THE BEATLES…BACK TO THE OLYMPIA
55 ans après leur légendaire show à l’Olympia, les Beatles sont ENFIN de retour boulevard des Capucines…ou presque 😉 car vendredi dernier Jacques Volcouve, notre bon docteur És-Beatles national, assistait au concert des fantastiques Analogues et, par la magie de ces quatre hollandais dans le vent, l’illusion sonique était totale…parole d’expert !
Rabeats, Beatlovs, The Love Beatles, the Fab Faux, HELP A Beatles Tribute, Rubber Souldiers, Ultimate Beatles, Yellow Dubmarine ou Zombeatles…chacun de ces tribute bands fait sans doute preuve de beaucoup d’imagination et de mimétisme pour jouer les John, Paul, George & Ringo, mais pour Jacques Volcouve qui les a tous essayés ou presque, il n’y en a qu’un et ils sont néerlandais : les biens nommés Analogues. En concert à l’Olympia le week end dernier ces joyeux utopistes version fools on the hills ont fait vibrer l’envoyé spécial de Gonzomusic, le Doc Beatles !
Par Jacques VOLCOUVE
On se souvient tous que les Beatles cessèrent leurs tournées en 1966 en prétextant que leur musique ne pouvait plus être jouée sur scène parce qu’elle était devenue trop sophistiquée. Une excuse vite démentie par de nombreux artistes, mais aussi également parce que les moyens techniques ont eux aussi évolué. La preuve : les fantastiques Analogues de Hollande poursuivent leur itinéraire hommage aux Beatles en reprenant l’intégralité des disques… que les Beatles n’avaient jamais joués sur scène. Ceux des « années studio » enregistrés il y a 50 ans et plus, de « Revolver » à « Abbey Road » et jusqu’à « Let It Be » prévu pour l’année prochaine. Bien plus qu’un tribute band, cette formation touche à la perfection et recrée l‘enchantement de la musique des Fab Four. Ici, pas de costume sans col, pas de perruque Beatles, pas de panoplie de Sgt. Pepper, pas de fausses moustaches, pas de vidéo ni de light-show, comme le pratiquent tant de vulgaires tribute bands. Le travail des Analogues fait penser à ce que font les orchestres de musique classique, sous la baguette d’un Herbert Von Karajan, Leonard Bernstein, Edward Elgar ou encore Karl Böhm. Leur approche est celle du respect absolu de la partition et de l’authenticité des sons et des instruments utilisés par les Beatles, lors de l’enregistrement de leurs chefs-d’œuvre. Geoff Emerick, leur ingénieur du son, disait qu’il avait eu le privilège d’assister à la magie que les Beatles créaient en studios. Il pensait que jamais il ne pourrait revivre une telle expérience. En travaillant avec les Analogues, il a été stupéfait de ressentir les mêmes sentiments un demi siécle plus tard.
Ken Scott, l’autre ingénieur du son des Beatles explique, lorsqu’il donne une master-class, que la musique, c’est un mot : émotion. Cette émotion, chaque spectateur vendredi soir à l’Olympia, a pu la ressentir avec intensité. La musique des Beatles formidablement récrée par les Analogues nous a percuté par le ventre, pour remonter jusqu’au sommet du crâne puis redescendre tout le long de la colonne vertébrale. Être non loin des musiciens permet de regarder au bon moment les accords de l’Epiphone sur la gauche ou les solos de la Fender sur la droite ou, au centre, le rouleau compresseur des basses Höfner et Rickenbacker 4001, à la sonorité si différente. C’est amusant de voir une enclume se glisser le long de la scène pour illustrer « Maxwell’s Silver Hammer » comme le faisait Mal Evans. Et se rappeler les ingénieuses trouvailles de Ringo pour les percussions de l’album. Et par la variété utilisée sur scène par les Analogues, comme dans « She Came In Through The Bathroom » quand surgit un slap wood (deux planchettes de bois reliées entre elles pour souligner le rythme) et constater la petite taille du Moog (comparée à l’énorme modèle installé en 1969 pour les Beatles) pour « Maxwell » et « I Want You (She’s So Heavy) ». Et puis, il y a la prouesse de jouer cette seconde face en jonglant d’un modèle de guitare à l’autre sans accroc. Les techniciens chargés des guitares ont ici une mission qui n’est pas de tout repos. Comme toujours avec les Beatles, le temps n’existe plus et les 47 minutes et 23 secondes du disque s’évanouirent en un instant.
Quand on est à l’Olympia on ne peut pas s’arrêter là et le groupe revient après l’entracte pour proposer une sélection de titres de « Revolver » à « Let It Be » avec des moments de grâce comme « Eleanor Rigby » où ce coup de poing asséné par cette version de « Helter Skelter » d’une puissance inouïe. « A Day In The Life », avec le dernier accord plaqué exactement au bon moment, ou encore la complexité de « Strawberry Fields Forever » et de « I Am The Walrus » restituée avec une précision d’horloge Suisse. Bart Van Poppel, Jac Bico, Jan Van Der Meij, Felix Maginn, Diederik Nomden et Fred Gehring ainsi que les musiciens des cordes et des cuivres ont été longuement acclamés, après avoir salué ce public qui chavirait de joie et ne voulait plus les laisser partir.
Il est des moments qui s’inscrivent à jamais en vous. Je pense que cette soirée du 27 septembre 2019 est un de ces jours inoubliables. Suite à leur prestation aux studios d’Abbey Road en fin mai, interrogé par le manager du groupe, je lui avais fait cette réponse. « Il devrait y avoir des lois pour interdire de telles choses » Il resta interloqué et je complétais en disant : « Il y a des gens qui se font des rails coke, grâce aux Analogues, on s’est fait un rail de …bonheur ! » Et Fred de rappeler « si nous l’avons fait c’est parce que les Beatles l’ont imaginé et fait avant nous. Si vous voulez voir un Beatles sur scène, allez voir Paul McCartney, si vous voulez voir les Beatles allez voir les Analogues ».
The Analogues Setlist L’Olympia Bruno Coquatrix, Paris, France
Tour : Abbey Road – 50 Years Tour
Abbey Road ( intégral)
I Me Mine
Taxman
Eleanor Rigby
Got to Get You Into My Life
Penny Lane
Strawberry Fields
Good Morning Good Morning
Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (Reprise)
Happiness Is a Warm Gun
Mother Nature’s Son
Ob-La-Di, Ob-La-Da
Helter Skelter
Two of Us
Across the Universe
Get Back
A Day in the Life
Let It Be
Encore:
I Am the Walrus
All You Need Is Love
https://www.facebook.com/theanalogues/
© Jacques Volcouve 29 septembre 2019 – Photos Jacques Volcouve