L’ÉPOPÉE DORÉE DES EAGLES

Eagles 70Avec la mort ce matin du guitariste-chanteur des Eagles,  Glenn Frey c’est encore un peu de nos vies qui disparait. En souvenir de cet Aigle qui a su nous accompagner de ses rocks et de ses ballades, voici l’épopée de son groupe qui incarnait tant le son doré des collines d’Hollywood.

Laurel canyonA West LA, le Troubadour, puissant aimant qui attire tous les talents, est à son apogée. Le séduisant Jackson Browne est rentré de New York où il a succombé aux charmes vénéneux de Nico, collaborant à son premier album « Chelsea Girl ». La troublante Linda Ronstadt y fait ses premières apparitions, mais ce sont deux jeunes Texans, Glenn Frey et JD Souther, qui vont révolutionner le rock de la cité des anges. Injectant au folk leurs racines cow-boys, ils inventent ainsi ce fameux country-rock qui va inspirer toute la scène de LA. Frey et Souther se lient d’amitié avec Jackson et le trio emménage dans un appart miteux d’Echo Park. Jackson y composera pourtant une certaine chanson sur l’art de le prendre à la cool (« Take It Easy ») qui constituera le futur hit de leur formation à venir…! D’ailleurs, autre Texan batteur du groupe Shiloh, un certain Don Henley, ne tarde guère à débarquer à son tour en ville, attiré lui aussi par cette scène bouillonnante du Troubadour. Mais, avant de prendre leur envol, les « aigles » seront tout d’abord le backing band de la bombe atomique Linda Ronstadt. . Or le groupe de Texans que Linda a réuni pour l’accompagner, composé de Glen Frey, Don Henley, Randy Meisner et Bernie Leadon développe un incroyable potentiel. Et c’est justement Jackson qui va offrir son premier hit à ses vieux potes avec son « Take It Easy » qui deviendra LA chanson de l’été 72. Les Eagles, comme ils se sont autoproclamés, signent sur Asylum, le label de David Geffen et prennent leur envol de Laurel Canyon pour crever le ciel jusqu’aux cimes de leur country rock. Et tout ce petit monde se retrouve aux studios Olympic de Londres sous la direction de Glyn Johns. De retour à LA, les Eagles griffent les charts de leur album éponyme grâce à un premier tube “Take It Easy” co écrit par le jeune prodige Jackson Browne , qui avait déjà composé “Chelsea Girl” pour le Velvet. Vestes à franges, boots de cow-boy, Stetson et bolo tie, les Eagles se font un look de Daltons pour “Desperado” leur second album toujours capturé à Londres avec Glyn Johns. Et le style colle à cette image de garçons-vachers. D’abord les thèmes des chansons où il n’est question que de hors-la-loi ou de tequila, mais surtout la musique où les trois guitaristes se livrent à un duel au soleil sur l’harmonie vertigineuse de leurs voix à l’unisson.

Miami Vice

Miami ViceEn 74, les Eagles enrôlent Don Felder et sa fameuse slide pour les accompagner à Londres où l’imprononçable Bill Szymczyk succède à Glyn Johns. Il produira désormais tous leurs LPs. L’album “On The Border” achèvera d’imposer les aigles de part et d’autre de l’Atlantique. Un an plus tard parait “One Of These Nights” avec le fameux “Lyin’ Eyes”, mais Bernie Leadon décide de chevaucher vers d’autres aventures et Joe Walsh, le guitariste de James Gang prend la relève. Abandonnant leur panoplie western, les Eagles “Mark II” imposent leur country-rock façon glamour hollywoodien avec l’incontournable “Hotel California” que Don Henley, Glenn Frey et  Don Felder co-signent partageant ainsi les lauriers d’une des plus célèbres chansons de la rock culture. Paradoxalement, leur popularité extrême précipitera la chute. Les Eagles prisonniers des clichés qu’ils ont inventés n’y survivront pas. Et puis le punk est passé par là… Un dernier album en 79 “The Long Run”( pourtant remarquable) au texte désabusé et à l’arrière-goût de split sous sa pochette noire, et nos Eagles voltigent vers des carrières solos. Don Henley, Glenn Frey et Joe Walsh récolteront tour à tour les lauriers de leurs albums solos, mai seul Glenn Frey parviendra à se faire une petite place à la télé dans la série « Miami Vice » où il signe les hits «  You Belong The City », et « Smuggler’s Blues » tout en jouant les dealers de coke aux côtés de Don Johnson et de Philip Michael Thomas. Il décroche aussi un hit avec la BO de Beverly Hils Cops « The Heat Is On ». On le retrouve également au cinéma dans Jerry Maguire.

The Long Road Out of Eden

Long Road out of edenLes Eagles s’étaient séparés en 80, ils se retrouvent une première fois en 94 pour l’album « Hell Freezes Over » et la tournée du même nom où Frey lance au public » Pour mémoire, les Eagles ne se sont jamais séparés, nous avons juste pris 14 années de vacances ! ». 13 ans plus tard, il peut à nouveau sortir sa vanne pour la sortie du double CD, le lumineux « The Long Road Out of Eden » et la tournée qui a suivi jusqu’à l’apothéose du doc « History of the Eagles » qui sera couronné d’un Emmy Award. Une longue tournée suivra, qui s’achève à LA le 29 juillet 2015. Ce sera le tout dernier live des Eagles. Henley et Frey, les deux frères ennemis s’étaient manifestement retrouvés. Henley a  d’ailleurs déclaré ce matin réagissant au décès de Frey  « Nous sommes en état de choc et de profonde tristesse. Je ne suis pas certain de croire au destin, mais je sais que lorsque nos chemins se sont croisés avec Glenn Lewis Frey en 1970 cela a bouleversé ma vie à jamais pour avoir un impact sur la vie de millions et de millions de gens tout autour du globe. Cela me paraît déjà étrange de vivre désormais dans un monde privé de Glenn Frey. Mais je lui serai toujours reconnaissant chaque jour de ma vie. Repose en paix mon frère. » On se souviendra de Glenn Frey pour tous les hits dorés qu’il nous a offerts « Take It Easy » (avec Jackson Browne), « Already Gone », « Tequila Sunrise », « Lyin’Eyes », « New Kid in Town » et « Heartache Tonight ». RIP Glenn Frey, you will be missed !

 

 

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.