THE GEYSTER REVOLUTION WILL BE TELEVISED
Un nouveau Geyster est publié cette semaine. Et c’est un évènement majeur à l’aube de l’été. Intitulé « Television », c’est le roman sonique aux purs accents west coast d’un authentique « Enfant de la télé ». Car, derrière Geyster, on retrouve Gaël Benyamin, le fils de Bernard « Envoyé Spécial » Benyamin, qui forme ce groupe à lui tout seul, qui n’a eu de cesse de nous séduire sur ses harmonies radieuses, portées par son magique Fender Rhodes. Concept-album, inspiré du fameux « the revolution will not be televised” de Gil Scott-Heron, si cela ne tenait qu’à moi ce “Television” là pulvériserait toutes les audiences.
Dans son premier LP solo, en 1973, Roger Daltrey chantait : “I’m a one man band/ Nobody cares or understands/ Is there anybody out there who could lend a hand/ To my one man band?” ( « Je suis le groupe d’un seul mec/ Tout le monde s’en fiche/ Y a-t-il quelqu’un là dehors qui pourrait filer un coup de main/ À mon groupe d’un seul mec? »). C’est une chanson que Gaël Benyamin pourrait aisément reprendre à son compte. Avec ses chœurs féminins, ses mélodies juste irrésistibles hantées par ses influences Steely Dan, ce talentueux musicien français qui ne chante qu’en anglais, est entré de plein pied dans mon Panthéon sonique perso ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/geyster-knight-games-i-ii-iii.html ainsi que https://gonzomusic.fr/gael-benyamin-la-confidential.html et aussi https://gonzomusic.fr/geyster-with-all-due-respect.html ) et mon pari c’est qu’il devrait également gagner le vôtre. C’est dire si j’attendais avec impatience ce « Television » aux good grooves cathodiques, un sacré paradoxe pour un feuj 😉 Rencontre avec Gaël Benyamin pour l’album le plus cool de l’été…
« C’est au moins le 52é album de Geyster, non ?
J’avais sorti une trilogie en 20015, que j’ai scindée en trois albums individuels, donc s’ils comptent en tant qu’albums distincts, on en est au 11é et si « Knight Games » ne compte que pour un cela devient le 9é. Et, en gros, Geyster, il n’y a qu’un mec derrière, c’est comme le Magicien d’Oz.
Bientôt le coffret ?
Oui, mais virtuel, car je pense qu’éditer un coffret aujourd’hui en physique, à moins d’être Johnny Halliday… Non, par contre, je compte publier bientôt un ‘Best of… » de mes hits…dans un monde parallèle, parce que ce ne sont pas des hits commerciaux. Mais voilà, piocher dans chacun de mes albums, peut être avec des thèmes, car vu que j’ai exploré des musiques un peu différentes. Parfois, j’ai même fait de l’électro-house…
Mélanger un peu…
Oui, faire un ou deux « Best of… » thématiques rock et électronique.
Voici quelques années, nous avions découvert « Radio Geyster » et là, tu nous proposes télé Geyster.
Oui, mon nouvel album, « Television ».
C’est un clin d’œil à Gil Scott-Heron ?
Il n’y a pas de clin d’œil à l’origine, je n’ai pas cherché ce thème par clin d’œil. Mais il s’est révélé que cela pouvait effectivement faire penser à Gil Scott-Heron et à son fameux « The revolution wiil not be televised… », cela a résonné en moi. Je suis un grand fan de GCH, de toute façon, forcément inconsciemment, c’est en moi tout ça. Il y a un côté intellectuel derrière tout ça. C’est suite à une réflexion que je me suis faite, voyant les gens inter-réagir sur les réseaux sur tous les sujets. Au niveau politique, musique tout ça. Je me suis dit, qu’en fait, que chacun a son ou ses comptes sociaux. Il suffit d’avoir un téléphone aujourd’hui pour les alimenter.
Et, donc aujourd’hui, chacun dirige sa propre chaine de télé, dont il est le directeur des programmes !
Merci de m’aider dans mon raisonnement, car j’avais du mal à rattraper le wagon, mais c’est ce que je voulais dire. On a créé à titre individuel nos propres chaines de télé. Qu’on alimente avec les événements aussi anodins et inintéressants de nos vies quotidiennes. Un plat de spaghettis. Le mariage du beau-frère de la cousine de machin. Tout le monde s’en fout.
Pire : la nouvelle paire de pompes !
Oui.
Mais aussi les disques qu’on aime, les films qu’on aime…
…tout est mélangé ! Tout est au même niveau. Mais, comme à la télé, en fait. On passe d’un sujet à l’autre, cela n’a aucun sens. C’est : on a acheté le dernier Frank Ocean et, cinq minutes plus tard, on va poster une photo de son chien dans le jardin. Mais les gens sont là, c’est ce qui nous fait continuer, ils likent, ils rient et on se dit : ah je suscite de l’intérêt, chez les gens ! Sans rien faire. Juste en prenant une photo. Ou alors, on est dans une salle d’attente d’un médecin, où l’on s’ennuie profondément, et on prend une photo un peu tordue d’une pile de magazines et les gens vont trouver cela « artistique » alors qu’à la base, il ne s’agit que d’ennui. On arrive à générer du divertissement à partir de rien. Et c’est là qu’on rejoint la télé. Car la télé, à la base, c’est du divertissement, nos vies aussi inintéressantes soient elles deviennent donc une source de divertissement pour tout le monde. Je suis parti de ce constat-là…
Il n’y a pas aussi un rapport avec le fait que tu sois toi-même un enfant de la télé ? Au sens propre…
Au sens propre et figuré, c’est vrai que mon père a longtemps travaillé en télé. J’ai baigné dans cet univers dans mon enfance…
Tu t’es retrouvé gamin sur les plateaux…
Oui, souvent, et parfois même à voyager, puisqu’il était grand reporter. C’est ancré en moi, bien sûr. C’est là où l’on revient au clin d’œil, c’est inconscient. Je me suis dit « Television », mais je n’y ai pas pensé durant la conception de l’album, c’est après, que je me suis dit : tiens Scott-Heron, mon père, voilà ce sont des choses qui résonnaient en moi depuis toujours. Et puis aussi, j’adore les concepts dans la musique. C’est triste en quelque sorte, car aujourd’hui le format album devient un peu obsolète; à l’ère des playlists, les gens font leur propres albums en fait, et je trouve cela triste, parce qu’un album, c’est un univers, c’est un monde à part entière et d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un concept avec une histoire. Les choses sont liées dans l’album et offrent une vraie évasion émotionnelle, intellectuelle qu’on n’a plus trop aujourd’hui, vu qu’on nous impose des choses à la télé, sur les réseaux. Là, sur la musique, cela reste encore heureusement quelque chose qu’on peut encore imaginer. Quand on écoute de la musique, de manière posée, même si cela a aussi tendance à disparaitre, c’est très imagé,c’est une évasion. L’album permet ça. La playlist aussi, mais ce n’est plus du ressort de l’artiste, il n’a plus son mot à dire et se retrouve complètement passif. Il se retrouve mélangé à des choses qu’il n’aurait sans doute pas choisies. Voilà, ce concept de la télé me parlait.
Lequel de la poule ou de l’œuf est arrivé en premier, l’album ou le concept-album ?
Non, le concept est venu après. Sur le tard, même presque à la fin. J’avais déjà des chansons que je travaillais en bloc, je les avais rassemblées pour un album et le concept est venu plus tard.
Musicalement, on reste dans ton univers, sur fond de Fender Rhodes omniprésent.
C’est un instrument qui pour moi est aussi important dans l’histoire de la musique que la création du piano de la guitare ou de la basse. Alors Fender Rhodes, le type dans la rue va dire : quoi ? Mais, il n’empêche, que tout le monde connait ce son-là. Quand on écoute de la musique, on reconnait ce son, on l’entend partout. Aussi bien dans les gros tubes internationaux que dans le jazz, par exemple. C’est un instrument qui est partout, en fait, qui est plus ou moins mis en valeur, bien sûr, mais c’est un instrument qui m’a toujours inspiré. Aujourd’hui, il s’est beaucoup dispersé dans plein de musiques, mais à l’origine on l’entendait surtout dans le jazz, dans le funk et au final dans la West Coast qui m’a toujours parlée. C’était d’ailleurs le dénominateur commun de toutes ces chansons West Coast, cette omniprésence du Fender Rhodes.
Michael McDonald..
…Donald Fagen, tout ça…même les Eagles, il est partout et c’est un son qui est magique. Il a à la fois un côté sombre et un côté lumineux. Il est plein de contrastes et très ambivalent dans les émotions qu’il procure. C’est un son hyper riche, quand on joue dessus…sur un vrai, je veux dire.
C’est marrant que tu le précises, car j’allais justement te poser la question : aujourd’hui n’importe quel synthé est capable d’« émuler » un Fender Rhodes, mais ton Fender Rhodes est un vrai Fender Rhodes ?
J’ai un vrai Fender Rhodes, avec lequel j’ai joué sur tout l’album, même si parfois il m’est arrivé d’utiliser des émulations qui sont très bien faites aussi, j’en ai un vrai. Le son d’une note n’est jamais le même, il y a une richesse harmonique dans cet instrument qui est incroyable. Peut-être même plus riche que sur un piano acoustique.
Imaginons que je sois un total béotien de l’œuvre de Geyster, qu’est ce qui distingue « Television » de ses prédécesseurs ?
C’est difficile pour moi de répondre.
Dans ta démarche. Est-ce qu’il y a quelque chose de différent dans ta manière de travailler ?
Non. Il n’y a qu’un seul album que je mets à part dans ma discographie, quoi que, celui-là le rejoigne un peu. Oui il y a quand même un truc. Un de mes disques est intitulé « Down On Broadway » qui date de 2013, qui était paru juste avant la trilogie dont on parlait tout à l’heure, un album plus rock qui a été composé à 90% à la guitare. Et la guitare étant mon deuxième instrument, le premier étant le piano, j’avais eu une approche complètement différente de la composition. Cela se ressent, il est vraiment à part. Et moi, perso, c’est un de mes préférés. Et c’est aussi l’un des favoris de ceux qui me suivent depuis longtemps.
Et là, justement, il y a un retour à la guitare…
Oui, puisqu’à la base, lorsque j’ai attaqué cet album c’était comme si je raccrochais un wagon avec le « Down on Broadway ». Comme un cycle, j’étais retourné dans un état d’esprit similaire. Un truc s’est passé et je l’ai appréhendé comme une suite de cet album. Après, il a pris des directions un peu différentes, mais la base de « Television » c’est le prolongement de « Down on Broadway ». Le concept aussi, même s’il est venu après a tout de même aussi apporté des choses musicalement.
L’autre trait commun essentiel dans le « one man band » Geyster, ce sont les gonzesses ! Il n’y a pas un seul album sans de super gonzesses qui vocalisent d’enfer, avec des cascades de chœurs, du feeling…là, il y a même une chanson où tu ne chantes carrément pas , où tu es replacé par deux nanas…et en français de surcroit…alors que tu chantes systématiquement en anglais !
Exact. J’adore les chœurs féminins, c’est vrai. Surtout utilisés dans les refrains. Pendant longtemps j’ai appliqué cette « recette », même si ce n’était pas voulu, les couplets chantés par moi et les refrains chantés par les filles. Là c’est encore différent, car la chanson dont tu parlais, je l’ai écrite en me réveillant un matin, j’avais rêvé qu’elles chantaient cette chanson ; les deux sont des copines, avec lesquelles j’avais collaboré sur des projets à elles, et je rêvais de leurs voix dans mon rêv,e avec cette mélodie que je venais de composer. Je me suis réveillé le matin et je les ai appelées direct pour leur dire : j’ai une chanson pour vous. Et, à la base, ce n’était pas pour mon album, mais une chanson que je voulais leur donner.
Mais, en fait, c’était tellement bien…
…c’était tellement bien que : ah non je ne vais pas la filer ! On a fait ça très vite. Elles sont venues dans la journée, chez moi. Elles étaient dans le salon, en train de faire les paroles. Elles les ont écrites et elles les ont chantées. Pendant qu’elles écrivaient, j’étais en train de faire la prod derrière. Ça s’est fait très très vite. En plus, moi je suis quelqu’un qui doit sentir les choses avancer et cela rentrait bien dans le concept de l’album. Elle est intitulée « La marche vers la terre promise » qui fait aussi écho à mes origines juives, elle a un côté très dessin animé 70, comme « Le village dans les nuages » ou « Casimir », des émissions que je regardais enfant. Cela rentrait parfaitement dans le concept.
Entre chaque chanson, tu as glissé des jingles, de petites séquences, mais avec une prédilection pour la télé rétro justement ?
Encore une fois, la musique et le son, la production, la qualité sonore, pour moi l’apogée a été atteint fin 1970, début 80. Tout ce qui s’est passé par la suite, pour moi c’est une descente. Après on va dire : oui, mais le numérique c’est génial ! Oui c’est génial, je suis à 100% numérique chez moi, mais dans la manière de traiter, ne serait-ce que les batteries, les basses, j’aime le son brut. Je déteste la réverbe, par exemple. Les batteries, j’aime qu’elles soient mates. Pas de résonance. Dans les années 70, sur les sets de batterie, ils mettaient du scotch partout pour que cela ne re-pisse pas dans les micros. Avec un son hyper sec pour épurer le son au max. Quand tu regardes les images des studios à l’époque, tu te dis, mais esthétiquement c’est moche, pourquoi font-ils ça ? Pour un souci e pureté du son on voulait que chacun ait son micro qui ne re-pisse pas dans l’autre. Ça explique aussi que le toucher des batteurs était plus soft, que les bassistes avaient ce son plus rond, plus étouffé aussi. Que même les pianistes au Rhodes jouaient assez doucement. Il y avait un côté très feutré, même pour des musiques hard rock. Cela crée une richesse, un côté ambivalent que j’adore et qu’on a pourtant un peu perdu, même si certains comme moi essayent de le recréer c’est à l’antithèse des pratiques d’aujourd’hui, alors que pour moi c’est indispensable. Ce contraste entre le dur et le feutré qui crée la richesse qu’il y avait à l’époque.
Juste après l’intro, la chanson qui ouvre l’album « I’m Better Of Without you » me rappelle un peu Lenny Kravitz, pour la guitare électrique avec un côté Christopher Cross.
Kravitz, oui. Effectivement, mais pour moi c’est plus « Abbey Road », même « Sergeant Pepper ». En chanson d’ouverture, c’était un choix évident pour moi. Et effectivement comme tu le dis elle a un côté très rock, Kravitz et les Beatles, mais en même temps des accords résolument West Coast, Christopher Cross, Donald Fagen. Des accords un peu jazz mélangés au rock, c’est un peu inattendu et c’est ce qui me plait.
Sur les thèmes abordés par les textes, ce sont souvent des chansons d’amour désabusées… et là on est en plein dedans !
Oui c’est le mec qui se retrouve seul et qui se dit : en fait je suis mieux comme ça. Et je l’ai vécu en plus (rires). L’amour d’est super, j’adore. Ce sont des moments intenses, qui sont parfois faussement intenses. Qu’on a tendance à idéaliser et quand on en revient, on se dit en fait c’est moi, ce n’est pas la relation elle-même, c’est moi qui ai projeté des choses sur cette relation pour en faire un truc super beau qui du coup n’était en fait pas si beau. Là je parle d’une expérience en particulier. C’est après une rupture qui était violente pour tout le monde.
La title-track « Television » affiche toujours résolument sa couleur californienne avec des vibes entre les Cars et Bill Labounty ?
Oui, assurément.
C’est une influence Ric Ocasek et les Cars ?
Ce n’est pas une influence, mais j’adore « Drive ». Même si pour moi ce n’est pas un groupe intéressant. Non, « Television » après coup, car sur le moment on n’a pas conscience de tout ça, cela m’aurait plutôt rappelé les Buggles, tu sais « Video Killed the Radio Star »…
Oui, je sais, c’est le tout premier groupe international que j’ai interviewé en 79 !
Et toujours ce côté west coast, bien sur.
La fameuse chanson en Français : qui sont Natalia Moscou et Pauline « June Rahan » Destagnol ?
Ce sont deux artistes, car elles ne sont pas que des chanteuses. Elles ont chacune leur projet aussi. Natalia Moscou elle écrit de la chanson française. Elle a des origines russes, mais elle est aussi asiatique. Elle m’a sollicité pour faire du live avec elle. On a fait deux ou trois dates ensemble. On ne fait pas du tout la même musique, mais il y a des passerelles. Et Pauline, elle faisait des chœurs avec Natalia. Elle travaille aussi avec le chanteur de Modjo, Yann Destagnol , le groupe french-touch qui avait fait « Lady »…Yann et elle sont mariés depuis peu de temps, d’ailleurs.
« Lady » c’était surtout un sample killeur de Chic.
Oui, mais ils en ont fait une vraie chanson.
La suivante, « Everytime I’m in Love » est une des plus réussies, je craque sur sa « Steely Danité ».
À la base, je voulais recréer une ambiance COLOMBO, dans le Los Angeles des années 70, avec un côté un peu tendu du flic et des homicides. Et donc, c’est un titre assez instrumental, mais comme je suis chanteur je n’ai pas pu m’empêcher de mettre des voix dessus, mais à la base il aurait du rester instrumental. Comme un générique de série télé. Mais effectivement Steely dan, oui il y a des grosses affinités.
C’est un peu une obsession Steely Dan, on va dire ?
Oui oui oui…cela revient souvent avec les Beatles, Gil Scott-Heron et Joni Mitchell.
« Another Lonely Night » est encore une des chansons que j’ai le plus adorée. D’abord elle est pleine de soleil, et ça me rappelait le duo avec Jennifer Warnes « Up Where We Belong » et puis c’est presque le titre d’une compo de Macca.
« No More Lonely Night » ! C’est un peu le contraire. Là c’est l’histoire d’un type qui quitte sa copine parce qu’il se dit qu’elle sera plus heureuse sans lui. Qu’elle mérite mieux. C’est pour moi une des plus réussies de l’album.
J’adore le côté duo cool.
Au niveau de la composition musicalement je pense que c’est un des trucs les plus aboutis que j’ai faits. Il y a une complexité harmonique qui n’a pas l’air comme ça. Il ya même un côté léger, ensoleillé comme tu disais. Mais il y a quasiment un accord par syllabe. Je suis assez fier de ce côté sophistiqué, mais planqué.
« Sorry Again » a un côté Prefab Sprout avec “Cars and Girls” … avec d’ailleurs une même expression que l’on retrouve à un moment dans les paroles… « look at us now »…
Ah, Prefab Sprout est également une grosse influence. Paddy McAloon. À fond. Cela m’a beaucoup nourri.
Donc, c’est un acte manqué !
Certainement, il y en a plusieurs dans l’album, mais cela en fait partie.
Encore une chanson d’amour, vue par le petit bout de la lorgnette, côté rupture ?
Oui, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour revenir vers quelqu’un qu’on a aimé. Et de dire pardon. Et, d’accepter le pardon à retardement.
« Rock and Roll Stars » c’est LA chanson dont on parlait au début de l’interview avec le retour de la guitare électrique. C’est presque ZZ Topien…en passant par les Traveling Wilburys…
Tout cela m’a aussi nourri. Le rock and roll il ne transparait pas forcément dans ma musique en général, mais il est en moi clairement.
Tu endosses le Perfecto !
Voilà, c’est ça. Je voulais faire une chanson rock and roll, un truc basique. Mais si tu écoutes entre les lignes, il y a aussi des accords qui en sortent aussi un peu. Je voulais faire un rock adolescent.
En fait, tu devrais sortir un « Best of.. ; » de tes titres, mais réarrangés plus rock avec les guitares en avant !
Bonne idée…à condition que quelqu’un d’autre s’en charge, car moi perso j’ai déjà au moins trois albums d’avance dans mes tiroirs.
Tu veux dire que là on écoute en fait l’album d’il y a trois ans ?
C’est presque ça, franchement. Dans ma tête je suis déjà sur autre chose. C’est ça qui est compliqué. C’est une qualité d’être prolixe, mais c’est un défaut aussi. Surtout à mon niveau, je ne suis pas Prince, c’est le problème. Quand je sors un album, cela ne crée pas un évènement. Mais c’est aussi un avantage de na pas être une star et l’avantage de n’avoir jamais cartonné, c’est justement de ne jamais me reposer. D’enchainer sans relâche. Et je pense que si j’avais été très connu, je n’aurai pas sorti tous ces albums.
Quant à ta dernière chanson, c’est un cross-over entre « Sweet Jane » de Lou Reed et « Sweet Baby James » de James Taylor juste sur le concept.
Et, en plus, je vais en rajouter une troisième, avec une de mes propres chansons intitulée « Jane ».
Oui, c’est justement celle qui m’a donné envie de te découvrir !
J’adore ce nom Jane, alors je le mets un peu à toutes les sauces et là cela ressort ; alors dans les paroles j’exprime des choses qui me tiennent à cœur. Mais l’essentiel pour moi c’est la sonorité des mots et Jane cela me parle. Là juste ne le prononçant il m’inspire encore. La musicalité des mots est primordiale dans les paroles. Les mots sont au service de la musique.
Comme un certain Serge Gainsbourg…avec Jane justement.
Exactement. Et puis, avec ma chanson « Jane », cela fait une histoire qui se poursuit. « Jane », c’était en 2013…cela fait six ans déjà ! »
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