MA PREMIÈRE RENCONTRE AVEC THE OPPOSITION

The OppositionVoici 41 ans dans BEST GBD rencontrait pour la toute première fois The Opposition un groupe sur lequel il aura su parier durant toutes ces années. Bien sûr, hélas le bassiste si cool Marcus Bell est parti depuis longtemps et le plus triste c’est que Mark Long le chanteur-guitariste et âme du groupe s’est éteint chez lui à Londres en septembre dernier. C’est dire si ce tout premier papier pour le légendaire mag de la rue d’Antin est riche en émotions soniques. Flashback…

OppositionTrois mois se sont écoulés depuis la triste disparition de Mark Long ( Voir sur Gonzomusic MORT DE MARK LONG L’ÂME DE THE OPPOSITION ), le vibrant chanteur-guitariste de the Opposition  et les hasards de cette rubrique « Flashback » où je re-publie peu à peu mes articles historiques de BEST  font que je retombe sur cette toute première rencontre avec les regrettés Mark Long et Marcus Bell ( Voir sur Gonzomusic THE OPPOSITION : Au revoir Marcus Bell  ,  OPPOSITION : LE RETOUR ! et aussi LA MEILLEURE DES OPPOSITIONS)  Du groupe désormais seul subsiste le batteur Ralph Hall, immense tristesse et  totale frustration de rock-critic car à mon sens le trio londonien aurait très largement mérité de briller et de durer tout autant que leurs contemporains de U2. Mais hélas the Opposition n’avait pas un Paul McGuiness pour les manager de manière aussi habile que la bande à Bono en insistant pour qu’ils se déracinent carrément aux USA pour convaincre un marché américain clef de tout succès rock de masse. Et surtout un label solide, stable et puissant comme Island au lieu d’être baladé d’un album à l’autre entre différentes maisons de disques.

The OppositionPourtant à leur actif il faut rendre un hommage mérité à leur manager français Marc Cedat grâce auquel le trio a su tisser un lien aussi indéfectible que puissant avec son public hexagonal. Bien sûr, on ne peut pas refaire l’histoire, mais je ne peux m’empêcher de sentir un immense chagrin à l’écoute de « Hope » le sublime ultime opus de Mark Long sorti tout juste l’an passé. Missing U my friend… même si ta musique désormais immortelle te survivra à jamais. Keep on rocking… keep on dreaming…

 

Publié dans le numéro 161 de BEST sous le titre :

 

MOTION DE CENSURE

 

The OppositionNon, décidément vous n’y êtes pas du  tout,  si  vous  croyez  que  The Opposition est le numéro 1 au hit parade de Jack Chirac. Rien à voir. Heureusement. The Opposition est un groupe anglais dont j’avais déjà remarqué  «This  Year»,  leur  premier 45 tours sorti l’an passé chez Ariola  ;  une  sorte  de  reggae  trempé dans la chaux qui rappelait étrangement Police. Un an plus tard, leur premier trente, « Breaking the Silence » , s’installe sur le tapis plastifié du plateau de ma  platine Technics. Le disque est superbe. Entre temps le groupe a perdu un saxe et gagné en puissance, en feeling : leur mu­sique  vole  doucement  comme  un cerf-volant échappé au-dessus des nuages. La voix de Mark Long traverse un espace diaphane qui rappelle un peu celui de Cure. C’est lui qui écrit tous les textes, tandis que la musique est le fruit juste un peu acide  qu’il  partage  avec  Marcus Bell à la basse et aux claviers et Ralph Hall, le batteur. J’ai retrouvé The Opposition sur la scène du Gibus un vendredi soir et j’ai  vraiment  flashé  sur  ces  trois Londoniens.

The OppositionLeur rock est sensible et  beau,  ces  mecs  sont  de  vrais musiciens. The Opposition, ce soir- là. jongle avec les sentiments et les contrastes, la guitare de Mark est un  animal  sauvage  qui  lance  des appels  déchirants;  lui,  chante  les yeux fermés comme s’il parvenait à s’auto-envoûter. Ses chansons nous emmènent dans les champs de riz, là où sévit la guerre, là où les jeunes garçons s’abîment face contre terre. C’est aussi harmonieux qu’envoûtant, comme ces cartes postales en noir et blanc qu’ils projettent dans notre tête. The Opposition a la pureté d’un paysage de haute montagne sous les rafales de neige, un paysage  essentiellement  pur.  Le LP est sorti sur un petit label indépendant, « Double Vision Records », et  il  a  été  gravé  à  Paris.  Moi,  je n’arrête  pas  de  l’écouter.  Si  vous avez raté la tournée du groupe, au moins, ne ratez pas son décollage discographique  avec  « Breaking the Silence », vous n’aurez pas tout perdu.

 

Publié dans le numéro 161 de BEST daté de décembre 1982

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