GAEL BENYAMIN : LA Confidential
En un peu moins de dix ans, Geyster aura enregistré presque dix albums au son délicieusement nostalgique des années dorées du son Californien. De Steely Dan à Michael Franks en passant les Beach Boys, coté influences, ce groupe génère un sacré paquet de « good vibrations » qui semblent sortir tout droit de Laurel Canyon. Et pourtant…derrière Geyster se cache Gaël Benyamin, multi-instrumentiste homme-orchestre et aussi frenchie que vous et moi. Il publie aujourd’hui son projet le plus ambitieux à ce jour : trois CD sortis simultanément intitulés « Knight Games I, II & III ».
Aujourd’hui Gaël s’insurge contre ces journalistes branleurs qui se targuent de ne pas avoir 108 minutes 40 secondes (durée cumulée de ses trois albums Knight Games) à lui consacrer. Tous ces plumitifs qui lui expliquent que « non, décidément, mon bon Monsieur, il est déraisonnable de vouloir publier tant de musiques à la fois. » On ne prend pas en otage presque deux heures durant un honnète « fonctionnaire-rock-critique » dument encarté au Syndicat des Ecoutes, sous section « rock ». Et pourquoi pas…damned ! Trop de musique ne tue pas la musique, surtout lorsque l’art et la manière sont au rendez vous. Nul n’a jamais reproché aux Clash d’avoir publié le triple « Sandinista » au tournant des 80’s. Et si, objectivement, Geyster ne pratique pas musicalement une punkitude effrénée, son indépendance exacerbée et assumée, via son propre label Somekind Records, son intransigeance artistique et son choix d’assumer seul tous les stades de la création musicale de la composition…à la pochette du CD en font un total extra-terrestre pour tous ceux qui dans le showbiz penchent indiscutablement du coté « biz ». Pour les autres, ceux qui optent pour la magie du « show » voici l’occasion unique de rencontrer un groovy baladin futuriste échappé décidément d’une toute autre dimension.
Ze interview
« On va d’abord parler de tes origines…
Moi je suis né en 74, j’ai fêté mes quarante ans l’année dernière. J’ai baigné dans une atmosphère assez journalistique vu que mes deux parents étaient journalistes, maintenant en ce qui concerne mon père il est désormais à la retraite. Mais ma mère est toujours en activité. Lui a d’abord été à France inter, et très vite il s’est spécialisé dans l’Amérique Latine. Ensuite, il a été embauché à la télé, à Antenne 2 à l’époque, où il a été correspondant Amérique Latine durant de nombreuses années. Mes parents ont vécu à Rio et j’ y ai été conçu. J’ai même failli y naitre. Ils ont vécu au Brésil dans les années 70, avant de revenir à Paris. Mon père est ensuite reparti là-bas jusqu’en 89, année où il a créé Envoyé Spécial avec Paul Nahon, le magazine de grands reportages sur France 2, repris depuis par Ghislaine Chenu et Françoise Joly. Et ma mère a longtemps bossé dans la presse écrite, elle a écrit longtemps pour Enfants magazine, et aussi les Nouvelles Littéraires avant à son tour de passer à la télé où elle produit des documentaires et des reportages, notamment pour Envoyé Spécial. Mais aussi France 4, France 5, Arte.
Et cela ne t’a pas donné envie de devenir journaliste à ton tour ?
Pas du tout. Vraiment pas, non. Ca ne m’a jamais attiré, je ne pourrais même pas te dire pourquoi, mais c’est non. C’était plutôt la musique, même si je m’y suis mis assez tard, sur mes treize ans. Je n’ai pas fait du tout de conservatoire ou quoi que ce soit mais à 14 ans, je me suis mis à apprendre tout seul le piano, la guitare; j’ai commencé à chanter. J’étais un gros fan des Beatles, donc je prenais ma guitare ou le piano, et je reprenais les chansons des Beatles. Mon père faisait un peu de guitare, donc il m’a initié au départ, et après j’ai tracé ma route un peu tout seul. J’ai eu des tas de groupes de rock.
Il y avait une belle collection de disques à la maison ?
Beaucoup de vinyles, mon père encore une fois était un gros fan de toute la musique Brésilienne…Jobim, Caetano Veloso, Gilberto Gil…il les a tous rencontré. Voilà, j’ai aussi pas mal baigné dans ce truc Brésilien.
Mais il n’y avait pas que des disques brésiliens à la maison ?
Il y avait effectivement beaucoup de jazz, du rock aussi comme les Beatles dont mon père est un grand fan. Il les a même vu en live à l’Olympia. Lorsqu’ils ont fait la première partie de Sylvie Vartan, il y était. Il a toujours eu aussi un penchant pour la musique de la West Coast, tout ce qui était Eagles, Steely Dan. Et également beaucoup de jazz…Coltrane, Miles Davis…il y avait effectivement beaucoup de disques
C’est magique de grandir au milieu d’une telle discothèque à portée de main.
Effectivement, il m’a toujours laissé toucher à ses vinyles. Lorsque j’avais 12 ou 13 ans, j’allais voir, je piochais au hasard parmi les disques dont les pochettes me plaisaient le plus. Je me laissais guider par ces pochettes de 33 tours. Mon père ne m’a pas vraiment fait d’initiation, il m’a laissé un peu en roue libre. Après, ensuite il est intervenu quand il entendait que j’écoutais untel ou untel, là il arrivait dans la salle de ses disques pour me dire : ah tu as pris ça et là il me faisait un petit historique du truc. Il me laissait carte blanche, mais ce sont les pochettes des 33 tours qui me parlaient avant tout. C’était comme un rituel à chaque fois d’ouvrir l’album, de prendre le disque, de regarder, de lire le nom des musiciens, les crédits, les textes parfois. Puis le temps de mettre le LP, de poser le bras sur le disque sans se tromper de sillon, c’était un événement de passer un disque. Il fallait avoir du temps, tu ne pouvais pas appuyer sur « play » et aller faire la cuisine en même temps. Il fallait le retourner, c’était tout un cérémonial. J’ai connu tout ça, même si je suis plutôt de la génération CD que de la génération vinyle, car lorsque j’ai vraiment commencé à écouter de la musique, nous étions déjà en format CD. Mais j’ai eu cette chance de connaître l’époque d’avant.
C’est la musique qui t’a conduit aux Etats Unis ?
Oui, j’y suis allé plusieurs fois, j’ai même vécu deux années à Los Angeles. J’y suis parti à l’age de 24 ans pour faire le Musician’s Institute, une école de musique, situé en plein centre d’Hollywood, à deux pas du Chinese Theater. C’est marrant, on dit Hollywood et ça fait rêver, mais en même temps c’est un des quartiers le moins huppé de LA. Mes parents ont financé ces études, c’était une chance car sinon je n’y serai jamais arrivé. Je suis resté deux ans dans cette école et j’ai rencontré une chanteuse là-bas, qui a d’ailleurs enregistré les premiers albums de Geyster avec moi. Elle est suédoise, s’appelle Pernila, et elle est devenue la mère de mon fils qui a huit ans aujourd’hui; mais on est séparés.
Après tes six mois de cours à LA, qu’as tu fait les autres 18 mois ?
J’écrivais des chansons, je rencontrais des gens; j’avais un groupe avec lequel je jouais dans des petits clubs. On rodait mes chansons en fait.
Tu écrivais déjà en Anglais ? Tu ne concevais pas de le faire en Français ?
En Français, non jamais. Pour moi, c’était une évidence d’écrire en Anglais car toute ma culture musicale est anglophone. Ecrire en Français, c’est comme si tu me demandais de faire des plats salés, alors que j’ai toujours cuisiné en faisant du sucré.
Donc tu as rencontré des musiciens là-bas avec lesquels tu as monté ton groupe.
Ce n’étaient même pas des Américains car au Musician’s Institute, il y avait peu d’Américains et par contre beaucoup d’Européens, des Suédois, des Finlandais…des scandinaves et aussi pas mal d’asiatiques. Donc dans mon groupe, il y avait un Finlandais, un Suédois, une Japonaise…c’était un vrai melting-pot. Et donc entre 97 et 99, on a fait quelques scènes de Los Angeles comme le Cats & Fiddle, par exemple.
Tu en as profité pour développer ta culture musicale ?
Oui car à l’époque j’achetais énormément de disques, tout mon argent de poche y passait. J’allais au Tower Records sur Sunset boulevard où je passais des après-midi entières à scruter les bacs, à écouter sur leurs bornes d’écoutes ; j’étais tout le temps fourré dans ce magasin. Je n’allais jamais à la plage à LA, je préférais mes plages de disques ! Je fréquentais aussi le Virgin Megastore de l’autre coté de la rue. Je passais plus de temps chez ces disquaires qu’à l’école, en fait.
Tu as toujours eu envie de consacrer ta vie à la musique ?
J’en faisais depuis longtemps lorsque je suis arrivé à Los Angeles. A Paris, j’ai longtemps appris en autodidacte, de quinze à dix huit ans. J’ai tout de même eu mon bac. Et après, je me suis complètement consacré à la musique et j’ai fait le CIM, une école de jazz, pendant un an. Là bas j’ai rencontré un prof de piano qui m’a ensuite donné des cours particuliers pendant un an ou deux. Et lui m’a appris toute l’harmonie jazz. Il faut savoir que l’harmonie jazz est la plus riche, elle englobe un peu tout aussi bien le classique que le rock. Bref, la musique au sens large. Cela m’a beaucoup aidé par la suite.
Et tes parents t’on toujours épaulé ?
Ils ont toujours cru en mon « talent ». Ils m’ont conseillé de continuer mes études en parallèle, et comme je n’étais pas mauvais en Anglais, à un moment j’ai même songé à l’enseigner. Mais je ne suis allé que trois jours à la fac, j’ai très vite arrêté, car je ne m’y sentais pas à l’aise. Finalement, je n’ai fait que de la musique et mes parents m’y ont même poussé..
Comment quitte t’on le paradis Californien pour la grisaille Parisienne ?
Déjà, mon visa étudiant arrivait à expiration et je n’avais pas le droit de travailler aux USA. Et surtout, je commençais à m’ennuyer ; je ne supportais la société de consommation Américaine. J’ai ressenti une espèce d’oppression, je me rappelle : j’entendais sans arrêt des hélicoptères de la Police voler au dessus de moi toutes les nuits, tout le temps. J’allumais la télé, c’était sans cesse des drive-by shooting, des gens qui se tiraient dessus. Il y avait une sorte d’étouffement, et j’ai fait comme une allergie à l’American way of life. Bon, après c’est passé. De toute façon, le visa arrivait à expiration, ma famille me manquait, mes amis aussi, même si je m’en suis fait de nouveaux, j’avais quant même une vraie bande d’amis à Paris. Je suis rentré avec la chanteuse que j’avais rencontrée là-bas, qui était suédoise, donc on s’est installés ensemble à Paris. Et on a continué notre musique ensemble. Après, le gout de l’Amérique m’est revenu quand même. J’avais fait comme une overdose. idéalement, j’adorerais avoir un pied à terre là bas et partager l’année entre Paris et les USA.
Donc, retour à Paris et avec l’avancement technologique je présume que tu as pu faire beaucoup de choses chez toi, sur des ordis et de manière économique, sans avoir spécialement besoin de passer du temps en studio ?
C’est exactement pour cela que mes deux premiers albums ont une couleur électronique beaucoup plus marquée. Ce n’était pas vraiment un choix, même si par la suite, je me suis laissé prendre au jeu de l’électronique.
Tu n’as pas tenté de remonter un groupe à Paris ?
Si si… justement, j’en avais monté un et on jouait dans des studios de répètes…sauf que je n’étais pas satisfait du résultat. J’avais du mal à exprimer ce que je voulais aux musiciens, parce que souvent je tombais sur des gens qui ne partageaient pas la même culture musicale que moi. Ils étaient rock, mais pas le même rock que moi, ils écoutaient Radiohead en boucle. Ils aimaient une musique sombre et sinistre et dés que je voulais rajouter un rayon de soleil, je passais pour le gros ringard de service des années 80, sa chemise largement ouverte sur une jungle de poils traversée par une chaine en or. On ne me prenait pas au sérieux car quand je parlais de toutes ces musiques qui m’inspirent à mes musiciens, ils n’y entendaient rien. Ils restaient dans leur truc à eux, du coup ça m’a un peu dégouté des groupes. J’en ai eu pas mal, depuis le lycée Buffon à Paris et tout ça, alors je me suis offert un ordi et j’ai commencé à faire ce que je voulais moi, ma musique avec des sons électroniques. Je n’ai pas essayé d’imiter des batteurs, je n’ai pas tenté de faire le bassiste virtuose, j’ai pris des sons purement électroniques même si mes chansons étaient déjà très pop, très mélodiques, limite house.
Et là tu faisais déjà tout…
Oui. Je faisais mes arrangements, avec mes guitares, mes claviers…mes basses, mes boites à rythmes avec la chanteuse, ma copine de l’époque. Tout était fait à la maison et c’est ce que j’ai continué à faire tout au long de mon parcours, en jouant de tous les instruments. Je n’ai jamais aimé dépendre des autres
La plupart des gens qui décident de vouer leur vie à la musique à un moment ou à un autre vont frapper à la porte d’une maison de disques…
J’ai essayé. J’en ai fait le tour et à plusieurs reprises, j’ai fait le tour des labels, j’ai renvoyé des CD, j’ai aussi rencontré pas mal de directeurs artistiques. A chaque fois on me disait : « ah c’est super… mais hélas ce n’est pas dans les formats ! ». Alors j’ai arrêté et je me suis déterminé à me passer d’aux. J’ai monté mon label et je me suis mis à sortir mes trucs tout seul. Cela coïncidait aussi avec la crise et le déclin des maisons de disques dont les ventes ne cessaient de chuter. Le premier album de Geyster était tout de même sorti chez Virgin. Je bossais avec Joachim Garraud qui était alors le producteur de David Guetta. Je l’avais rencontré après lui avoir envoyé mes maquettes. Et malgré les apparences, il a une très grosse culture de la musique West Coast. Et on aime les mêmes choses. Voilà, tout de suite on s’est bien entendu musicalement et on a co-produit ensemble ce premier album. Et par la suite, il n’y a pas eu de second album chez Virgin car pour eux c’était un échec. C’était en 2004. J’ai tout de suite monté mon label, ma structure sur les conseils de Joachim. Avec le plongeon des ventes de disques je n’avais pas besoin de distributeur, je mettais moi même mes disques en vente sur Amazon, sur mon site. Et voilà…je vends mes disques comme cela jusqu’à aujourd’hui. Et à mon échelle, j’arrive à en vendre, à rentrer dans mes frais, en tous cas sans perde d’argent. Les Japonais m’en achètent aussi pas mal. Pour le coup, là j’ai un vrai distributeur japonais et je suis présent dans les bacs chez les disquaires.
Tu as tout de même de la suite dans les idées en publiant simultanément ton 7éme, 8éme et 9éme album.
C’est ça. En un peu plus de dix ans. Je suis très productif. Même si c’est un peu malgré moi. Je ressens comme une espèce d’urgence quand je compose, quand je produis, il me faut de la matière. j’ai toujours été comme ça, comme si je devais mourir demain. Je suis fataliste, c’est un peu demain on s’en va…
Le nom Geyster t’a été inspiré par les geysers du Yellowstone National Park ?
Pas directement, même si je crois bien y avoir pensé. C’était le tout début d’internet et il me fallait un pseudo pour un forum de musiciens. Et je n’avais pas envie de mettre mon nom, alors je ne sais pas comment a jailli Geyster, comme ça. Dans la case où tu devais mettre ton pseudo, j’ai écris Geyster. Et c’est resté. Je chatais pas mal sur ce forum, il y avait beaucoup de forums à l’époque. Et les gens ont commencé à m’appeler Geyster au cours des discussions, alors le jour où j’ai du sortir mon premier album…en fait j’avais une maquette chez moi et j’avais appelé ça Geysterland. C’était le titre de l’album, le nom du groupe c’était the Kites, les cerfs-volants. mais au fil du temps je n’aimais plus trop the Kites, mais j’ai gardé Geyster que je trouvais puissant à cause des geysers, entre autres et aussi par rapport à mon prénom, Gaël.
Du coup depuis Virgin tu n’as pas trop fait d’efforts pour re-signer ailleurs ?
Si, si…à chaque album pendant au moins quatre ans, qui ont suivi le premier album, j ‘ai fait le tour des labels à chaque fois. J’allais revoir Virgin évidemment, puisque j’avais pas mal de contacts là bas ainsi que toutes les majors. J’ai fait le tour. Ils me recevaient car Geyster ça n’avait pas vraiment marché mais il y avait une sorte de notoriété.
On te reprochait quoi, de chanter en Anglais
Déjà, il y avait ce problème de langue. Comme ces histoires de quotas francophones à la radio . Et au delà de l’Anglais, ma musique leur semblait tout simplement bizarre. Tout le monde me disait : « ah putain j’adore, c’est vraiment super ». Souvent, on sentait aussi que les mecs avaient une vraie culture aussi, mais ce sont aussi des poules mouillées. On peut le comprendre avec la crise du disque, mais ils ne veulent pas prendre le moindre risque.
Oui la plupart dans le showbiz sont du genre à porter et une ceintures et des bretelles …on ne sait jamais !
En maison de disque le développement d’artiste n’existe plus…point final. ils ne vont pas signer quelqu’un pour le développer, ils signent quelqu’un… parce qu’il marche déjà.
Ce qui ne laisse la place désormais qu’à la téléréalité…tu n’as jamais été tenté de t’inscrire à the Voice ou à la Nouvelle Star où à Star…un jour ?
Non. quand je vois les casting filmés à la télé, je ne me vois pas dans un truc comme ça. D’abord je ne serais jamais pris, ce n’est pas du tout…
Tu n’es pas assez blonde ?
Ouais, et même je n’ai pas une voix. je suis un musicien qui chante plus qu’un vocaliste. Je ne me considère pas comme un vrai chanteur.
Mais il y a des gens qui chantent très mal qu’on adore…Neil Young n’est pas un grand chanteur et pourtant…
Mais il n’aurait aucune chance à the Voice, Neil Young il serait recalé ! Je me mets en toute humilité dans cette catégorie, des gens qui sont musiciens avant d’être chanteurs. Pour moi le chant, la voix c’est un élément de la musique et non pas toute la musique. Et au delà c’est de la télé avant d’être de la musique, c’est du spectacle , de l’image, du look. Ce sont des phénomènes de foire, les mecs. les stars dans ces émissions ne sont pas les artistes mais les jurés.
Parlons du thème des chansons justement: ce sont essentiellement des « love songs »…ou des feel songs. C’est soit je t’aime moi non plus, soit dans quel état j’erre…grosso modo ?
Oui c’est cela, c’est l’ambivalence de l’amour. Mais j’écris mes textes tout à la fin. C’est très rarement au début. Au début, je peux avoir le titre. Et le titre va inspirer la musique aussi. mais dans 90% des cas, la musique vient en toute fin, en phase finale de production lorsque la mélodie est déjà chante par une voix témoin en yaourt, c’est là que je vais commencer à écrire les paroles.
On sent bien que pour tout ce qui est musique et prod tu es parfaitement à l’aise chez toi dans ton domaine, ton home studio et on devine qu’en fait les paroles c’est sans doute ce qu’il y a de plus difficile pour toi.
C’est exactement ça. Pour moi c’est le truc le plus « scolaire » les paroles. Pour moi dans ma tête, je me dis : allez Gaël tu vas enfin te décider à faire tes devoirs ! Bon avec le temps, on finit par s’y habituer et cela commence à devenir un plaisir.
Tu t’exprimes tout de même mieux en Français qu’en Anglais, ce ne serait pas plus logique que tu écrives des textes en Français ?
Non car je considère les langues en musique comme un instrument. C’est comme si tu me demandais dans une chanson que j’ai composée au piano électrique Rhodes de mettre une guitare à la place. Même si les accords peuvent être similaires, le son sera différent. Pour moi t le son de l’Anglais correspond à ma musique, plus que le son du Français.
Et tu te lâches sur le Fender Rhodes !
Je suis un très gros fan de Rhodes au point que cela a fini par devenir un business dans ma vie puisque je les réparais. Je les démontais, je les accordais, ce n’était pas des grosses sommes, mai ça m’a bien dépanné à un moment.
Et tu n’as jamais gouté au Hammond ?
Je suis moins fan. par contre je suis à fond dans le Wurlitzer qui est comme un frère du Rhodes. c’est l’instrument de prédilection de Supertramp, le Wurlitzer. C’est un son un peu plus agressif, plus aigu et il y en a aussi pas mal dans mes albums. Tout ce qui est Rhodes ou Wurlitzer ce sont de vrais instruments, par contre tout ce qui est synthé analogiques c’est émulé via des logiciels sur ordi.
Les groupes qui t’inspirent le plus…
Les Beatles, Gil Scott-Heron, Herbie Hancock, Billy Joel, McCartney en solo, Hall & Oates, Led Zep, Daft Punk aussi car au delà des Awards ce sont des pionniers.
Quelle image souhaiterais tu que l’on garde de toi ?
Celle d’un électron-libre, d’un type qui n’en a toujours fait qu’à sa tête. Qui a pu faire tout ce qu’il voulait en matière de musique sans jamais se plier du tout aux exigences set au format actuel et environnant. Qui était totalement indépendant et qui a su aller au bout de ses idées sans pollution, voilà.
Tête de mule qui l’assume…
Et qui le revendique même, presqu’en crachant sur ceux qui se plient aux diktat du « format ».
En même temps ta musique est plutôt cool, pas insurgée. Tu n’es pas les Pistols ou les Clashs qui prônaient la Révolution permanente. Mais quelque part, de par ton fonctionnement et ton indépendance, tu es effectivement « révolutionnaire ».
C’est vrai, en fait je suis très énervé. Je suis vraiment énervé avec ma musique. pour moi c’est une arme de combat. Alors qu’elle est sucrée, ensoleillée…je m’en rends bien compte, c’est totalement contradictoire. »
GEYSTER : « Knight Games I, II & III » (Somekind Records)
Sortie le 7 avril 2015
www.geyster.com
www.facebook.com/geyster
www.twitter.com/geystermusic
www.somekindrecords.com
Contact & licensing: info@geyster.
Clips Geyster
Hyper Individual People:
Heal:
Do it:
Oh David:
Not An Ordinary Girl (feat Ed Motta):
Medley
BONJOUR GAËL
MA TABLETTE EST EN PANNE.JE N’AI PLUS AUCUNS FICHIERS.SI VOUS POUVEZ ENVOYER LE TEXTE DE THÉ STRANGE?