SAZ POWER
Oubliez la K-Pop et plongez dans l’irrésistible exotisme épicé du Saz-rock. Quesaco ? Il s’agit là de rock made in Turkey ( et aussi de formations turques expats originaires d’Allemagne, de Pologne, du Danemark) interprété avec un instrument ancestral baptisé le saz, soit un luth à manche long, qui rappelle le oud du Moyen-Orient. Compilation de diverses formations originales vocalisant en turc, dont le power-duo frapadingue israélien Boogie Balagan, SAZ POWER, soit le pouvoir du saz, se révèle aussi hypnotique qu’imparable et constitue sans doute la plus belle invention venue de Turquie depuis…le loukoum !
faut en croire la bio fournie avec l’album, le saz, acoustique et électrique selon les musiciens, est « Ce luth est l’instrument folklorique le plus utilisé en Turquie. Il est relié à la fois à la musique classique ottomane – la tradition séculaire des bardes errants des Aşıks – et au rock anatolien psychédélique des années 1970. » Et il est avéré que ce rock improbable assume pleinement ses racines planantes néo-hippies, ainsi Cem Yildiz qui interprète « Issiz » navigue à vue entre Pink Floyd et les influences gnawa de Page et Plant, les deux Led Zep. Tout comme Derya Yildirim & Grup Simsek qui nous replonge dans un pur climat hippie 60’s entre « More » et « Obscured By Clouds » avec son planant « Üc Kiz Bir Ana », sans doute un de mes titres favoris de cette incroyable collection. Plus free jazz halluciné, avec «Lübodisko” avec la formation Elektro Hafiz ou folky blues classique et hypnotique avec le bien nommé et instrumental « Blue 9/8 » de Hudna, ce SAZ POWER nous en fait vraiment voir de toutes les couleurs. Toujours dopé aux radieuses couleurs du LSD avec le diéthylamidelysergiqué subjuguant de Sen Benimsin Ben Seninim intitulé “Kaan Boşnak” ou plus boogie défoncé oriental avec l’instru “Gül Ahmet” de MLDVA & Cinar Timur. Petit cousin virtuel de Rachid Taha, Yasak Helva mêle tradition du saz et vocoder futuriste avec “ Silifke Zeybeği” pour réinventer son orient joyeusement désorienté. Enfin , mention spéciale à mes petit protégés Arzi et Gabri , les deux Israéliens de Boogie Balagan, fans bien allumés de Muddy Waters, qui parviennent sans peine à nous rendre maboules avec leur “Istambul Mahabul” aux guitares joyeusement distortionnées. Bref, si vous voulez vous offrir un trip aussi festif qu’exotique, ce SAZ POWER fort comme un Turc saura vous entrainer au top du Topkapi.
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