du-remix – avec d’autres contemporains bien sûr comme Depeche Mode ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=depeche+mode ) – comme par leur usage intensif d’une nouvelle technologie entre Casiotone-jouet et toute nouvelle Linn Drum Machine à téléporter la pop-music dans son futur le plus proche. Voici la suite et la fin de ce fameux reportage à Sheffield où Phil Oakey et sa bande prouvent que, contrairement à toutes les apparences, ils sont bien plus politisés que la popstar moyenne.
Puis retour à Londres, au luxueux Blakes hotel pour un déjeune-entretien en compagnie de Glenn Gregory, la voix de Heaven 17. So beam me up… back in time… Scotty ! Part 2 : De Human League dans le secret de leur studio de Sheffield à l’humour rebelle et militant d’Heaven 17 en passant par le reset de Tina Turner par la BEF
Publié dans le numéro 165 de BEST sous le titre :
OR SYNTHÉTIQUE
Suite du reportage sur Human League à Sheffield….
« En restant à Sheffield, vous protégez ainsi votre identité ?
Joanne Catherall : Nous n’avons pas envie de faire comme tous ces groupes qui montent dans la capitale et qui s’entourent, au fur et à mesure de leur ascension dans les charts, d’une véritable cour qui les vide de toute leur énergie.
Que font les gens à Sheffield ?
Phil Oakey: Pas grand-chose, le grand événement de la vie, c’est toujours le mariage. Ici, les activités intellectuelles sont assez limitées.
JC: Les mecs passent leur temps en comptant les pintes de bière comme on s’endort en comptant les moutons. À minuit, les skinheads descendent dans la rue et c’est souvent parti pour la bagarre.
PO: Le mec de la rue est un personnage un peu triste et en tout cas frustré. Il sort le soir et n’a pas de petite amie parce que sa conversation est trop débile. Lorsqu’il sort, c’est pour se chercher une gonzesse, mais il est trop timide pour y aller seul, alors il amène ses copains et ils draguent en bande. Ils accostent brutalement les minettes sans réussir à piger pourquoi ils se ramassent des vestes. Tu imagines la scène. « Hey, t’es mignonne, on sort ce soir… ». À minuit, ils sont saouls et amers parce qu’ils sont incapables de communiquer avec le sexe opposé. À ce stade-là, ils peuvent devenir violents. Parfois, ils échoueront dans un night-club en s’effondrant avec une dernière bière.
Comment as-tu échappé à tout cela, Philip?
PO: C’est une question de chance, je crois bien. On a pu fréquenter des écoles où l’on essayait avant tout de nous faire réfléchir. À Sheffield, ce genre d’école ne constitue, hélas, pas la majorité.
La ville est un fief conservateur ?
PO: Au contraire, la ville a de solides racines travaillistes. Mais il ne faut pas confondre politique de gauche et ouverture d’esprit, les mentalités sont restées extrêmement arriérées, surtout sur la condition de la femme et les rapports entre les deux sexes. Quoiqu’il arrive, les mecs ne doivent jamais laisser entrevoir leur sensibilité. Si tu montres un tableau à un local, jamais il ne pourra admettre qu’une forme d’art puisse le toucher. C’est un mec dur et tout ça ne doit pas le concerner, point. Il a juste le droit d’aimer son boulot et son éternelle pinte de bière pour oublier qu’il s’abîme Bas du formulaire48 heures par semaine la tête et les mains pour un salaire minable.
Et le chômage ?
PO: Ils disent que ça va plutôt mal en ce moment. Il y a actuellement trois millions de chômeurs en Angleterre. Je comprends que les gens aient envie de boire. Quand on s’ennuie huit heures par jour, c’est presque nécessaire pour décompresser. C’est leur seule chance de s’extérioriser un peu : saouls, ils se sentent libérés. Faire du rock dans une ville comme Sheffield, c’est déjà manifester de bien diaboliques velléités intellos.
JC: Parfois, dans cette ville, ce sont les flics qui deviennent violents au lieu de nous protéger. J’avais un petit ami qui se maquillait. Un soir, nous marchions dans la rue et une bagnole de patrouille est arrivée à notre hauteur. Ils nous ont dévisagés et se sont arrêtés. Les flics ont embarqué mon copain et l’ont tabassé simplement parce qu’ils s’étaient sentis agressés par son look. Je crois aussi que, d’une certaine façon, les gens d’ici paient les conneries de leurs parents qui les poussent à quitter l’école dès seize ans pour aller bosser. A dix-huit ans, on les enchaine par les liens du mariage et ils commencent à se transformer en zombies.
Justement, vous n’avez pas envie d’utiliser votre statut de No 1 pour dénoncer tout ça ?
PO: Hum… ça ne marche pas comme cela. Si je raconte tout ce que je viens ce te dire à un reporter du Sun, le lendemain en ouvrant le canard, je ne serai pas déçu. Je trouverai sûrement une photo en gros plan de moi avec la légende « Le sexy Phil déteste les groupies ». On n’écoute pas les gens comme nous.
JC: Nous sommes constamment sous overdose d’infos politiques. Le public cherche à fantasmer. Pour la presse, il est plus simple qu’un pop-group n’ait pas d’opinion politique.
Il y en a qui ont pourtant essayé : Clash, UB 40…
PO: Ils ont eu quelques hits, mais est-ce suffisant pour prendre conscience de tout un tas de problèmes et changer de système. Trois minutes pour faire un cover du « Manifeste » de Marx et Engels, c’est un peu limité. Human League décrit les relations amoureuses et elles font complètement partie de leur réalité. Hé, pourquoi crois-tu que les chansons d’amour sont si populaires ? C’est le seul rêve qu’ils puissent vraiment caresser, le seul qui leur soit vraiment accessible, c’est comme le jour de Noël ou les congés payés, c’est du solide.
À ton avis, Phil, à quoi ressemble le futur de l’Angleterre ?
PO: J’ai envie de croire qu’un jour tout va s’arranger.
GADGETS
Quels rapports entretiens-tu avec les anciens membres du groupe ?
PO: Nous ne nous voyons plus depuis leur départ pour Londres.
Le thème de « Don’t You Want Me », c’est une fille qui quitte son copain après cinq ans de love story. Que feras-tu si, dans cinq ans, Joanne te quitte ?
PO: Si elle me quitte, je la tue. Donne-moi un couteau et je te fais tout de suite une démonstration ». (rire)
Quel pince-sans-rire ! Depuis qu’il s’est fait jeter de son appert’, Phil fait les hôtels de la ville. En trois mois, il en a bien visité une douzaine. Avec sa longue mèche du côté droit, son manteau de cuir noir et ses bottes de motard rouges, Phil doit difficilement passer inaperçu dans les rues de Sheffield. Et si on allait faire un tour en ville ?
« Tu veux visiter le studio ? » me demande Phil. On s’embarque tous dans la vieille Ford Granada de la mère de Joanne jusqu’à une rue en pente en plein centre d’une ville de briques rouges. Avec la neige sale et le vendeur de voitures d’occasion, le tableau paraît complet. Les deux filles conservent la voiture, tandis qu’Adrian cherche ses clefs. Il pousse la porte qui s’ouvre sur un escalier délabré. Un peu partout, le papier sur les murs a été rongé par l’humidité. Au premier étage se trouve le studio huit pistes de la League et son odeur de chauffage au gaz. Phil allume la console et la chambre d’écho. Adrian pousse le bouton « on » du Roland Jupiter 4 et laisse ses mains courir sur le clavier. Le polyphonique émet quelques gloussements bizarres tandis que Phil tourne en rond. « Où as-tu mis le Casio ? ». Comme Orchestral Manœuvres et quelques autres, Human League utilise ce micro synthé, jouet assez surprenant. Sur l’album, le titre « Get Carter » est totalement réalisé au Casio VL Tone, sur le preset « fantasy » position high ». On retrouve le Casio dans une flying case bleue, mais les batteries sont à plat à cause du froid. Phil les réchauffe au-dessus de la flamme du chauffage, au risque de se griller les doigts. « Plus qu’une machine à brancher et tu vas voir ! ». Et il dévoile les formes harmonieuses et séduisantes de Linn qui dormait dans un coin. Linn n’est pas, comme vous pourriez le croire, la troisième chanteuse du groupe. Linn est une batterie électronique doublée d’un ordinateur, le genre de gadget à expédier aux Assedic tous les mauvais batteurs. Phil s’éclate comme un môme avec ses machines qui jouent toutes seules. Il court de l’une à l’autre pour varier les programmes. La pièce entière vibre d’un beat irrésistible et synthétique. A travers l’écho, le Casio est méconnaissable. Human League passe ainsi des heures à expérimenter les sons pour trouver le rythme qui colle au feeling du moment. Ça peut prendre cinq minutes ou deux jours, mais le son finit bien par éclater.
Dans la chambre du deuxième, Phil a entassé ses gadgets, ses bouquins et ses disques. Dans un bordel assez invraisemblable, les disques d’or du groupe traînent dans un coin. Phil collectionne les objets de S.F. comme les personnages de « Star Wars » ou les pistolets jouets à rayons laser. Sur sa platine à bras tangentiel, il place un 12 inches de « Don’t You Want Me » : « Tu vas voir, ça n’a rien à voir avec la version de l’album et c’est vraiment ce que je préfère de tout ce que nous faisons ». Des mini H.P. s’échappe un disco-dub électronique dont les sons s’entrechoquent. Chacune des chansons de l’album a son double en instrumental complètement trafiqué. Le studio de Rushent utilisant le procédé d’enregistrement digital, il suffisait de programmer différemment la machine pour créer ce qui ressemble à s’y méprendre à la musique des boîtes d’après-demain. Le producteur a compris la leçon du funk à la Grand Master Flash ; les 12 inches de Human League utilisent le break à répétition obtenu par des scotches placés sur le master. Lorsqu’il écoute des disques, Phil Oakey choisit un Zappa, un Funkadelic, un Iggy Pop ou un Sparks. Il possède aussi une cassette fort controversée du disque en anglais que Lio a enregistré avec les frères Mael, et dont Arabella, maison de disques de l’intéressée, nie formellement l’existence. Avant de quitter la pièce, Phil glisse une cassette dans mon sac : Tu écouteras ça dans le car ». La nuit est déjà tombée sur les Midlands ; dans la rue, les gens marchent lentement, ils ont la trouille de s’étaler dans la neige. Phil progresse à grandes enjambées, j’avoue que j’ai du mal à suivre. Il me raccompagne jusqu’à la gare des bus et me parle de son père qu’il n’a pas vu depuis des années : « Je sais qu’il écoute Human League ». Phil a l’habitude de se débarrasser des objets : à un moment ou un autre, il finit par les offrir. Human League n’est pas près de perdre son qualificatif humain. En montant dans le car, une dernière question : « Au fait, Phil, quel âge as-tu ? ». Avant que les portes ne se referment, il me lance : « 25 ans ». Un signe de la main et à bientôt monsieur Oakey…
SUSPICIOUS MINDS
Le lendemain matin, avant de prendre au lasso un vol pour Paris, j’ai invité Glenn Gregory, le chanteur d’Heaven 17 au somptueux restau du Blakes Hotel pour un rapide bilan des activités de la B.E.F. D’abord, il y a eu le LP d’Heaven 17, « Penthouse and Pavement ». Mais lan Craig Marsh et Martyn Ware n’ont pas envie d’affronter une nouvelle structure coercitive de groupe, leur boulot doit rester absolument créatif : après l’enregistrement de « Penthouse and Pavement », ils quittent le groupe pour se lancer dans une nouvelle aventure B.E.F. avec Hot Gossip, une troupe de ballet qui dansait, voilà deux ans, pour un show TV. Pour Martyn et lan, qui adoraient le Kenny Everett Video Show, faire de ces danseurs des chanteurs, c’est un drôle de pari. Ils prennent en main tout le côté arrangement et orchestration des reprises de ce « Geisha Boys and Temple Girls » qui contient quelques standards de Human League, des Talking Heads et d’Heaven 17 Les deux boss de la B.E.F. ne sont pas vraiment du genre inactif : Glenn m’expose leurs nouveaux projets :
« En ce moment, ils travaillent sur un nouvel album, « Music of Quality and Distinction » où ils assurent toute la partie musique, la production, le choix des titres et celui des interprètes. BEF est avant tout une cellule active de création. Ce LP ne contiendra que des covers et une flopée de guest stars. Imagine un peu, Sandy Shaw viendra chanter « Anyone Who Had A Heart », Gary Glitter fera le « Suspicious Minds » de Presley et James Brown « Ball Of Confusion » ( en fait finalement ce ne sera pas James Brown qui reprendra ce hit des Temptations… mais Tina Turner dont la carrière était au fond du trou et qui rebondira grâce à ce titre magistralement revisité par Ian Craig Marsh et Martyn Ware qui osent le tout electronique face à la Queen of Soul… bingo ! : NDR ) . Toutes les pistes musique sont déjà en boite. Tu comprends, ces types s’éclatent beaucoup trop dans leur création pour perdre leur temps avec des tournées ou des séances photos. Ainsi, pour l’instant, Heaven 17, ça n’est plus que moi, pour le reste : c’est comme une sorte de club. Je connais Martyn depuis toujours comme lui, je suis un Sheffield boy. On allait ensemble griller le temps au fil des bières dans les pubs de la ville ou dans le studio de la League. D’ailleurs, bien avant que Human League ne démarre, je faisais partie d’un groupe avec Martyn, lan et quelques autres. Nous l’avions baptisé Musical Vomit par dérision. A cette époque, on ne trouvait pas facilement les synthés dans le commerce. lan, qui avait quelques notions d’électronique, s’en est bricolé un avec un clavier de récupération et quelques circuits. Nous donnions dans le pire mauvais goût avec des chansons sur les cadavres et le meilleur moyen de leur faire l’amour. En 75, nous étions bien nécrophiles ! En 77, je suis parti à Londres, Martin et fan ont fondé la League. Il leur fallait un chanteur. Phil a toujours été un beau mec. En fait, sans mon départ, Phil n’aurait jamais été découvert, à ce titre, il me doit au moins 50% de son succès ».
A ce moment de la discussion, le blond Glenn laisse éclater sa hargne contre Phil. C’est un peu easy et gratuit. Parlons plutôt de ce 17° Ciel… « …le mercredi suivant le split, avec Martyn et lan, nous avons commencé les maquettes. Pour « Fascist Groove Thang », nous avons d’abord créé la musique au synthé, sans basse ni chant. C’était au moment des élections U.S. et on écrivait tout ce qui nous passait par la tête. Lorsque nous sommes rentrés chacun chez nous, nous nous sommes plantés devant le téléviseur pour avoir les résultats. Le lendemain, comme beaucoup, nous étions sous le choc de la victoire de Reagan, c’est de là qu’est parti le « Fascist Groove Thang ». J’ai enregistré la voix, mais il manquait encore les lignes basse et guitare. J’ai pensé à un autre boy de Sheffield, qui avait travaillé avec moi comme régisseur au théâtre local. Le mardi suivant, John était en studio avec sa guitare. Lorsqu’il s’est mis à jouer, c’était du délire. Quant à Josie James, la choriste de Stevie Wonder qui chante sur le title track « Penthouse and Pavement », c’est Peter Walsh, notre ingénieur du son, qui l’a dénichée. En téléphonant à des copains qui l’hébergeaient, il a pu la contacter pour nous. Nous ne savions pas qui était cette fille, mais lorsqu’elle est entrée au Townhouse studio pour placer sa voix, nous avons fait des bonds de dix mètres ».
Heaven 17, s’il n’a pas décroché de tube véritable, s’est hissé jusqu’à la quatorzième place des charts. « Penthouse and Pavement » s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires, soit un dixième des ventes de « Dare ». Là-dessus, Glenn est un peu amer : «Je crois que le nouveau League a eu beaucoup de chance. Ils se sont trouvés au bon endroit, au bon moment. Ils ont eu le bol de dénicher des filles qui accrochent pour finir par être enfin acceptés. Je crois aussi que Martin Rushent, leur producteur, n’est pas étranger à leur succès. C’est aussi lui qui a produit Altered Images, ce mec connaît son affaire ». Glenn Gregory secoue ses cheveux blonds. Ses projets passent par une bande magnétique et une tournée européenne des clubs. Heaven 17 se produira peut-être au printemps dans l’hexagone avec Glenn, deux autres chanteurs et une bande son : Martyn et lan n’ont aucune envie de refaire de la scène. Glenn est assez drôle. Avec lan, le copain qui l’accompagne durant l’interview, ils font des vannes à répétition. « — toc. toc. — Qui est là ? — C’est Wurlitzer. — Wurlitzer qui ? — Wurlitzer one for the money, two for the show, three to gel ready then l’Il go go go… » Tu peux vraiment en faire des centaines comme ça ». Après le déjeuner, Glenn Gregory me passe une cassette du nouveau single de H. 17, « Height Of the Fighting, He-La-Hu » qui doit, en principe, sortir fin mars. C’est dans la même veine que l’album, un disco pop électronique avec la section de cuivres du Beggar and Co qui s’était déjà distinguée sur le « Chant N° 1 » de Spandau Ballet. Quant à la cassette que m’a remise Phil au départ du car, elle ne m’a pas quitté depuis. Sur la face A, elle contient la version normale de « Dare » et sur la face B une compilation des dubs électroniques de Human League qui sortira peut-être sous forme d’album. Le titre prévu, c’est « Love and Dancing », moi, j’en suis devenu pratiquement accro.
Les boys de Sheffield n’ont pas fini de nous surprendre. Leur musique ressemble à ces montres digitales que tout le monde porte au poignet, elle fait partie de notre capital futuriste en dessinant les cartes postales sonores de demain. Les frères ennemis des Midlands ont beau se faire la guerre, ils défendent la même cause, un funk synthétique et blanc pour la tête et les jambes, une musique à danser ou à vivre. Le genre humain peut être assuré de sa survie !
Voir sur Gonzomusic THE HUMAN LEAGUE AND HEAVEN 17 : SHEFFIELD GOLD Part 1
HUMAN LEAGUE AND HEAVEN 17 SHEFFIELD GOLD Part 1
Publié dans le numéro 165 de BEST daté d’avril 1982