POPINCOURT « We Were Bound to Meet »
Troisième album… mais quatrième galette, avec son EP de 2019, chez Gonzomusic en matière de Popincourt, on n’en rate pas une. Il faut dire que le garçon a su durablement nous séduire de son style… si Council et forcément British qui sait si bien nous téléporter dans ces année 60 de la pop music, de Carnaby Street, des mini-jupes et des Jaguar Type E. Et si ce « We Were Bound to Meet » est dans la droite ligne de ses prédécesseurs, c’est aussi incontestablement l’album de la maturité, qui ne devrait pas manquer de propulser bien haut la pop de Popincourt.
NOT the right time… les violons sont là pour en attester nous téléportant dans une quasi BO d’un film des 60’s au Technicolor flashant de couleurs vives mettant en scène Cary Grant et Audrey Hepburn, non vous ne rêvez, pas nous sommes bien en 2023, mais chez ce filou de Popincourt (Voir sur Gonzomusic POPINCOURT : « A New Dimension to Modern Love » , POPINCOURT « 4 Colours 4 Seasons » et aussi POPINCOURT “A Deep Sense of Happiness” ), on se retrouve soudain projeté dans cet univers intimement nostalgique, à la fois pour ceux qui l’ont vécu, mais également pour ceux qui n’étaient pas nés, sans doute fascinés par toute cette candeur. De Burt Bacharach aux Beatles en passant par Minnie Riperton, les Housemartins, Prefab Sprout et Macca … sans oublier Serge Gainsbourg.
C’est ainsi que « Late To the Party » se révèle en balade cool façon the Jam, Style Council mais aussi Beatles mix de « And Your Bird Can Sing » et « One After 909 » pour une pop légère aérienne aux généreuses harmonies. Puis « Wire Crossed Lovers », une composition délicate aérienne aux superbes vocaux offre sa petite touche 60’s délicate quelque part entre les Mamas and the Papas, Dusty Springfield et l’omniprésent Style Council… et c’est juste juste intemporel. Avec « Our Wins Our Strenghts Our Crimes », on découvre l’une des perles de cet album, un petit bijou pop, le genre de titre capable de faire battre les cœurs un peu plus vite. Again Style Council, mais aussi Dodgy Pale Fountains et des chœurs 60’s à la Burt Bacharach comme un retour vers le futur … du passé. « The Road to Recovery » se décline au féminin avec la voix de Susanne Shields, telle une ode à l’insouciance de la folk-soul de Minnie Riperton ou de Roberta Flack… superbe track et incontestable atout majeur du projet. Décidément, cet album se révèle particulièrement cinématographique et « We Were Bound To Meet », porté par ses super violons so Philadelphia International et un incontestable romantisme 60’s le prouve aisément.
Et avec l’acoustique nostalgique « Little Rainfall Intense Sunshine » on se laisse carrément porter par les violons qui s’envolent comme le planeur de Thomas Crown jusqu’aux « Windmills Of Your Mind », preuve que la musique de Popincourt est toujours riche en références et c’est bien ce qui fait son charme. British un jour… British toujours, la furieusement romantique « Love On the Barricades » me rappelle la délicatesse des Beautiful South et Housemartins… eux-mêmes influencés par les Beatles pour un cool duo avec Gabriela Giacoman. Si je vous dis que « My Secret Place » résonne comme un hit du Style Council au ralenti, en piano voix façon crooner, entre Macca, Gary Brooker et Prefab Sprout , juste enveloppante, comme un bain moussant Obao… le bleu de la soul en plus naturellement.
Dans l’ADN de « Late To the Party », il y a du Travis, il y a du Jam et du « And Your Bird… » again… mais c’est pour la bonne cause celle de cette pop éternelle qui roule comme moi en Triumph ou en MG… comme un rêve vert British racing green. « The Worts Of Lullabies » propulsé par son piano et ses violons climatiques sonne exactement comme une chanson de Gainsbourg aux cordes swingantes et virevoltantes des 60’s, façon « Anna » avec Anna Karina… LOL car je n’avais pas lu la note de pochette qui dit précisément la même chose… excellent ! Et on parle d’hommage, pas de hold-up façon Benjamin Miaulay, qui a tout piqué à Serge, jusqu’aux rayures de ses vestes! Enfin, avec « Song For Yeu » c’est back to the style… Council… en idylliques mélodies, cool harmonies ensoleillées et claps irrésistibles pour un bel hommage sonic à son ile d’origine. Décidément, avec tous ces atouts « We Were Bound to Meet » porte bien son titre et l’on peut parier qu’un jour ou l’autre, vous finirez forcément par le rencontrer… et succomber !