MARK KNOPFLER « Down the Road To Wherever »
C’est son 9éme album solo et nous l’attendions depuis déjà trois ans, Mark Knopfler un de nos plus ardents spadassins guitaristiques nous revient avec ce « Down the Road To Wherever » et si sa dextérité légendaire et son feeling illimités n’ont plus guère de secret pour nous qui le suivons depuis son « Sultans Of Swing », c’est toujours un plaisir si délicieusement renouvelé de retrouver cette voix trainante et sa guitare qui ne ressemble qu’à lui. Welcome back Mark !
Entre ses désormais 9 albums en solitaire et ses 10 original soundtracks pour le cinéma, Mark Knopfler a déjà largement dépassé les sept album-studios publiés par sa formation iconique Dire Straits. Ce radieux « Down the Road To Wherever », porté par sa coolitude exercée, s’inscrit donc dans la parfaite continuité de l’œuvre du chanteur-guitariste britannique qui accompagne nos vies depuis précisément quatre décennies( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/la-guitare-de-mark-knopfler-en-couve-de-best-pour-la-tournee-love-over-gold.html et également https://gonzomusic.fr/la-guitare-de-mark-knopfler-en-couve-de-best-pour-la-tournee-love-over-gold-2eme-partie.html ). Certes, ce nouvel album partage toute l’intemporalité de ses prédécesseurs, comme mon préféré « Sailing To Philadelphia » ou le superbe « Tracker » de 2015 ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/le-nouveau-tracker-de-mark-knopfler.html ), mais quand on aime on ne compte ni les points ni les années. Mark Knopfler pourrait changer « Petit papa Noël » à l’instar de son collègue Eric Clapton, toute l’émotion qu’il nous prodigue serait toute aussi intense. Produites avec l’aide de son collègue, claviers l’ex-Dire Straits Guy Fletcher, qui l’avait déjà suivi dans l’aventure des Notting Hillbillies, ces 14 compositions conjuguent comme à l’accoutumée beauté et harmonie, blues et jazz, joie et mélancolie. Dès le premier titre « Trapper Man » on reconnait immédiatement la griffe de Mark avec ce titre qui rappelle furieusement son « Boom Like That » de « Shangri-La » en 2004.
« Down the Road To Wherever » va nous accompagner longtemps sur nos routes perso.
Mais c’est avec « Back On The Dance Floor » que les choses sérieuses commencent vraiment. Rythme chaloupé, un peu blues du bayou de Louisiane, le titre est au confluent de trois courants, comme un medley patchworké de « The Letter » des Box Tops, de « Shock The Monkey » de Peter Gabriel et du « Money For Nothing » d’un certain…Dire Straits ! Cool. Pur New Orleans aux accents de « When the Saints… » son « Just A Boy Away from Home » fait rouler le bon temps tandis que “When You Leave” balade superbe et depouillé a toute la grâce d’un standard de l’entre-deux guerres. Premier « single » du CD, la joyeuse « Good On You Son » sera l’incontestable locomotive pour tracter ce projet, mais c’est la délicate et intimiste « My Bacon Roll » qui fait le plus battre mon cœur. Plus surprenant MK s’engage sur une funky rétro groovy compo à la Johnny Guitar Watson avec la surprenante « Nobody Does That » porté par une jolie section de cuivres. Chassez le naturel, il revient au galop, Mark retrouve sa voix triste pour la celtique « Drover’s Road » et la folky irish « One Song At A Time ». Jazzée nostalgique « Slow Lerner » et sa sombre trompette laissent un arrière-gout d’amertume, mais c’est la tropicale « Heavy Up », le titre le plus long six minutes tout de même, qui remporte tous mes suffrages par toute son énergie positive. Retour au jazz avec « Rear View Mirror » et final acoustique dépouillé avec la vagabonde « Matchstick Man », à l’image de ce highway américain sans fin qui illustre sa pochette « Down the Road To Wherever » risque fort de nous accompagner longtemps sur nos routes perso.
pas mieux