BOW WOW WOW « When the Going Gets Tough the Tough Get Going »
Voici 42 ans dans BEST GBD continuait à documenter les aventures de la plus troublante des Lolitas de la new wave, soit Annabella Lwin, figure de proue des Bow Wow Wow. Mais cette fois, sa créature échappait à Malcolm McLaren pour prêter allégeance à Mike Chapman ( The Sweet, Suzy Quatro, Blondie, the Knack), et ainsi caracoler à nouveau en tête des charts British avec ce second et percutant mais hélas néanmoins ultime LP intitulé « When the Going Gets Tough the Tough Get Going ». Flashback…
Deux ans avant le hit funky disco de Billy Ocean qui sert de BO au second volet de la saga « A la poursuite du diamant vert » ce « When the Going Gets Tough the Tough Get Going » signé Bow Wow Wow ( Voir sur Gonzomusic MELODY ANABELLA , LES LOLITAS DE LA JUNGLE NEW WAVE et aussi BOW WOW WOW « See Jungle ! See Jungle ! » ) est une toute autre aventure sonique. Pour preuve, aucune chanson ne porte ce titre sur l’album. Par contre, sous la houlette de Chapman la formation d’Anabella Lwin prend un drastique virage pop, loin des percus façon Tarzan de la jungle du premier 33 tours. Par conséquent, sous sa pochette signée David Bailey ce deuxième et dernier Bow Wow Wow va receler un joli petit brin de tube bien sucré intitulé « Do You Wanna Hold Me ? » dont le clip sera massivement diffusé sur MTV. Mais même au pays des bulles de savon les histoires d’amour finissent souvent mal. La preuve : durant une interruption dans leur méga tournée américaine, Lwin a été virée du groupe en septembre 1983, ne découvrant la triste news qu’en la lisant dans le NME. Classe ! Mais Annabella aura sa revanche reformant BWW en 97 avec son bassiste, pour repartir de plus belle jusqu’aux années 2010. Mals l’ex Lolita sait aussi mener sa barque, enchainant une belle carrière solo riche de trois disques et d’une armada de featurings sur les albums de beaucoup d’autres artistes. L’x Bow Wow Wow serait aujourd’hui basée à LA se serait convertie au bouddhisme.
Publié dans le numéro 178 de BEST
Moi, la prochaine fois, je conseille à Anabella de choisir Hugh Heffner ou Bob Guccionne comme producteur. Par Nabokov, passer des griffes de Mc Laren à celles de Mike — à propos, il a perdu son titre de commander — Chapman, c’est comme tomber de Shah en Ayatollah. Et voilà, encore la vieille chorale des phallus et des misos qui se déchaîne contre Lolita. Pourtant, Anabella a tenu toutes ses promesses : 1) Elle s’est débarrassée de Mc Laren. 2) Elle a stoppé net sa crise d’exhibitionnisme. 3) Elle s’est mise à bosser comme une folle. Mais, d’abord, cessons de traiter Anabella Bow Wow Wow comme on pouvait considérer Debbie —Blondie. Une fois pour toutes. Bow Wow Wow est un groupe et pas uniquement une jardinière de plantes exotiques derrière la belle. D’ailleurs, tous les morceaux sont co-signés par les 4 Bows, ce qui prouve une certaine cohésion. Ensuite, cet album est de très loin meilleur que les trois précédents, même si le groupe a sacrifié son bordelisme tribal à un savoir-faire plus subtil. Si BWW affectionne toujours autant les titres courts et saccadés, il entre enfin dans la classe des vertébrés. Est-ce l’expérience ou le doigté de Chapman qui projette B WW du fond du garage vers une jungle de pulsions sophistiquées ? Annabella a beau en montrer moins, Bow Wow Wow en donne plus, on ne perd donc pas au change !
Publié dans le numéro 178 de BEST daté de juin 1983