MURRAY HEAD AU ENGHIEN JAZZ FESTIVAL

Murray HeadÀ 79 ans, l’auteur de, entre autres, « Say It Ain’t So Joe » et de « One Night in Bangkok » a offert vendredi 04 juillet un concert empreint de nostalgie et de vibrante chaleur humaine au Barrière Enghien Jazz Festival. Entouré d’un quintet de fidèles, Murray Head a revisité ses cinq décennies de carrière fracassante devant un public conquis. Un dernier tour de piste chaleureux d’une belle intensité pour ouvrir le Festival sous la clameur du public dont un certain JCM aux anges.

 

Murray HeadPar Jean Christophe MARY

Sur la scène flottante face au Théâtre du Casino, les lumières s’allument et les premières notes s’élèvent. Murray Head  ( Voir sur Gonzomusic MA PREMIERE INTERVIEW AVEC MURRAY HEAD ,   MURRAY HEAD « Say it Ain’t So Live ! »     et aussi  Après son terrible accident de voiture Murray Head a tenu à rassurer ses aficionados ) entre, silhouette longiligne sourire espiègle et tendre aux lèvres. À 79 ans, le chanteur britannique sait qu’il vit ses dernières scènes. Ce Farewell Tour, escale française incluse, est sa façon de remercier un public fidèle depuis ses débuts. Et ce soir, à Enghien-les-Bains, l’émotion est palpable.
Le concert s’ouvre sur « How Can a Poor Man Stand Such Times and Live », hommage au troubadour folk Blind Alfred Reed et clin d’œil à la fragilité de notre époque. Sa voix voilée par les ans mais toujours aussi habitée épouse le texte avec une belle sincérité. A ses côtés les musiciens donnent au titre une couleur folk blues intimiste. Murray Head confie avec une douce ironie : « cette chanson a été écrite en 1929 mais elle semble toujours d’actualité aujourd’hui ». On bascule ensuite dans l’univers plus personnel de l’artiste avec « Boy on the Bridge ». Murray Head s’y montre narrateur et conteur, retrouvant une énergie presque juvénile sur ce titre aux accents rock. Avant de commencer il raconte la genèse de cette chanson métaphore des grands choix que l’on doit faire dans nos vies.  Le public applaudit, déjà conquis. « When I’m Yours » suit dans une version presque dépouillée, où la guitare acoustique dialogue avec une basse ronde et chaleureuse.
Murray HeadLe set monte en intensité avec le hit emblématique « Say It Ain’t So Joe ». Hymne intemporel, repris en chœur par foule masse sur l’esplanade, il semble suspendre le temps. Le chanteur ferme les yeux, laisse le public finir le refrain, puis rouvre les bras en signe de gratitude.
Puis Murray Head revisite « Mademoiselle » et « Last Days of an Empire », pépites moins connues mais interprétées avec une intensité qui rappelle qu’il reste un homme de scène. « Who Do You Think You Are » vient apporter une touche pop plus enlevée. Au rappel, Murray Head surprend en livrant un cadeau au public français : une reprise pleine de douceur de « Le Sud » de Nino Ferrer. L’accent anglais sur les paroles donne un charme inattendu et le public reprend en chœur. Enfin, « One Night in Bangkok », hymne de la comédie musicale « Chess », fait danser tout le monde. La section rythmique groove, et Murray Head, en maître de cérémonie, vient saluer les spectateurs massés derrière les barrières et entraîne Enghien dans une ultime transe. Après près de deux heures de voyage musical, l’artiste entouré de ses musiciens salue longuement, les yeux brillants.  À Enghien-les-Bains, l’émotion a été à la hauteur de l’événement : celle d’un dernier concert partagé entre un artiste et son public. Émotion !

Un grand merci à Blandine, Norma et toutes leurs équipes de l’ Enghien Jazz Festival pour leur accueil chaleureux.

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